défense des quintes et des octaves consécutives est plus rigoureuse encore lorsque les parties procèdent par M. parallèle. On y ajoute la Défense d’amener une consonance parfaite par M. parallèle, sauf dans le cas où la partie supérieure procéderait par degrés conjoints. On nomme M. obligé celui d’une partie harmonique qui se résout, en vertu de la présence de notes attractives, sur une note invariable de l’accord suivant. Le titre de M. perpétuel a été donné à quelques morceaux de virtuosité instrumentale dans lesquels un dessin animé et régulier se poursuit sans aucune interruption. Tels sont l’op. 11 de Paganini et le finale de la 1re Sonate, op. 24, de Weber. || 4. T. de facture, dans la mécanique du piano ou l’abrégé de l’orgue, pour signifier l’ensemble des organes transmettant le M. de la touche à l’agent sonore.
Muance, n. f. Procédé employé dans la pratique de la Solmisation, qui gouverna l’enseignement musical au moyen âge, pour substituer un hexacorde à l’autre. La muance s’opérait par le moyen du demi-ton, auquel était constamment affectés les noms de mi-fa. Ainsi, de l’hexacorde naturel, les notes sol la si devenaient, en passant dans l’hexacorde mou, sol mi fa (= sol la si bémol). Une suite de notes que nous lisons fa si bémol sol la, était solfiée fa fa (sic) sol la, avec une quarte entre les deux muances de fa. On a dit aussi mutation.
Mue, n. f. Transformation de l’appareil vocal, au moment de la puberté. Le larynx qui, chez les enfants, est semblable chez les deux sexes, prend des caractères différents. Il en résulte une baisse de la voix, qui est d’environ une octave, chez l’homme, et de deux tons chez la femme. Pendant la période de transformation, dont la durée est variable, les organes de la phonation se congestionnent, la voix devient rauque, ou sourde, et discordante ; la pratique du chant doit être interrompue, mais il est utile de continuer les exercices respiratoires.
Muet, adj. et n. 2 g. Qui est privé de l’usage de la voix. On fabrique des claviers muets pour les études mécaniques de doigté et d’agilité. Mme de Genlis faisait construire pour ses élèves de petites harpes m. sur lesquelles ils s’exerçaient en voyage. L’avantage de ces appareils, dans l’étude d’un art qui exige avant tout l’éducation de l’oreille, est fort douteux.
Mugir, v. intr. Action de pousser ou d’imiter un mugissement.
Mugissement, n. m. Cri des animaux de l’espèce bovine. Bruit de la tempête.
Multisonore, adj. Qui est composé de beaucoup de sons.
Murmure, n. m. Bruit léger et indistinct émanant des organes vocaux ; par extension, bruit des eaux, du vent, du feuillage.
Murmurer, v. intr. Produire un murmure.
Muse, n. f. Petit chalumeau rustique, dans le français du moyen âge.
Musette, n. f. 1. Instrument à vent
à réservoir d’air, qui diffère de la
cornemuse en ce que le sac est rempli
par un soufflet et non par le souffle
Musette.
humain. Le joueur tient
le sac sous la pression
du bras gauche, et actionne
par le mouvement
du bras droit le
soufflet attaché à sa
ceinture. Les bourdons,
au nombre de 4 ou 5,
forment un faisceau en
forme de cylindre. Le
grand et le petit chalumeaux
sont percés respectivement de 7 et de
6 trous. Ses dimensions,
moindres que celles de la cornemuse, et
l’habitude que l’on avait prise de l’orner,
aidèrent à sa vogue prolongée
dans la société française du xviie
-xviiie s. Nul autre instrument, dit
Ancelet (1757) ne peut « lui disputer
l’avantage des pompons, des franges
et des rubans ». Le sac se faisait de
velours ou d’étoffes brodées, recouvertes
de dentelles ou de galons d’or
ou d’argent. Des personnages de marque
se faisaient peindre jouant de la
M. Un magistrat, Borjon, de Lyon,
publia un Traité de la M. (1672).
L’étendue de l’instrument va du fa
moyen, au sol placé deux octaves au-dessus
de la clef de sol. (Voy. Hornpipe.)
|| 2. Pièce de musique qui emprunte
à la M. l’écriture spéciale sur un « bourdon »
ou basse persistante, et dont
les thèmes mélodiques s’inspirent en
général des motifs simples et d’allure
pastorale. La M. n’est ordinairement
écrite qu’à deux parties réelles sur
une pédale ; comme pour les pièces de
composition anglaise dénommées hornpipes,
on rencontre de nombreux
exemples anciens de ce genre. Dès le
xiiie s., les triples (voy. ce mot) de
Pérotin affectent cette forme. Au