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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/323

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poser en succession logique, pour ordonner, en effet, ses pièces de clavecin. * Il faut toutefois remarquer que les O. de Couperin ne sont pas des suites, mais des répertoires au moyen desquels on peut constituer des suites. Ainsi, son 1er O. (du Livre i de ses pièces (1713), débute par une allemande, suivie d’une double courante, d’une sarabande, d’une gavotte et d’une gigue, ce qui constitue essentiellement une suite (voy. ce mot) ; mais elle comprend de plus : un menuet, deux rondeaux, dont l’un avec « double », la Nanette en forme de chansonnette, une autre sarabande, la Pastourelle et les Nonettes du type suite, mais la première très courte, et la deuxième (en rythme de « sicilienne ») avec une seconde partie en majeur, une autre gavotte, la Manon, un autre rondeau, la Fleurie et les Plaisirs de Saint-Germain-en-Laye visant au genre descriptif. Le 2e O. contient un tiers de plus de pièces, dont une Canarie, un Passepied, un Rigaudon : l’intention descriptive y est particulièrement marquée dans la Diane et sa « fanfare », etc. Enfin, au 1er O., qui n’est formé que de quatre pièces, et ne dépasse pas par conséquent la longueur d’une suite moyenne, ce ne sont que des pièces descriptives, parmi lesquelles la fameuse Bacchanale en trois parties ; la dernière pièce, toutefois, est en forme de rondeau, le Réveille-matin bien connu.

Oreille, n. f. Voir Auditif (appareil). Organe humain qui permet d’entendre. Outre sa fonction auditive, l’oreille serait, d’après les travaux de E. de Cyon, le siège du « sens de l’espace et du temps ». Ce sens serait situé dans les trois canaux semi-circulaires qui s’embranchent sur le vestibule du labyrinthe osseux et qui sont rigoureusement situés dans trois plans perpendiculaires entre eux et correspondant aux trois directions de l’espace, ou trois dimensions. || Avoir l’oreille fine, signifie dans le langage populaire, posséder une oreille extrêmement sensible aux différences des vibrations. || Avant l’invention du phonographe et de la photographie de la voix, les physiciens se basaient pour l’étude des vibrations sur les sensations de l’oreille. Par une étude assidue, jointe à la perfection de l’organe, quelques-uns arrivaient à distinguer jusqu’à douze sons se produisant dans le même moment. Au moyen de cordes minces, donnant les harmoniques supérieures avec force, Helmholtz pouvait reconnaître jusqu’au seizième son partiel. Du point de vue scientifique, la méthode auriculaire était incertaine, chaque observateur pouvant se trouver en une situation différente sous le rapport de la sensibilité et du jugement de l’oreille. La justesse de l’oreille est le facteur essentiel de la justesse de la voix : on recommande aux élèves chanteurs l’audition des voix justes, pour former leur sentiment par l’accoutumance. La fonction propre du maître est de développer simultanément l’oreille et la voix de l’élève. C’est par l’oreille que certaines personnes arrivent aux imitations vocales de cris d’animaux, de sons d’instruments, etc. C’est l’accoutumance de l’oreille qui crée dans le langage les accents régionaux. « Celui qui n’a pas l’oreille délicate, disait déjà Tosi en 1723, ne devrait jamais se mêler d’enseigner et encore moins de chanter. » || Terme de facture d’orgue. Petites lames de plomb flexibles soudées aux deux côtés de la bouche des tuyaux de bourdons et quelquefois des tuyaux ouverts de l’orgue.

Organier, n. m. * Mot français ancien, rentré dans l’usage depuis peu d’années, et désignant un facteur d’orgues.

Organique, adj. 2 g. Les auteurs français du moyen âge appelaient musique organique celle « qui se fait par souffles et par mesure en instrument » (Corbichon, traducteur français du livre des Propriétés des choses), traduction du terme latin correspondant organica, qui servit aussi, aux xiie et xiiie s., à désigner la notation en usage pour les pièces d’organum.

Organiser, v. tr. (ancien). Ajouter un ou plusieurs jeux d’orgues à un piano, ou à d’autres instruments. On construisit ainsi au xviiie s. des « vielles organisées », et des « clavecins organisés ».

Organiste, n. 2 g. Celui ou celle qui joue de l’orgue.

Organographie, n. f. Description des instruments de musique.

Organum, n. latin du genre neutre, pl. organa. N. m. en français : on y emploie aussi le pl. organums. Forme primitive de l’harmonie, consistant en une succession réglée d’octaves, de quintes et de quartes, exécutée par le chœur des voix d’hommes et d’enfants. Les plus anciennes mentions se rencontrent chez des écrivains du ixe s., le moine d’Angoulême, Jean Scot Érigène, Hucbald, moine de Saint-Amand. Les exemples contenus dans les écrits attribués à ce dernier présentent l’organum comme une