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connu des maîtres classiques sous le nom de coulé.


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Le même théoricien appelle « M. sous forme de broderie » le M. classique ou pincé, et « M. sous forme de double appogiature successive », celui cité ci-dessus comme 2e exemple de Léopold Mozart. Les musiciens modernes écrivent en petites notes et souvent en toutes notes de la valeur voulue les formules ornementales qu’ils empruntent aux traditions des siècles précédents. (Voy. Pincé.)

Morendo, part. pr. du v. ital. morire, = en mourant, c’est-à-dire en diminuant d’intensité jusqu’à extinction complète du son.

Morisque, n. f. Danse fameuse au moyen âge, importée d’Espagne et tirant son nom des Maures, dont le souvenir se conservait dans les traditions de son exécution. Thoinot Arbeau, dans son Orchésographie (1588), parle de M. dansées, à l’époque de sa jeunesse, par « un garçonnet machuré et noircy », ayant des grelottières aux jambes et marquant le rythme par des « tapements de pieds », sur un motif de la plus extrême simplicité, en mesure binaire.


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Déjà en 1410 et 1430, des M. étaient dansées à la cour de Bourgogne, en costumes « d’estrange fachon ». La moresca était en usage en Italie, aux xvie et xviie s., pour finir une fête ou une comédie ; elle formait alors une sorte de ballet, sur un plan développé, avec plusieurs thèmes se succédant ou se reprenant. Sa mesure, toujours binaire, mais rythmée en deux triolets, passe pour avoir une relation avec la sicilienne, d’origine plus récente. Monteverde a placé une M. à la fin de son Orfeo (1607). Mersenne donne un thème de M. :


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Parmi les danses populaires en Angleterre, subsiste une Morris dance liée aux coutumes des fêtes de mai, dont l’usage remonte, assure-t-on, au xive s. et qui, s’exécute sur des airs de flûte ou de fifre avec tambour, différents selon les provinces.

Mosso, part. passé du v. tr. ital. muovere = mouvoir. S’emploie comme indication de mouvement : meno mosso = moins vite ; piu mosso = plus vite.

Motet, n. m. Plusieurs acceptions qui se sont peu à peu fondues en une seule, ont été données à ce terme depuis le moyen âge. À l’époque des premiers essais de contrepoint (xiie -xiiie s.), le M. est une petite chanson (Motetus, Motellus, petit mot, petite pièce de poésie) en langue vulgaire et en un seul couplet, que les déchanteurs superposent à un « ténor » latin, emprunté au répertoire liturgique et principalement aux répons du graduel, et auquel ils associent une troisième et quelquefois une quatrième partie harmonique, également formée de quelque chanson vulgaire. La périodicité d’un rythme régulièrement ternaire marque les points d’appui des diverses parties et les coïncidences des consonances parfaites. Le M., placé à la voix supérieure, donna bientôt son nom à la composition tout entière. Selon Jean de Grocheo (fin du xiiie s.), le M. « est un chant à plusieurs voix avec paroles différentes pour chacune d’elles, produisant un ensemble harmonique ». Dans les mss. où sont conservés ces anciens monuments de la polyphonie, la partie de ténor ne porte généralement pas d’autres paroles que le premier mot de son texte, ce qui l’a fait considérer par certains musicologues modernes comme instrumentale. Cette hypothèse n’expliquerait pas l’introduction du M. dans le service de l’église, d’où le pape Jean xxii essaya de le bannir, en y condamnant le mélange de « M. vulgaires » (1322).

Au xiiie s., le pseudo-Aristote, et plus tard Walter Odington († 1335) s’accordent pour affirmer que le M. est une composition avec paroles ; Jean de Muris, au xive, dit, comme Jean de Grocheo, qu’il consiste en une composition avec paroles différentes aux différentes parties. Tinctoris (1475) le définit « un chant de médiocres dimensions,