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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/309

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des textes librement choisis et juxtaposés dans un dessein analogue. S’il s’agit d’une pièce instrumentale, et spécialement d’une pièce d’orgue, la forme en est libre et le temps que la liturgie laisse au compositeur dans cette partie de la messe lui permet de grands développements. Les œuvres des anciens organistes français, tels que Lebègue, de Grigny, Fr. Couperin (de Crouilly), contiennent de notables exemples d’O. de formes diverses, pour des jours de grande fête. L’O. de la Messe des Morts, Domine Jesu Christe, a inspiré tout particulièrement les auteurs de Requiem en musique ; mais les auteurs modernes de messes avec orchestre ont souvent remplacé le motet facultatif de l’O. par un morceau instrumental (voir Ode à sainte Cécile.)

Office, n. m. Suite de prières de la liturgie catholique, appelée aussi Heures canoniales, mises dans un certain ordre pour être chantées par les fidèles réunis aux prêtres, ou récitées simplement par ceux-ci. Il se compose principalement de Psaumes avec antiennes et répons, d’Hymnes et de petits versets, avec lecture de la Bible ou d’un auteur sacré. On divise l’office de la nuit en Matines (Nocturnes) et Laudes ; l’office du jour en Prime, Tierce, Sexte, None, Vêpres et Complies. Le Te Deum termine l’office de la nuit, sauf en temps de pénitence. Les Laudes suivent ordinairement les Matines. On y chante le Benedictus. On chante le Magnificat à Vêpres et le Nunc dimittis à Complies.

Offusquer, v. tr. Placer, dans un orgue, les tuyaux à bouche trop près les uns des autres.

Oignon. Voir Mirliton.

Olifant, n. m. Petite trompe ou cor, en ivoire,
Olifant.
au moyen âge, taillé habituellement dans une dent d’éléphant, d’où son nom.

Oiseaux (chant des). * La musique descriptive, dès le xve s., a attiré l’attention des musiciens sur les notes fournies par les oiseaux chanteurs, auxquelles on ne semble pas avoir témoigné grand intérêt précédemment. Tout au plus, peut-on signaler, dans le répertoire grégorien l’harmonie imitative sur les mots et turtur nidum, dans la communion du 3e dimanche de Carême. Dans les premiers siècles de la formation de la musique française, où les mentions des « oiseillons », du rossignol, du coucou, sont fréquentes chez les poètes, et des onomatopées répétées, telles que fi, fi, fi, oci, oci, oci, rien dans le chant n’indique semblable désir chez les mélodistes, que de temps à autres la tierce descendante majeure ou mineure du coucou. Avec Jannequin (Le Chant des Oiseaux, vers 1520) l’imitation devient voulue et consciente. Puis, à mesure que la musique instrumentale se charge de batteries et d’arpèges, auparavant inusités, les musiciens développent dans leurs œuvres les rudiments mélodiques que fournit le chant de certains oiseaux : merle, rossignol, coucou, poule, mésange, loriot, etc. L’exquis adagio de la Symphonie Pastorale de Beethoven a rassemblé au début du xixe siècle tous les essais faits pendant les siècles précédents : le rossignol, le loriot, la mésange, le rouge-gorge, etc., fournissent successivement les motifs mélodiques et rythmiques de la Scène au bord du ruisseau. On a déjà signalé comment Rameau et Haydn ont bâti des morceaux entiers sur le chant de la poule. R. Wagner a utilisé six thèmes d’oiseaux forestiers dans les Murmures de la forêt, de Siegfried et plusieurs autres dans Les Maîtres chanteurs, surtout dans le rôle de Walther, qui n’y fait pas allusion en vain : « Aux grands bois que charmait l’Oiseau, j’appris comment l’on chante ». (Voy. Chant et Larynx.) || Les anciennes orgues ont eu des fournitures et mixtures aiguës de diverses compositions, du nom d’oiseau, rossignol, avicinium, etc., destinées à rappeler plus ou moins les gazouillis de ces oiseaux. Dans la facture espagnole et portugaise, les tuyaux de ces jeux plongeaient dans des bocaux pleins d’eau dont le gargouillis ajoutait à la ressemblance, dans l’esprit de leurs constructeurs. Le traité même de Dom Bédos (1765) indique les mélanges de jeux que l’on peut faire, si de tels registres manquent, pour « imiter le chant des oiseaux ». || On a justement remarqué que « certaines désignations verbales de cris d’oiseaux relèvent de l’onomatopée ; grisollement de l’alouette, gloussement de la poule, craquetement de la cigogne, croassement du corbeau, etc. » (L. de La Laurencie). On a dit aussi le tire-lire de l’alouette, le gringotement et le fifrelis du rossignol, etc.

Omnitonique, adj. 2 g. Qui fournit tous les tons. S’applique aux instruments à vent qui peuvent jouer dans tous les tons sans employer les corps de rechange.