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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/238

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de la L. antique qu’un semblant d’apparence, puisque, entre les deux bras, devenus inutiles, de l’instrument grec, se plaçait un manche de guitare, qui recevait toutes les cordes. || 2. On trouve dans quelques monuments du ixe au xiie s., sous le nom de lira, ou lyra, une sorte de petit rebec à une seule corde, dont le corps ovale et bombé se rapproche de la mandoline moderne ; il est compté parmi les ancêtres assez incertains de la viole et du violon. || 3. Le nom de lyra mendicorum ou lyre des mendiants, est donné par Virdung (1511) à la vielle à roue (voy. ce mot). || 4. Instrument à cordes, à manche et à archet, usité aux xvie et xviie s., avant que fussent définitivement fixés les types de la viole et du violon. Mersenne (1636) décrit une L. à quinze cordes, dont deux, tendues en dehors du manche, se pinçaient à vide et dont les autres étaient doublées et accordées à volonté, la chanterelle toujours sur le de la clef de sol et le bourdon le plus grave, sur l’ut de la clef de fa. Appelée en Italie lira, cet instrument se distinguait essentiellement de la famille des violes par le grand nombre des cordes, qui entraînait la nécessité d’attaquer avec l’archet plusieurs cordes à la fois, et produisait un jeu en accords, favorable à l’accompagnement. Les deux dimensions principales de la lira étaient surnommées lira da braccio et lira di gamba ; celle-ci donna naissance à la viola bastarda, et la première à la viole d’amour. C’est en s’accompagnant sur la L. que les poètes de la Pléiade aimaient à réciter leurs Vers mesurés à l’antique. Le timbre de l’instrument était trouvé « fort languissant et propre à exciter la dévotion ». Aussi s’en servait-on en quelques églises pour soutenir les voix dans l’exécution des motets à voix seule ou à plusieurs voix. Il fut toutefois abandonné dans le milieu du xviie s.

Lyrique, adj. Se dit d’une pièce de poésie ou de théâtre qui est chantée ; par extension, de la scène sur laquelle s’exécute une œuvre musicale. * Ce vocable s’est considérablement étendu, depuis une centaine d’années, en se détournant de son sens primitif : on l’emploie pour des poésies qui ne furent jamais destinées à être chantées, et les chanteurs de chansons, dans les cafés-concerts, s’intitulent « artistes lyriques ».


M


M. Abréviation représentant le mot métronome dans l’indication du mouvement d’un morceau.

Machicot, n. m. Nom, dit-on, de l’inventeur du machicotage (voy. ce mot). || Chantre chargé de l’exécution ornementée du plain-chant, dite machicotage (voy. ce mot).

Machicotage, n. m. Manière de chanter le plain-chant, avec une seconde partie improvisée, pratiquée autrefois, spécialement dans l’église Notre-Dame de Paris et l’ornementant en intercalations de notes de passages et de sauts mélodiques de tierce. Certains livres de chant gallican du xviiie s. en prescrivent l’exécution par les chantres solistes, alternant avec les versets interprétés sans ornementation par le chœur. Cet usage a été aboli au xixe s.

Machicoter, v. tr. Exécuter le machicotage.

Machinal, adj. Se dit de tout mouvement exécuté par le corps humain sans la participation directe de l’intelligence. C’est fréquemment le cas des exercices de mécanisme nécessaires à l’acquisition d’un talent d’exécution musicale, mais dont la répétition abusive lasse l’attention.

Machine à écrire, n. f. Appareil imaginé pour remplacer par des procédés mécaniques infiniment plus rapides les procédés ordinaires de l’écriture manuelle. Parmi le grand nombre de machines à écrire qui ont été inventées ou perfectionnées depuis le commencement du xxe s., on a vu se produire quelques essais d’appropriation à la notation musicale. C’est ainsi que la machine du système dit la Dactyle a été munie en 1913 d’un barillet portant 84 caractères ou éléments concourant à la reproduction des signes ordinaires de la notation. Le résultat obtenu n’a pas été d’écrire plus vite, mais d’écrire plus nettement.

Madrigal, n. m. Genre de poésie répandu en Italie depuis le xive s., expressément destiné au chant et formé à cette époque de 2 ou 3 strophes renfermant chacune 2 ou 4 vers de onze pieds, sur des sujets idylliques ou pastoraux. Affranchi bientôt de ces règles primitives, le M. poétique se présente depuis le xve s. en des coupes et des dimensions variées. Le M. musical a dès le commencement ce caractère particulier d’être sous le rapport mélodique, librement inventé, sans emprunt obligé à un thème antérieur, sans « thème donné ». Ses premiers compositeurs, Gherardello, Lorenzo, de Florence, Nicola Propositi, le traitent dans un style très simple, rapproché de celui des Frottoles et inspiré de l’art populaire. Les contre-