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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/250

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tonales, la durée, par la distribution des valeurs rythmiques. Toute M. s’appuie sur quelques notes radicales qui lui servent d’ossature, que relient les notes de passage et autour desquelles s’enroulent à volonté les mélismes et les notes d’ornement. Les mêmes notes jalonnent les divisions du rythme.


\language "italiano"
melody = \relative do'' {
  \time 2/2
  \autoBeamOff \stemUp
  sib2 la4 la | sol4. la8 \stemNeutral si[ do] re4~ | re8[ do] do2 si4 | do4. re8 mi[ fa] sol4~ | \break
  sol re mi fa~ | fa8[ mi re do] \stemDown si[ la] do4~ | do si \stemNeutral la2 | sol r \bar "||"
}
text = \lyricmode {
   Ky -- rie -- e -- lei -- \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 -_son
}
\score {
  <<
    \new Voice = "mel" { \autoBeamOff \melody }
    \new Lyrics \lyricsto mel \text
  >>
  \layout {
    \context { \Staff \RemoveEmptyStaves }
    indent = 0\cm
    line-width = #120
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}
(Elzéar Genêt, 147-1548, Messe : A l’ombre
d’ung buyssonet.)

La M. découle d’une double source : la parole, dont les inflexions amplifiées ont inspiré tout d’abord le choix des intervalles, et la danse, dont les gestes symétriques ont dicté l’ordonnance des rythmes. Les premiers monuments du chant liturgique romain sont des formules psalmodiques et des antiennes brèves d’une étendue vocale limitée ; c’est à la longue que se sont introduits dans ce répertoire des dessins plus accusés et plus riches.


\language "italiano"
melody = \relative do' {
  \time 12/8
  \autoBeamOff \stemUp
  fa8 sol la\( sol[ fa]\) sol[ la] sol fa4 fa \bar "||" \break
  \time 13/8
  fa8 sol[ la] sol mi fa sol fa[ mi] re4 re \bar "||" \break
  \time 16/8
  mi8 fa sol la sol4 \breathe la8 sol\( fa[ re]\) fa sol mi4 mi \bar "||" \break
  \time 11/8
  la8\( la[ sol]\) fa sol sib sib sol sib! la4 \bar "||"
}
text = \lyricmode {
  % Miserére mei, Deus +  Laudáte Dóminum de cælis + Dele, Dómine, iniquitátem meam + speret Israël in Dómino
   Mi -- se -- ré -- re me -- i De -- us
   Lau -- dá -- te Do -- mi -- num de cæ -- lis
   De -- le Dó -- mi -- ne in -- i -- qui -- tá -- tem me -- am.
   Spe -- ret Is -- ra -- el in Dó -- mi -- no
}
\score {
  <<
    \new Voice = "mel" { \autoBeamOff \melody }
    \new Lyrics \lyricsto mel \text
  >>
  \layout {
    \context { \Staff \RemoveEmptyStaves 
                      \remove Time_signature_engraver
    }
    indent = 0\cm
    line-width = #120
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}
(Antiennes fériales.)


Le chant profane a suivi la même marche, en obéissant davantage aux impulsions de la danse, que, par une action réciproque, il dirigeait et suivait à la fois. L’influence des formes poétiques s’y faisait également sentir, au fur et à mesure de leur développement. La M. des troubadours, aux xiie-xiiie s., règle ses formes rythmiques sur la scansion des vers. C’est d’ailleurs une erreur profonde que de dénier aux musiciens du moyen âge le don d’invention mélodique. Non seulement le chant grégorien, mais le chant vulgaire de cette époque d’universelle floraison artistique, abondent en M. coulantes, délicates ou naïves. La petite chanson du Jeu de Robin et Marion, d’Adam de la Hale (xiiie s.) est restée célèbre :


\language "italiano"
melody = \relative do' {
  \time 3/4
  \override HorizontalBracket.direction = #UP
  do4 re\startGroup mi\stopGroup | \tuplet 3/2 { mi8[ re do] } si2 | \break
  do4 mi\startGroup re\stopGroup | do4 r r | mi sol2 | fad\startGroup sol4\stopGroup | \break
  mi \tuplet 3/2 { re8 do4. re4 } | mi mi2 | re4 mi\startGroup re\stopGroup | do r r \bar "||"
}
text = \lyricmode {
   Ro -- bins -  m’ai -- me
   Ro -- bins - m’a Ro -- bins m’a \skip 1
   de -- man - - dé -- e: Si m’a - ra
}
\score {
  <<
    \new Voice = "mel" { \autoBeamOff \melody }
    \new Lyrics \lyricsto mel \text
  >>
  \layout {
    \context { \Staff \RemoveEmptyStaves }
    \context { \Voice \consists "Horizontal_bracket_engraver" }
    indent = 0\cm
    line-width = #120
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}
(D’après le ms. de Bamberg.)

Le caractère populaire en est très sensible. Moins simples dans leur construction, beaucoup de petites pièces du répertoire des trouvères et des troubadours répondent cependant à la définition usuelle d’une M. « agréable ». (Voy. ex. ci-après.)


\language "italiano"
melody = \relative do' {
  \time 3/4
  \key fa \major
  r4 r fa | sol( la) \once \stemUp sib | do2 fa4 | mi( re) mi | \break
  do2 do4 | \stemUp sib( la) sol | sol( sib) do | la2. | sol2._\markup { \hspace #5 \fontsize #-1 { \italic "etc." }} \bar ""
}
text = \lyricmode {
   Ce fut en mai, Au doux temps gai, Que la sai -- son est bel -- le,
}
\score {
  <<
    \new Voice = "mel" { \autoBeamOff \melody }
    \new Lyrics \lyricsto mel \text
  >>
  \layout {
    \context { \Staff \RemoveEmptyStaves }
    indent = 0\cm
    line-width = #120
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}
(Moniot d’Arras, xiiie s.)


Il n’est pas moins inexact de dire que les contrepointistes du xve et du xvie s. ne connaissaient pas la M. À la vérité, ils l’employaient très rarement à découvert ; mais leurs compositions tout entières reposaient sur le développement et la mise