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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/305

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pratique, 1760). Maria-Theresia von Paradies (1780) se servait de notes de carton découpées, posées sur ou entre des fils tendus. Mais les aveugles en étaient réduits à apprendre par cœur ce qu’ils devaient exécuter, et la théorie de la musique ne pouvait que leur être difficilement accessible. Il faut venir jusqu’à Braille (1809-1852), pour qu’un système rationnel et pratique de N. à l’usage des aveugles soit créé. Cette N. est en relief, frappée au poinçon dans l’épaisseur de la pâte du carton spécial dont se servent les aveugles ; les signes en sont simples, adaptation faite par Braille lui-même à la musique des signes alphabétiques et grammaticaux qu’il avait créés pour eux et lus par le toucher. Des bibliothèques entières de partitions de tout genre mettent facilement à la disposition des musiciens aveugles les trésors de leur part ; eux-mêmes codient avec facilité les morceaux dont ils ont besoin.
|| N. Tonic sol-fa — * La Tonic sol-fa est une adaptation de la N. chiffrée, mais où les chiffres sont remplacés par les lettres initiales du nom des notes, ce qui est un avantage considérable sur la précédente, puisqu’elle permet le solfège et habitue le chanteur à solfier toutes les intonations avec le nom des notes. Mais elle offre aussi la singularité à notre époque, de conserver quelque chose de la solmisation et du système des muances. (Voy. ces mots.) Tout est noté dans le même ton en apparence : d (ou do) représente toujours le premier degré d’une gamme majeure. D r m f peuvent donc signifier do ré mi fa, ou : sol la si do, ou fa sol la si, etc., suivant le ton indiqué en tête du morceau. Do est donc toujours le nom de la tonique, qui peut être en réalité aussi bien le sol et le fa de la notation fixe : d’où le nom de Tonic sol-fa. Cette N. fut imaginée vers 1860 par sir John Curwen, et est répandue considérablement dans les pays de langue anglaise ; elle permet un répertoire assez étendu et beaucoup d’éditeurs publient à la fois les mêmes œuvres chorales en N. ordinaire et en Tonic sol-fa. Le septième degré est nommé ti, pour que son initiale ne crée pas de confusion avec celle de soh (= sol).

Exemple de Tonic sol-fa
Key D
Treble :d d :—.r | m :f s :f .m |
Alto :d d :—.d | d :d r :r .r |
Since first I saw your face I re _
Tenor :m m :f | s :l t :t .t |
Bass :d d :—d | d :l, s, :s, .s, |
 
r :l s :—.s | f :m r :— | d
r :r m :—.d | t, :d d :t, | d
_ solv’d to ho _ nour and ren _ own you…
t :l .t d’ :—.s | s :s s :— | m
s :f m :—.m | r :d s, :— | d
Traduction :

\language "italiano"
global = { \clef treble \key re \major \autoBeamOff }
sopMusic = \relative do' {
  \partial 4 re4 | re4. mi8 fad4 sol | la4 sol8 fad \bar "" \break
  \override Score.Clef.break-visibility = ##(#f #f #f)
  mi4 si' | la4. la8 sol4 fad4 | mi2 re4
}
altoMusic = \relative do' {
  \mergeDifferentlyHeadedOn
  \key re \major
  \partial 4 re4 | re4. re8 re4 re | mi mi8 mi \bar "" \break
  mi4 mi | fad4. re8 dod4 re | re4( dod) re
}
tenorMusic = \relative do {
  \clef bass
  \key re \major
  \autoBeamOff
  \partial 4 fad4 | fad sol la si | dod dod8 dod \bar "" \break
  dod4 si8[( dod]) | re4. la8 la4 la | la2 fad4
}
basMusic = \relative do {
  \clef bass
  \key re \major
  \autoBeamOff
  \partial 4 re4 | re4. re8 re4 si | la4 la8 la8 \bar "" \break
  la'4 sol | fad4. fad8 mi4 re | la2 re4
}
sopWords = \lyricmode {
  Since first I saw your face I Re -- solv’d to ho -- nour and ren -- own you…
}
\score {
  <<  
    \new PianoStaff <<
      \new Staff \with { instrumentName = \markup { \column { "S." \line { "A." }}}}
      <<
        \new Voice = "sopranos" {
          \voiceOne
          \global
          \sopMusic
        }
        \new Voice = "altos" {
          \voiceTwo
          \global
          \altoMusic
        }
      >>
      \new Lyrics = sopranos
      \new Staff \with { instrumentName = \markup { \column { "T." \line { "B." }}}}
      <<
        \new Voice = "tenors" {
          \voiceOne
          \tenorMusic
        }
        \new Voice = "basses" {
          \voiceTwo
          \basMusic
        }
      >>
    \context Lyrics = sopranos \lyricsto sopranos \sopWords
    >>  % end PianoStaff
  >>
    \layout {
    \context { \Staff \RemoveEmptyStaves }
    indent = 0.5\cm
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
    line-width = #120
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}


|| Ainsi que pour les sémiographies musicales du moyen âge, il a paru, à chaque époque de la N. moderne, des essais de N. particulières. Au xviie s., la plus fameuse fut l’almérique inventée par Lemaire, et qui, en 1642, fut utilisée pour la gravure de musique de divers chœurs. Mais l’almérique, qui donnait un signe à chaque note, n’eut pas d’autre succès. De nos jours, un certain nombre de N. ont été préconisées, qui toutes reposent sur l’utilisation de la portée, soit par sa transformation, soit du moins