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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/306

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par l’unification des clefs. (Voir également Tablature.)

Note, n. f. Signe ou figure graphique servant à la représentation visuelle des sons. La forme et le nom des figures de N. ont varié et varient suivant les systèmes de notation. Elles expriment à la fois l’intonation par leur position sur la portée et la durée, par leur forme, soit la situation du son dans l’échelle et sa valeur relativement à une unité fixée de temps. Considérées sous le rapport de l’intonation, elles reçoivent le nom du son qu’elles représentent, conformément au système de notation adopté, soit A, B, C, etc., dans la notation alphabétique, La, Si, Do, etc., dans la terminologie guidonienne. Considérées sous le rapport de la durée, elles reçoivent un nom approprié à leur rôle et à leur forme, Ronde, Blanche, Noire, etc. (Voyez Notation, Valeur.)

Notes de passage. Voy. Passage.

Notes tonales. Voy. Tonal.

Note contre note, = contrepoint égal. (Voy. Contrepoint.)

Notes de passage. On appelle ainsi les sons étrangers à l’harmonie placés entre deux notes essentielles de la phrase musicale ou de l’harmonie (notes radicales) et qui les réunissent par degrés conjoints.

Les notes de passage peuvent être diatoniques ou chromatiques et figurer des dessins rythmiques variés, de différentes valeurs. Elles s’emploient généralement sur les temps faibles ou la partie faible des temps. On peut placer des notes de passages dans plusieurs parties à la fois. C’est ainsi que, dans la musique de clavier, se produisent des gammes en tierces ou en sixtes frappées ou brisées et des suites de quartes et sixtes.

La rencontre de notes de passage en mouvement contraire produit souvent des dissonances très dures ; elles sont tolérées dans la musique instrumentale, principalement lorsqu’elles sont notées en valeurs de peu de durée ; les théoriciens de l’harmonie en défendent l’emploi dans la musique vocale. (Voy. ex. de Beethoven à l’art. Frottement.)

Noteur, n. m. Nom donné autrefois aux copistes de musique. Il y avait un N. attaché à la chapelle du roi de France, aux xvie et xviie s.

Noyau, n. m. Forme intérieure d’un tuyau d’orgue. On dit qu’il est à N. carré, ou rond, à bague, sans bague.

Nuance, n. f. Variante d’intensité sonore dans l’exécution musicale. Les nuances d’intensité, jointes au phrasé ou accentuation rythmique, communiquent la vie et l’expression à l’exécution. Les nuances d’intensité sont indiquées par des termes spéciaux, pour la plupart italiens, et par des signes. Le signe de liaison qui s’étend au-dessus d’un groupe de notes ressort plutôt de l’accentuation et du phrasé. Il indique cependant une manière soutenue d’attaquer le son et de le rattacher aux sons voisins, qui relève de l’intensité. Le point, l’accent aigu, placé verticalement, le point surmonté d’un petit trait horizontal, ou tiret, prescrivent respectivement une attaque légèrement détachée, très détachée (piquée), ou légèrement soutenue.


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Un signe en forme de V placé verticalement indique que le son doit être fortement appuyé ; placé horizontalement, il signifie que le son attaqué avec force doit être ensuite diminué d’intensité. Ce dernier signe est appelé soufflet.


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Le soufflet étendu à une suite de notes ou à une phrase entière prescrit, selon sa direction, une augmentation graduelle de l’intensité ou une diminution graduelle. Ce signe correspond aux mots Crescendo et Decrescendo, ou diminuendo.

Les termes de nuances s’expriment en toutes lettres ou par abréviations : dim., decresc. = diminuendo, decrescendo ; cresc. = crescendo ; p, pp = piano, pianissimo ; mf = mezzo forte ; f, ff = forte, fortissimo ; rinf. = rinforzando ; = sfz = sforzando. (Voy. aux mots correspondants.) || On est assez peu renseigné sur les nuances en usage aux plus anciennes époques, où, en dehors des sons piqués, tremblés, etc., l’expression s’obtenait plutôt par l’opposition de deux voix, de deux chœurs ou groupes instrumentaux, de qualités différentes. C’est seulement d’après les usages de la fin du xvie siècle, que Prætorius (Syntagma, 1619, iii, 3e p. p. 112), parle des gradations d’intensité et de vitesse, que les Italiens marquent par les mots forte, piano, praesto, adagio, lento, et qui font grand effet sur l’oreille et sur l’âme. Quelques musiciens, dit-il, n’admettent pas ces nuances à l’église.