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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/237

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disparition de cet instrument, que même il n’est pas admis par la sixième édition du Dictionnaire de l’Académie, publiée en 1835. Cependant, un document officiel de 1731 cite la corporation des luthiers. La L., dont l’histoire se confond avec celle des instruments eux-mêmes, a été justement définie « un art délicat » dans lequel des « connaissances théoriques approfondies » doivent s’unir au « plus fin sentiment musical ». Dès le milieu du xvie s., elle florissait dans toutes les contrées de l’Europe, mais principalement en Italie, où Gasparo de Salo, à Brescia, et Andrea Amati, à Crémone, avaient fondé des centres de fabrication aussi actifs que renommés, et illustrés, pendant deux siècles par les travaux de Maggini, des descendants d’Amati, de la famille des Guarneri et de Stradivarius, célèbre entre tous. En France, le tyrolien Duiffoprugcar avait ouvert à Lyon un atelier fameux au xvie s., et la même époque avait vu se produire les premiers essais des luthiers lorrains dont l’industrie s’est jusqu’à nos jours largement développée. Les Tielke, de Hambourg, se distinguèrent pendant cent cinquante ans parmi les nombreux luthiers de l’Allemagne du Nord. S’il est vrai de dire que les beaux instruments des grands luthiers italiens n’ont jamais été surpassés, d’excellents instruments sortent des ateliers modernes et maintiennent à un niveau élevé l’art de la lutherie artistique, en face de laquelle les besoins du commerce à bon marché ont fait prospérer une lutherie purement industrielle, fabriquée principalement dans le Tyrol bavarois et, en France, dans la région de Mirecourt. Les expositions universelles et internationales ont été, depuis le milieu du xixe s., un facteur important des progrès modernes de la lutherie, offrant en comparaison les spécimens d’origine les plus variées, stimulant ainsi les recherches et les travaux des fabricants d’instruments de musique.

Luthérien, n. m. Nom donné assez rarement, par les écrivains français du xviiie s., aux musiciens qui jouaient du luth et pour lesquels a prévalu l’appellation de luthistes.

Luthier, n. m. Celui qui exerce l’art de la lutherie. Celui qui fabrique des instruments à cordes. Avant que Seb. Érard eût fait passer la fabrication des harpes des ateliers de lutherie à ceux de la facture des pianos, les facteurs de harpes étaient rangés parmi les luthiers.

Luthiste, n. 2 g. Celui, celle qui jouent du luth.

Lutrin, n. m. Grand pupitre placé dans le chœur d’une église pour supporter les livres de chant liturgique et autour duquel se groupent les chantres. Le L. étant parfois orné d’une figure d’aigle, symbole de l’évangéliste saint Jean, recevait en ce cas le nom même d’aigle. || Par extension, le personnel chantant, réuni autour du L.

Lydien, adj. Nom du 5e mode ecclésiastique, mode de fa. (Voy. Modes.)

Lyre, n. f. 1. Instrument à cordes pincées de l’antiquité, le plus connu de tous, donné comme emblème à Apollon, à la muse Clio et aux poètes, et qui a donné son nom à l’un des trois genres de la poésie. Il se composait d’une caisse de résonance supportant deux bras réunis par une mince traverse à laquelle s’attachaient les cordes, fixées d’autre part au bas de la caisse et dont le nombre, limité d’abord à quatre, n’excéda jamais dix. On les pinçait au moyen d’un plectre. Cet instrument disparut presque complètement pendant le moyen âge. À peine sa trace a-t-elle été reconnue dans un très petit nombre de monuments du vie au viiie s., provenant des contrées septentrionales de l’Europe.

Lyre scandinave. Lyre germanique.
Lyre scandinave. Lyre germanique.
Lyre scandinave.  Lyre germanique.


Son nom seul subsistait et fut appliqué dans les époques suivantes à des instruments tout différents.
Lyre-guitare.
En 1763, une musicienne française, Mlle Saint-Aubin, entreprit de la remettre à la mode et se fit construire une lyre par le facteur Macra. D’autres luthiers en mirent quelques-unes en vente, mais sans succès. L’engouement pour les souvenirs de l’antiquité, qui se révéla sous le Directoire et l’Empire, firent naître la lyre-guitare et la harpo-lyre, dont l’existence fut éphémère. La L.-guitare n’avait