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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/229

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site et de mouvement, un emploi semblable fut fait des lettres initiales de chaque mot : f = forte, ff = fortissimo, p = piano, pp = pianissimo, mf = mezzo forte, sf = sforzando, etc. Puis vinrent les abréviations spéciales au jeu d’un instrument : t, m, p, pour le talon, le milieu, la pointe de l’archet. En ce dernier ordre d’idées, l’emploi des lettres est souvent personnel à un auteur, qui l’explique et l’applique dans sa méthode.

Levé, part. passé du v. tr. lever, désignant, dans la manière moderne de battre la mesure, le mouvement ascendant de la main ou du bâton sur le temps faible. On dit qu’un morceau commence en levant, lorsque le premier temps fort est précédé d’une anacrouse.

Levier, n. m. Partie du mécanisme d’un instrument à clavier qui, sous l’impulsion du doigt pressant sur la touche, déclenche, dans le piano, le marteau, et dans l’orgue, le fonctionnement de la soupape. Le L. pneumatique du facteur anglais Barker, inventé en 1830-1836 et qui consiste en un nombre de petits soufflets égal à celui des touches, a remédié à la dureté primitive des claviers de l’orgue.

Lèvres, n. f. plur. 1. Parties charnues qui forment le contour extérieur de la bouche. Dans le jeu des instruments à vent à embouchure, les lèvres font l’office d’anches. Par le degré de pression exercé par une main contre les lèvres, le degré de vitesse des vibrations de celle-ci se trouve accru ou diminué et par conséquent le degré de hauteur relative du son engendré. On estime qu’une bouche fermée par des lèvres minces est favorable au jeu des instruments aigus, tandis que des lèvres grosses conviennent aux instruments graves, d’une grande longueur de tube. || 2. Parties opposées de l’ouverture d’un tuyau à bouche, dans l’orgue ; celle qui est disposée en forme de biseau est appelée L. supérieure.

L. H. Abréviation que l’on rencontre dans les éditions allemandes de musique de piano et qui signifie linke Hand, = main gauche.

Liaison, n. f. 1. Passage d’un son à un autre sans interruption ni secousse. L’art de lier les sons est un des principaux mérites d’un bon chanteur ou d’un bon instrumentiste. || 2. Série de notes de passage ou dessin mélodique accessoire servant à faciliter un changement de ton :


\language "italiano"
\score {
  \relative do' {
    do4~ do8[ re16 do] si[ do mi fad] sol4 \bar ""
}
  \layout {
    \context { \Staff 
               \RemoveEmptyStaves 
               \remove Time_signature_engraver
             }
    indent = 0\cm
    line-width = #120
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}


|| 3. Signe de notation réunissant deux notes semblables pour les souder l’une à l’autre et former une tenue. Ce signe est devenu nécessaire lorsque s’est établi l’usage des barres de mesure et qu’il a fallu traduire à l’œil le chevauchement d’un son sur deux mesures :


\language "italiano"
\score {
  \relative do'' {
    la4~ la \bar "||" s la~ \bar "|" la\bar "||"
}
  \layout {
    \context { \Staff 
               \RemoveEmptyStaves 
               \remove Time_signature_engraver
             }
    \context { \Score
               \override SpacingSpanner.base-shortest-duration = #(ly:make-moment 1/32)
             }
             
    indent = 0\cm
    line-width = #120
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}


Morley (1597) figurait la L. par une accolade couchée  {  à laquelle il donnait la signification de brève et longue ou de longue et brève selon que la note de moindre valeur précédait ou suivait celle de plus longue durée. Rameau (1731) se servait du signe en forme d’arc couché qui est resté en usage et auquel il donnait, comme aujourd’hui, les deux sens de prolongation d’un son et de procédé d’exécution au clavecin. Dans le premier cas, l’écriture en parties donne aux signes de L. une acception rigoureuse que les éditions modernes simplifient aux dépens de l’orthographe contrepointique :


\language "italiano"
\score {
  \relative do'' {
    \time 8/4
    << { sol'2\( sol4 sol2\) } 
    \\ { si,8\rest \tieUp mi8~ mi4 \stemUp mi8[ mi]~ mi2 } 
    \\ { s8 s8 \tieDown do4~ do do2 }
    \\ { s8 s8 s8 s8 sol4~ sol2 }
    >>
}
  \layout {
    \context { \Staff 
               \RemoveEmptyStaves 
               \remove Time_signature_engraver
             }
    \context { \Score \override SpacingSpanner.base-shortest-duration = #(ly:make-moment 1/32) }
    indent = 0\cm
    line-width = #120
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}

C’est par le signe en forme d’arc ou par une suite de signes semblables répétés de mesure en mesure que se marquent les tenues et les pédales, dont l’exemple le plus prolongé est la pédale de 136 mesures à 12/8 au début du Rheingold, de Wagner :


\language "italiano"
porteeA = \relative do' {
  \time 3/4
  \partial 8 <sol sib,>8\( | <sib mib,>4.~ <sib mib,>4 <mib sol,>8 | <sol sib,>4.~ <sol sib,>4\) r8 |
}
porteeB = \relative do, {
  \time 3/4
  \partial 8 r8 | << { fa'4\rest sib,,8( mib4.)~ | mib4 sib'8( <sol' mib>4 sib,8) } \\ { mib,,2.~ | mib4 s s } >> |

}
\score {
  \new PianoStaff <<
    \new Staff = "mel" <<
      \clef bass \key mib \major
      \new Voice = "mel"  { \porteeA }
    >>
    \new Staff = "mel" <<
      \clef bass \key mib \major 
      \new Voice = "mel"  { \porteeB }
    >>
  >>
  \layout {
    \context { \Staff \RemoveEmptyStaves 
                      \remove Time_signature_engraver
    }
    indent = 0\cm
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
    line-width = #120
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}
(Wagner, Rheingold, Prélude.)

Le signe de L. en forme d’arc étendu au-dessus d’un fragment mélodique, sans acception de prolongation d’un même son, n’est pas destiné seulement, comme le croient souvent les élèves, à prescrire une exécution d’une seule respiration, ou d’un seul coup