Les subdivisions exceptionnelles de ces mêmes M. et les M. irrégulières à 5/2, 5/4, 5/8, 7/2, 7/4, 7/8, et leurs multiples, portent à une cinquantaine le nombre des combinaisons dont on peut recueillir des exemples chez les musiciens modernes. Cette multiplicité répond à une double nécessité artistique, qui est d’indiquer à la fois la base symétrique du partage de la phrase musicale, et le caractère qu’elle comporte et qui doit lui être conservé. Il n’est pas du tout indifférent qu’un morceau soit noté sous le chiffre 6/4 et avec les valeurs correspondantes, ou sous le chiffre 6/8. Par l’emploi raisonné de ces diverses M., les maîtres indiquaient à l’exécutant non seulement le partage des durées, mais encore leur degré relatif de vitesse, aujourd’hui spécifié par les locutions italiennes : adagio, andante, allegro, etc., ou par leurs équivalents dans les différents idiomes. On ne saurait approuver les trop fortes réductions de valeurs imposées aux œuvres anciennes dans certaines éditions modernes, qui, non contentes de leur infliger le joug des barres de mesure et, sous prétexte d’en mieux représenter la vivacité d’allure, traduisent en croches et doubles croches leurs notes blanches et donnent ainsi aux pièces vocales de Josquin Després ou de Dufay l’apparence de morceaux récents de musique instrumentale. Des erreurs semblables se commettent parfois même dans les éditions des classiques, et Combarieu a pu faire remarquer celle qui consiste à noter le rondo alla Turca, dit Marche turque, de Mozart, sous le chiffre 2/4 au lieu du 4/4, ou , qui suppose 4 temps égaux.