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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/210

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gage est la base de la déclamation musicale.

Inganno, n. m. ital., = tromperie. Voy. Cadenza d’inganno, ou Cadence rompue. (Voy. Cadence.)

Inharmonique, adj. Qui ne convient pas à l’harmonie.

Injouable, adj. Qui ne peut pas être joué. Se dit d’un morceau ou d’un passage mal écrit pour l’instrument auquel il est destiné.

Insonore, adj. Qui ne rend pas de son.

Inspiration, n. f. 1. Premier temps de la respiration. Acte par lequel est mis en jeu l’appareil respiratoire pour faire pénétrer l’air dans les poumons. || 2. Faculté créatrice, idéation, enthousiasme qui dirige le musicien dans l’invention d’une œuvre musicale. Le préjugé commun se méprend fréquemment sur la source et les manifestations de l’I., qu’il confond avec l’improvisation, en exigeant d’elle un caractère de spontanéité inconciliable en apparence avec le travail de méditation et de gestation spirituelle que révèlent au contraire l’histoire et l’analyse des chefs-d’œuvre. (Voy. Hyperidéation, Improvisation, Travail.)

Instrument, n. m. Appareil construit pour la production des sons musicaux. Le grand nombre et la diversité des I. a conduit les auteurs à proposer pour leur étude des classements variables dans leur principe et dans leurs subdivisions. Le classement de Mahillon repose sur le principe acoustique et s’opère d’après le mode de production du son : i, I. autophones, c’est-à-dire sonnant par eux-mêmes, à percussion ; ii, I. à membranes ; iii, I. à vent ; iv, I. à cordes. Le classement de Gevaert se base sur le caractère musical des I. et le rôle qui leur est dévolu dans la pratique moderne ; l’ordre adopté par Mahillon s’y trouve interverti et les subdivisions visent le mode d’obtention du son, c’est-à-dire le genre d’exécution nécessaire à la mise en service de l’appareil sonore. (Voy. le tableau ci-contre.)

Quelques auteurs ont fait usage de classements partiels que pouvait justifier la nature spéciale de leurs travaux. C’est ainsi que les I. à vent « à souffle humain » ont été séparés des I. à vent à clavier, et que d’autre part l’orgue, le piano et les prédécesseurs de celui-ci ont été réunis en une catégorie d’I. « à clavier », artificiellement créée par la seule considération de leur doigté et de leur répertoire qui, en certains cas, se confondrait aussi avec ceux de la harpe et du carillon. La division communément acceptée pour les I. à vent figurant dans l’orchestre, entre les « bois » et les « cuivres » n’a pas la signification d’un classement et ne la justifierait pas, des expériences concluantes ayant établi que la matière employée pour la fabrication des I. à vent n’a aucune ou tout au moins à très peu d’influence sur leur timbre, et plusieurs d’entre eux pouvant en effet se construire, sur un même patron, en bois ou en métal. On a vu encore proposer d’établir, parmi les I. à vent, une catégorie pour ceux « à réservoir d’air », où eussent dû figurer, auprès de l’orgue, les cornemuses et les musettes et qui n’empêchait pas les auteurs de placer séparément les jeux d’orgue dits jeux de flûte et jeux à anche parmi les I. à vent à embouchure et à anche. On a pareillement essayé de former une catégorie d’I. « à bocal » où se confondraient des variétés éloignées l’une de l’autre par d’autres caractères essentiels de leur facture. Le classement de Gevaert peut prévaloir comme le plus logique et le mieux approprié à des conditions musicales, théoriques et pratiques. En s’y conformant, il est permis d’y ajouter quelques observations historiques.

i. — I. à cordes. Le groupe B, a, bb, I. à cordes pincées par les doigts, sans manche, a certainement précédé les autres variétés pour l’extrême simplicité de sa construction, qui consistait à tendre autant de cordes que l’on désirait de sons, à les tendre d’une manière invariable et à les faire résonner en les attaquant directement, du bout des doigts : la lyre des Anciens ; la harpe, connue dans l’Égypte des Pharaons et, dans le haut moyen âge, des peuples bretons et gaéliques, représentée aujourd’hui par les deux modèles de harpe à double mouvement et de harpe chromatique ; au même groupe doit se rattacher la cithare antique, de laquelle est issu le psaltérion du moyen âge, bien qu’ici les cordes soient griffées à l’aide d’un plectre ; le czymbalum des tziganes ; la zither des montagnards bavarois et tyroliens.

Le groupe B, a, aa, I. à cordes pincées, à manche, qui est d’origine orientale, et dont les premiers spécimens connus dans le moyen âge occidental n’y apparaissent qu’à la suite des invasions musulmanes et des croisades, résulte d’une transformation