classées en trois genres, l’H. dur, prenant son point de départ sur le G de la notation alphabétique, notre sol grave actuel ; l’H. naturel, partant du C, qui est notre ut ; l’H. mou, commençant sur le F, notre fa moderne, avec le si bémol. L’emboîtement des trois H. pour la formation d’une gamme complète, se faisait par le moyen des muances. (Voy. Muances, Solmisation.) Plusieurs œuvres des maîtres du xvie s. ont pour thème l’H. et ses diverses transformations. Telles sont les messes sur ut, ré, mi, fa, sol, la, de Josquin Després et de Brumel, de Palestrina, une Giustiniane d’A. Gabrieli, à trois voix, des madrigaux divers, d’auteurs italiens, la Fantaisie instrumentale à 5 parties, de Du Caurroy ; une pièce pour orgue de Frescobaldi, la Fantaisie du 5e ton de Peter Cornet (vers 1625), etc.
Hiérodrame, n. m. Titre donné par quelques musiciens français de la fin du xviiie s. à des compositions de concert, ressortissant au genre de l’oratorio.
Hirmos, n. m. grec, plur. hirmi. Pièce de chant liturgique d’origine orientale, en prose quasi rythmée, où le nombre des accents et des divisions de la phrase détermine le choix du timbre. Ce type est abondamment représenté dans l’ensemble des antiennes et des répons du répertoire grégorien.
Histoire sacrée, titre porté au xviie siècle par ceux des oratorios de Carissimi et de ses contemporains dont les textes avaient un caractère narratif. (Voy. Oratorio.)
Homophone, adj. Qui appartient à l’homophonie. Qui sonne à l’unisson des autres parties.
Homophonie, n. f. État d’une musique que plusieurs voix ou plusieurs instruments exécutent à l’unisson ou à l’octave. La musique de l’antiquité, le chant liturgique des cultes chrétiens, et généralement le chant populaire, appartiennent à l’H. On y fait rentrer, dans la théorie de l’harmonie, les accords qui se composent des mêmes sons, mais qui ont une origine différente ; dans le système de la gamme tempérée, il y a H. entre des accords qui s’écrivent différemment et appartiennent à des tons différents, mais qui sonnent de façon semblable, tels que :
Ces variantes de l’orthographe musicale
ont une origine et un effet semblables
à ceux des variantes orthographiques
du langage, où, par exemple,
les syllabes finales des mots « demain,
dessein, dessin, examen », se prononcent
de même et se figurent de
quatre manières différentes.
Hoquet, n. m., en lat. du moyen âge Hochetus, forme de composition mentionnée au xiie s. et expliquée au xiiie sous le nom de Hoccitatio ou Resecata musica, comme une combinaison de rythmes tronqués alternant entre 2 voix sans que jamais les pauses correspondent et viennent à produire un silence. Cet artifice était en vogue au xive s. et comportait plusieurs variétés, quant au partage des valeurs :
Chez les modernes, les souvenirs du H. se retrouvent dans les pauses suspensives, les syncopes, les rythmes à contre-temps, qui sont devenus un moyen d’expression chez les musiciens dramatiques. Voir, dès le xviie s., la Plainte des Damnés, de Carissimi (voy. Gémissement) ; comparer, au xixe, le rôle de Loge dans L’Or du Rhin :
Horizontal, adj. 2 g. Qui est parallèle à l’horizon ou à une ligne conventionnelle. On se sert aujourd’hui volontiers de ce mot pour caractériser un