Aller au contenu

Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/249

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

briller la beauté de leur organe et la perfection de leur technique vocale, devient parfois, pour le compositeur, un puissant moyen d’expression.


\language "italiano"
melody = \relative do' {
  \override Staff.TimeSignature.style = #'single-digit
  \time 3/1
  \autoBeamOff
  mi1 mi2 fa mi1. \bar "" re4 sol2 \stemUp la4 do2 si8[ la] si4 do4. si8[ la sol] \bar "" \break
  \stemDown la4 si do re2 do si4 do2. si4 la \stemNeutral sol do si2 \once \stemDown la sol4 la1
}
text = \lyricmode {
   San- ctus, San -- \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 -ctus.
}
\score {
  <<
    \new Voice = "mel" { \autoBeamOff \melody }
    \new Lyrics \lyricsto mel \text
  >>
  \layout {
    \context { \Staff \RemoveEmptyStaves 
                      \remove "Bar_engraver"
             }
    indent = 0\cm
    line-width = #120
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}
(Josquin Després, Messe sur Pange lingua.)

\language "italiano"
melody = \relative do'' {
  \key sib \major
  \partial 2 s8_\markup { \hspace #-8 {{ \italic "Jésus:…" }}} sol8 do sol | \stemUp la[ do16 sib] la8[ sib16 do] fa,8[ re] sib'[ do16 re] | \break
  sol,8[ mib] mib'16[ re do sib] la8 fa sib la | sol16[ fa sol la] sib2( la4) | sib2
}
text = \lyricmode {
   % et dispergentur oves gregis
   et dis -- per -- gen -- \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1  tur o -- ves gre -- \skip 1 gis
}
\score {
  <<
    \new Voice = "mel" { \autoBeamOff \melody }
    \new Lyrics \lyricsto mel \text
  >>
  \layout {
    \context { \Staff 
               \RemoveEmptyStaves 
               \remove Time_signature_engraver
             }
    \context { \Score
               \override SpacingSpanner.base-shortest-duration = #(ly:make-moment 1/32)
             }
    indent = 0\cm
    line-width = #120
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}
(M. A. Charpentier, Reniement de saint Pierre.)

Mais c’est dans la musique instrumentale, surtout, que se maintiennent constamment et librement les traditions lointaines, sans cesse à nouveau vivifiées, de la mélodie mélismatique. Chez Bach, chez Beethoven, chez César Franck, leur chaîne se continue.


\language "italiano"
\score {
 \relative do' {
  \time 4/4
  \key sib \major
  \autoBeamOff
  \partial 8 fa8^\markup { \hspace #-3 {{ \italic "Largo" }}} | sib32[( do re16.) do32( sib la]) sib16[ sib8 sib16]~ sib32[( do re16.) do32( sib la]) sib16[ re,32 sib'~ sib16 la32 \slurDown sib]( | \break
  \override Score.Clef.break-visibility = ##(#f #f #f)
  \override Score.KeySignature.break-visibility = ##(#f #f #f)
  sib16[) do32( re mib fa sol16]) fa8[( mib32\trill re mib16]) mib8[( re])
}
 \layout {
    \context { \Staff \RemoveEmptyStaves }
    indent = 0\cm
    line-width = #120
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}
(Bach, Solo de violon de la Cantate 97.)


Entre les notes radicales se glissent et s’enroulent les courbes sonores qui en achèvent le sens et la beauté. Notes de passage, M., variations, la définition absolue en reste malaisée, et d’ailleurs, superflue. Leur amalgame est si fondu, leur cohésion si parfaite, qu’on voit donner, dans la langue anglaise, le nom même de M. à « toute espèce d’air ou de mélodie qui ne consiste pas en une pure déclamation ». (Voy. Mélodie, Ornement, Variation, Vocalise.)

Mélodie, n. f. Succession de sons ordonnée de manière à présenter un sens musical qui satisfasse l’oreille et l’intelligence. En impliquant dans sa définition l’obligation d’être « agréable », l’Académie a sanctionné l’opinion vulgaire, d’après laquelle toute M., pour mériter son nom, doit charmer les sens. C’est, en effet, par l’empire qu’exerce parfois instantanément sur notre âme une belle M., que se manifeste le pouvoir mystérieux des sons. Les causes de ce pouvoir demeurent partiellement inexpliquées et s’il est possible, par l’analyse, de disséquer une M., l’art d’en créer de nouvelles, qui atteignent au même degré de puissance émotive, échappe à l’enseignement. Ce fait a engendré le concept populaire de l’inspiration en musique. De la nature en apparence spontanée de la M., est née aussi l’habitude de l’opposer à l’harmonie, non seulement du point de vue technique et comme synonyme de l’homophonie, ou chant nu, à une seule voix ou à plusieurs voix à l’unisson, vis-à-vis de la polyphonie, ou réunion de plusieurs sons, de plusieurs parties entendues simultanément, mais du point de vue général, en tant que musique simple, musique naturelle, en face de la musique « savante ». Rameau, en proclamant que « la M. naît de l’harmonie », parut donc soutenir un paradoxe ; mais la constatation du rôle essentiel que jouent dans la M. artistique ainsi que dans les M. primitives, les intervalles constitutifs de l’accord parfait et les premiers harmoniques fournis par la résonance du corps sonore, vient lui donner raison. Le reproche de « manquer de M. » est un autre lieu commun par lequel une partie du public a coutume de motiver sa méfiance à l’égard des œuvres qui lui sont inconnues ; ce criterium n’a d’autre fondement que l’adaptation du goût aux formes prépondérantes à une époque donnée et auprès desquelles des M. antérieures, étrangères, ou nouvelles, peuvent sembler désuètes, obscures ou amorphes. En réalité, les formes de la M. sont d’une variété illimitée. Comme celle du langage, elles se développent, s’enrichissent, se renouvellent, naissent, disparaissent, ressuscitent incessamment et revêtent des expressions propres à chaque temps, à chaque peuple, à chaque maître. Deux éléments lui donnent l’existence, que représentent l’espace et la durée : l’espace, par la différenciation des intervalles, et de leurs relations