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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/284

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Société Internationale de Musique a la suite du Congrès de Paris tenu en 1900, a synthétisé ces efforts, et, si cette société a dû être dissoute à la suite des événements de 1914, afin de rompre le contact avec diverses nationalités, elle a permis aux musicologues de chaque grand pays de former des associations nationales constituées d’une manière suffisamment solide pour être viables, en rassemblant les plus représentatifs des érudits ou des chercheurs de chacune des spécialités plus haut mentionnées. Ces associations peuvent d’ailleurs entretenir, et entretiennent effectivement les plus féconds rapports avec celles des autres pays. En France, l’ancienne section nationale de la Société Internationale de Musique a été relevée sous le titre de Société Française de M. : elle fait paraître en volumes, par fascicules périodiques, les rapports et communications de ses membres.

Musicologue, n. m. Celui qui s’adonne aux études de science musicale.

Musicomanie, n. f. Goût pour la musique, poussé à l’excès et non raisonné ; synonyme de mélomanie.

Musique, n. f. * La définition la plus concise, et la plus précise peut-être, de la M., a été donnée, en résumé de toute la doctrine antique, par saint Augustin : « la M. est l’art de bien mouvoir » (sous-entendu : les sons et les rythmes). Jusqu’aux temps modernes, on n’a guère fait que répéter et commenter ce mot. Au xviie s., Descartes a peint excellemment, de plus, le rôle de cet art : « La fin de la M. est de nous charmer et d’éveiller en nous divers sentiments », tandis qu’au xviiie, Leibnitz en analysait l’essence intime, en voyant dans la M., « un exercice caché d’arithmétique d’une âme qui ne sait comment se dénombrer ». Aussi, la M. s’est-elle de tout temps traduite par des procédés divers, suivant la destination plus particulière que l’on a entendu lui donner, soit en vue de son rôle ou de l’émotion que l’on attendait d’elle, soit à cause des moyens employés. On a pu distinguer ainsi, suivant les époques ou les genres : la M. de l’avenir ; la M. de chambre ; celle de danse ; la M. descriptive ; dramatique ; instrumentale ; mesurée ; militaire ; populaire ; profane ; la M. à programme ; religieuse et sacrée ; la M. de scène ; la M. symphonique ; la M. « turque » ; la M. vocale.

M. de l’avenir. * Ce vocable, pris en bon ou en mauvais sens, a surtout été employé, au troisième quart du xixe s., à propos des œuvres de R. Wagner, où certains voyaient la règle suprême et définitive de toute la musique future, tandis que d’autres supposaient qu’elle ne s’acclimaterait à l’oreille et à l’esprit des musiciens que dans une ère plutôt lointaine. || M. de chambre. * Au xvie s., la constitution définitive des « chapelles-musique » et surtout celle du groupe de musiciens plus spécialement attachés à la chambre d’un prince, ont amené la composition d’œuvres destinées particulièrement à faire valoir les qualités individuelles des exécutants de talent qui formaient de tels groupements. De là, le nom de M. a servi à désigner des œuvres ne demandant qu’un petit nombre de musiciens, exécutant ordinairement chacun sa partie ; l’air à voix seule simplement accompagné au clavier ou concertant avec un instrument, la sonate, le trio, le quatuor, les quintette, sextuor, septuor, etc., constituent les genres musicaux classés dans la M. (Voy. Instruments, et ces divers termes.) || M. de danse. Dans la M. le chant et le geste s’avoisinent tout d’abord, s’associent et se confondent dans les premiers monuments musicaux de l’époque médiévale. En même temps que se constituait, dans l’église, le répertoire du chant liturgique, au dehors celui du chant populaire s’accroissait par les circonstances et par les fluctuations des mœurs publiques, en embrassant à la fois les cantiques pieux, les complaintes, les chants politiques, historiques, satiriques, que colportaient les jongleurs, et les chansons à danser, que répétaient les enfants et les femmes en formant ces rondes maintes fois condamnées par l’autorité ecclésiastique, qui pénétraient jusque dans les cimetières et les églises. Lorsqu’auprès de ces jeux grossiers apparurent les premières ébauches du drame liturgique, et que la vie des châteaux et des cours eut fait naître le désir de divertissements plus policés et plus variés, il fallut que les ménestrels d’instruments ou de bouche apprissent à modeler leurs rythmes sur des allures nouvelles, à accompagner la démarche grave des cortèges religieux, le défilé martial des hommes d’armes, les cérémonieuses évolutions des basses-danses et le joyeux trémoussement des danses par sauts. La musique de danse s’exprima, peu à peu en formes multiples, appropriées aux mouvements qu’elle guidait et excitait, et aux sentiments que traduisaient obscurément les