miers corps de musique militaire, organisés sous Louis xiv. Les joueurs de H. figuraient, confondus avec les joueurs de musette, dans la musique de l’Écurie (voy. ce mot) et De Pure (1665) trouvait « peu de chose à désirer » dans la manière dont ils jouaient. Ce peu de chose était la difficulté de « s’assurer sur le vent », c’est-à-dire d’obtenir un son égal et prolongé. Estimé pour le volume sonore qu’il pouvait développer, autant que par la qualité de son timbre, le H. fut longtemps regardé comme un excellent instrument de remplissage et les exécutions d’opéras, d’oratorios ou de cantates de Steffani, de Keiser, de Hændel et de Bach ont autrefois souvent comporté un nombre relativement élevé de H., doublant les parties de violon. Les exécutions du Messie, de Hændel, selon l’orchestration originale, qui ont été dirigées à Paris par Raugel en 1910, se sont conformées à cette disposition dont l’excellent résultat dans les passages en force a été constaté. C’est par l’effet des progrès accomplis par les grands virtuoses dans le jeu du H. que s’est établie la coutume de le traiter dans l’orchestre comme un instrument de solo. L’habileté des frères Besozzi y contribua largement, dans la seconde moitié du xviiie s. À cette époque, le H. n’avait encore que 3 clefs, dont deux avaient été ajoutées en 1727 par le facteur allemand Gerhard Hoffmann. Le musée du Conservatoire de Paris conserve le H. à 4 clefs dont se servait Sallantin. Le nombre des clefs fut graduellement accru et l’instrument perfectionné par Delusse (1780), Buffet (1844), Brod (1846) et surtout par Triébert (1813-1878) qui était, comme Brod, à la fois exécutant et facteur. Le seul H. actuellement en usage, — à l’exception du cor anglais (voy. ci-après) — et qui correspond à la douçaine ou « discant Schalmey », H. soprano, comporte, avec 6 trous latéraux, 10 clefs. Sa longueur théorique est de 0m,696. Il se construit en ut et sa partie se lit par conséquent sans transposition. Il fournit une échelle chromatique complète de 2 octaves et une quarte dont la première octave, du si à l’ut dièse, est en sons naturels, et dont les notes suivantes s’obtiennent en faisant octavier l’instrument.
On peut y ajouter
une ou deux notes à l’aigu par des
artifices de doigté. On fabrique des
H. en buis, en ivoire, plus fréquemment
en ébène ou en cèdre. On
a essayé d’en construire en cuivre,
pour les corps de musique militaire,
qui ont presque complètement rejeté
l’usage de ce bel instrument, faute
d’avoir continué à l’employer par
masses, ainsi qu’à l’origine,
Hautbois.
et d’insister sur la qualité
« claire et mordante » de
son timbre, jugé autrefois
martial comme celui des
cornemuses britanniques, et
aujourd’hui considéré essentiellement
comme agreste,
pour son analogie avec
celui de la musette. Le
rôle de « grand soliste pathétique »
que lui avait assigné
Bach, est passé au cor
anglais. Le caractère poétique
de son timbre, la
faculté qu’il a de rendre
des effets nuancés, délicats,
élégants et légers ont
été mis au premier plan
par les compositeurs modernes.
Dans la musique de chambre, le H. a joué
un rôle d’une certaine importance :
des concertos, des trios, une sonate
de Hændel ; un quatuor de Mozart ;
un trio pour deux H. et cor anglais
et un quintette de Beethoven comportent
le H. Depuis Schumann jusqu’aux
modernes, l’instrument a
toujours eu la prédilection des compositeurs.
Des méthodes pour le H. ont
été publiées par Brod (1846), Garnier,
etc. || De l’ancienne famille du
chalumeau, l’orchestre
moderne a conservé
Cor anglais.
auprès du H. ordinaire
en ut, une variété équivalente
à l’ancien « pommer
ténor » et au H. de
chasse, ou de forêt, oboe
di caccia, usité à l’époque
de Bach. Le nom de Cor
anglais, donné à cette
variété, est inexpliqué,
l’origine de l’instrument
n’ayant rien de britannique.
C’est, en réalité,
un H. alto, sonnant en
fa, une quinte au-dessous
du H. ordinaire. Sa
longueur théorique est de 1m. 043.
Son échelle comprend 2 octaves et une
quarte, du mi au si bémol.
Sa sonorité
particulièrement
belle dans le
médium et les
dernières notes
au grave