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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/200

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aux proportions usitées au moyen âge et se plaçant sur les genoux ; elle tirait son nom du mécanisme de 7 touches, actionnées par les doigts, qui remplaçaient les pédales. Ses cordes étaient de boyau. Elle fut produite à Paris par le facteur Pfeiffer en 1830, sans se répandre dans l’usage. || Sous le nom de H. éolienne, on a désigné divers modèles d’appareils sonores dans lesquels des cordes tendues sur un cadre fixe, qui est placé dans l’ouverture d’une muraille, d’une grotte, etc., sont mises en vibration par le souffle du vent ; Kircher, en 1650, a parlé d’un appareil de ce genre comme étant de nouvelle invention et admiré de tous ceux qui l’entendaient résonner. En Angleterre, Mathieu Young s’en occupa dans ses recherches sur le son (1784) et Coleridge en fit le titre d’un poème ; mais c’est en Allemagne, à l’époque romantique, que la mode en devint tout à coup générale. On a donné le même nom à des jeux d’orgue et d’harmonium. || Une H. luth a été construite en 1897 par G. Lyon pour remplacer, dans la représentation des Maîtres chanteurs de Wagner, à Bayreuth, la sonorité du luth, exigée par le texte, mais impossible à réaliser, le jeu de cet instrument étant abandonné. Le facteur s’est délibérément écarté du type luth, qui comportait un manche. Le joli instrument qu’il a imaginé est une variété de H. de petite dimension, que l’on peut jouer de la même manière, mais dont la boîte de résonance et le montage des cordes sont disposés de manière à obtenir une sonorité rappelant celle de l’ancien luth. || La H.-lyre ou harpolyre, inventée par Salomon en 1827, était une lyre-guitare de grandes promotions, à trois manches portant ensemble 21 cordes, et dont le principal, placé au centre, était monté, accordé et joué comme la guitare. Cette combinaison de la forme extérieure d’une lyre avec la construction d’une guitare et la présence, sur les deux manches latéraux, de cordes pincées à vide, comme dans la H., n’offrait pas d’avantages précis et n’eut qu’une fortune éphémère.

Harpiste, n. 2 g. Celui, celle, qui jouent de la harpe.

Harpsichord. Voy. Clavecin.

Hausse, n. f. Petite pièce de bois qui se place à la poignée de l’archet, sous l’attache des crins, pour les séparer de la baguette. Son adoption, antérieure au temps de Mersenne (1636), permit de redresser la baguette précédemment courbée en forme d’arc. On la rendit mobile, sous le nom de demi-roue, par l’addition d’une crémaillère qui permettait de tendre la mèche à volonté, et qui fut remplacée avant le temps de Marin Marais (1728) par une vis à écrou.

Hausser, v. tr. Élever le son d’un ou plusieurs degrés. Élever l’accord d’un instrument. Donner plus de volume aux sons de la parole.

Haut, adj. 2 g. 1. Synonyme d’élevé : les notes hautes, le haut du clavier, etc. se disent pour les notes aiguës, la région aiguë du clavier. 2. Synonyme de fort : parler haut, donner beaucoup d’intensité aux sons de la parole. Lorsque les auteurs du moyen âge parlaient des instruments « tant H. que bas », ils entendaient désigner la réunion de toutes les sortes d’instruments, aussi bien ceux qui étaient sonores et bruyants, comme la trompette, que ceux qui étaient doux et modérés, comme la flûte.

Hautbois, n. m. Instrument à vent, en bois, à tuyau conique et à anche double. Le principe de sa construction est regardé comme d’origine très ancienne et a engendré plusieurs familles d’instruments dont les modèles primitifs apparaissent figurés sur les monuments de l’Égypte et se perpétuent dans l’usage des peuples orientaux. Conservés au moyen âge dans l’Europe occidentale, ils s’y divisèrent en deux familles que distingue déjà Virdung (1511) et que décrit Prætorius (1618) ; l’une constituée par les cromornes de différentes dimensions, à anche double et tube cylindrique, l’autre par le chalumeau aigu (kleines Schalmey), la douçaine (discant Schalmey), le pommer alto (plus tard appelé hautbois de chasse, ou de forêt) et les trois grandes variétés de pommer, ancêtre du basson. Le « discant » ou douçaine, est devenu le H. ordinaire. On l’employait aux xvie et xviie s. pour accompagner la danse, et Thoinot Arbeau (1589) lui trouvant quelque ressemblance avec la trompette, recommandait l’association des gros et petits H. sonnant à l’octave l’un de l’autre, disant « cette couple bonne pour faire résonner un grand bruit, tel qu’il faut ès festes de village et grandes assemblées ». Mersenne (1636) donnait au H. la même destination, lui trouvant « le son le plus fort et le plus violent de tous les instruments, si l’on excepte la trompette », ce qui le fit adopter pour la composition des pre-