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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/310

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Onde, n. f. Distance parcourue par le son pendant une vibration du corps qui le produit. Les ondes sonores sont simples ou complètes, selon qu’elles sont produites par une vibration simple ou double. L’onde est plane quand elle se produit dans un tuyau où sa largeur se trouve limitée par le diamètre du tube, elle est superficielle et circulaire à la surface de l’eau ; elle est sphérique dans l’atmosphère. La comparaison des ondes liquides, perceptibles par la vue, avec les ondes sonores, est largement utilisée pour rendre sensible la théorie de celles-ci et expliquer en particulier comment, à l’audition d’une composition harmonique, vocale ou orchestrale, notre sens de l’ouïe peut percevoir et distinguer les ondes produites par la succession et par la simultanéité des sons musicaux, ainsi que notre œil perçoit et distingue la progression des ondes liquides qui se succèdent et se confondent dans le mouvement de la mer. Lorsqu’un choc ou un déclenchement sonore est produit à l’entrée d’un tuyau, une première tranche d’air se trouve comprimée, mais, par l’élasticité du milieu, revient à sa pression normale, ayant communiqué le mouvement à la tranche d’air immédiatement voisine, et ainsi de proche en proche. La propagation de l’ébranlement sonore se fait donc par une série d’ondes, alternativement condensées et raréfiées, qui formeront un train d’ondes.

On compare les ondes sonores aux ondes qui se propagent à la surface de l’eau ; celles-ci sont circulaires et superficielles. Les ondes sonores sont sphériques. La longueur d’onde est la distance qui sépare deux ondes condensées ou deux ondes dilatées, consécutives. On représente l’alternance de condensations et de raréfactions par une courbe sinusoïdale :

La longueur d’onde s’exprime par la lettre grecque lambda λ. Elle est en relation avec la vitesse de propagation et le nombre de vibrations par secondes. Pour les sons de l’échelle musicale, elle varie de 2 centimètres à 10 mètres environ. Attendu que, à chaque vibration, se produit une onde condensée nouvelle qui court après la précédente, plus sera grand le nombre de vibrations, plus se trouvera raccourcie la longueur d’onde. Plus le son sera aigu, plus la longueur d’onde sera courte. Le son se propage en ligne droite ; s’il se heurte à un obstacle, il y a diffraction, et il se produit des ondes secondaires qui se propagent avec la même vitesse en contournant l’obstacle. On a dressé des tables donnant les longueurs d’onde (et par conséquent celles des tuyaux ouverts) pour toutes les notes de l’échelle musicale : soit 10 m. 516 pour l’ut grave de l’octave dite de 32 pieds (10 m. 60) de l’orgue (qui sonne effectivement comme l’ancien , par suite de l’élévation du diapason moderne), 0 m. 390 pour le la du diapason normal, 0 m. 048 pour le la placé à trois octaves au-dessus. (Voir Vibration.)

Onomatopée, n. f. Assemblage de sons ou de syllabes par lesquelles on essaie, dans le langage parlé, d’imiter les bruits naturels. Le langage des peuples primitifs abonde en O. On trouve dans toutes les langues des vocables dont l’étymologie repose sur les O. L’observation du langage infantile montre que les inflexions inarticulées de la voix et les O. précèdent l’usage de la parole. Quelques O. se rattachent à la musique : ce sont les syllabes sans signification, mélangées au texte d’une chanson, ou formant des séries de sons, symétriques ou non, qui servent de refrain à certaines chansons : tra, la la, traderi dera, landerira, etc. On peut supposer que les O., dans les chansons, servent à imiter vocalement une ritournelle instrumentale. Il en est de même de celles qui cherchent à rappeler les syllabes caractéristiques du chant de certains oiseaux : cocorico, coucou, etc.

Onzième, n. f. Intervalle de onze degrés, redoublement de la quarte, formé d’une octave et une quarte.

Opéra, n. f. ital., du n. neutre latin opus (plur. opera) signif. « œuvre ». — En passant au français, ce mot est devenu masculin. * 1. Pris en son sens originel, s’indique en abrégé : op. et désigne une œuvre musicale par rapport à son auteur ; l’abrév. op. est ordinairement suivie du numéro soit de publication, soit de composition de l’œuvre ainsi désignée. Ce genre de désignation n’est guère en usage que depuis la fin du xviie s., mais encore cent ans plus tard, les œuvres de Haydn et de Mozart n’ont aucun no d’op. ; celles de Clementi et de Beethoven sont au contraire soigneusement numérotées et, sauf exception (p. ex. Beethoven pour l’op. 49, qui est plus ancienne d’environ vingt ans que les compositions avoi-