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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/220

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nique ; il est chromatique lorsqu’il ne peut être formé que par le secours d’une altération accidentelle. L’I. augmenté est d’un demi-ton chromatique plus grand que l’I. majeur du même nom ; l’I. mineur est d’un demi-ton chromatique plus petit que l’I. majeur du même nom ; l’I. diminué est d’un demi-ton chromatique plus petit que l’I. mineur du même nom. Les I. sous-diminués et sur-augmentés sont respectivement d’un demi-ton chromatique plus petits ou plus grands que les intervalles diminués ou augmentés du même nom. Par le renversement, un I. majeur devient mineur, et réciproquement. La quarte et la quinte, dont la composition ne varie pas selon le mode sont dits I. justes (Voy. Consonance, Dissonance, Renversement.)

Intonatio. V. Intonation et Prélude.

Intonation, n. f. 1. Manière d’attaquer le son vocal ; l’I. est juste, quand la voix émet exactement le son voulu ; elle est douteuse, lorsqu’elle laisse l’oreille dans l’incertitude ; elle est fausse, lorsque le son produit diffère du son exigible. || 2. Inflexions musicales de la voix parlée. Accentuation réglée et sonore des paroles dans les commandements militaires. || 3. Formule de chant servant dans la psalmodie catholique, à relier la finale de l’antienne avec la dominante du mode sur laquelle doivent se chanter les versets du psaume. Il y a autant de formules d’intonation que de tons de psaume :

|| 4. On désigne encore sous le même nom, dans le chant liturgique, les paroles et les notes initiales des chants de l’ordinaire de la messe qui sont entonnés par le célébrant et dont le chœur prend la suite : Gloria in excelsis Deo, — (chœur :) Et in terra ; Credo in unum Deum — (chœur :) Patrem omnipotentem, etc.

Intonazione. Voy. Intonation et Prélude.

Intrada, n. f. ital., = entrée. Titre quelquefois donné par les compositeurs du xviie s. à de courtes pièces servant d’ouverture ou d’introduction à une suite instrumentale.

Introduction, n. f. Fragment préparatoire, dans un mouvement lent, qui précède l’allegro d’une symphonie ou d’une ouverture, d’une pièce de danse ou d’une chaîne de valses. La forme et les dimensions, la présence ou l’omission de l’I., ses relations thématiques avec le morceau qu’elle annonce, ne dépendent que de l’imagination du compositeur et restent absolument libres chez les auteurs même les plus accoutumés aux formes régulières. Quatre des Symphonies de Beethoven sont précédées d’une I., ainsi que ses ouvertures de Leonore, no 2 et 3 ; dans ses Quatuors, op. 130 et 132, les thèmes de l’I. et de l’allegro se mélangent. Les I. des ouvertures de Freischütz, de Weber (1823), de Guillaume Tell, de Rossini (1829), de Benvenuto Cellini, de Berlioz (1834-1837), sont au nombre des exemples les plus célèbres que l’on puisse citer. Le titre d’I., désigne fréquemment, dans l’ancien répertoire, la première scène d’un opéra. Pris comme synonyme de prélude, il caractérise une forme abrégée d’ouverture, précédant, soit l’opéra tout entier, soit l’un de ses actes. C’est en ce sens que Wagner, dans Lohengrin, dans Tristan et Isolde, et dans les Niebelungen, emploie le mot allemand Einleitung qui est l’équivalent du mot I.

Introït, n. m. Antienne chantée par le chœur au commencement de la messe, dans le moment que le prêtre s’avance vers l’autel.

Invention, n. f. Action d’imaginer, de créer des pensées ou des formes nouvelles. La masse des amateurs désigne communément par le nom d’Inspiration la faculté d’inventer des dessins mélodiques ; mais à cette partie de la composition ne se borne pas le don de l’invention en musique. Les maîtres du style contrepointique, au xvie s., imaginaient rarement eux-mêmes les motifs sur lesquels ils faisaient reposer leurs œuvres ; ces motifs étaient presque toujours empruntés à des pièces antérieures, religieuses ou profanes ; mais ils déployaient une fertilité d’invention inépuisable dans la manière dont ils développaient et travaillaient le thème choisi. C’est de la même puissance et de la même variété d’invention que témoignent, à l’époque clas-