Orgue, n. m. Pluriel des 2 g. Les origines de l’orgue sont lointaines. L’antiquité gréco-romaine a possédé des instruments à soufflets dès le ve s. avant J.-C. L’orgue hydraulique construit par Ctésibios d’Alexandrie, sous le règne de Ptolémée vii (170-118 av. J.-C.) et décrit assez obscurément par son disciple Héron, est le premier de son espèce.
La description
plus récente d’un instrument
analogue, rédigée par Vitruve dans le
Ier (?) siècle av. J.-C., et une terre cuite
mutilée du musée de Carthage (iiie siècle)
laissent comprendre que l’orgue hydraulique
se montait sur une boîte à eau
munie de deux pompes à air ; le nombre
de ses tuyaux est incertain, ainsi que la
nature de son clavier. On construisit
des orgues hydrauliques jusque dans
le ixe siècle : à cette époque il en
existait un dans le palais d’Aix-la-Chapelle.
Mais l’orgue à soufflets, qui
devait le remplacer, était en usage à
Byzance. L’orgue tenait une place
exceptionnelle dans l’orchestique instrumentale
des Byzantins. Il n’avait
aucune part dans les cérémonies
liturgiques et n’accompagnait jamais
les voix, ni dans l’église, ni
hors d’elle. Mais il figurait
au premier rang des instruments
employés dans les
fêtes de cour et les cérémonies
officielles. Des orgues
d’or étaient réservées au
service impérial. Des orgues
d’argent résonnaient alternativement
avec les chœurs
pendant les festins d’apparat.
Ces orgues sont mentionnées
pour la dernière
fois peu de temps avant la
chute de Constantinople.
Les jeux étaient de 2 sortes :
jeux à bouche, jeux d’anche.
Le clavier de 15 à 16
notes possédait 4 demi-tons
en plus des deux demi-tons
de l’octave diatonique. Les
orgues importées d’Orient en Occident
ne comportaient pas encore 3
octaves au xe siècle. C’est de là, que
sur la demande, dit-on, de Pépin
le Bref, l’empereur Constantin Copronyme
envoya en France, en 757, par
l’intermédiaire d’une ambassade, un
orgue à soufflet qui fut placé à Compiègne.
L’orgue hydraulique d’Aix-la-Chapelle
avait été construit en 820,
par un prêtre vénitien, pour Louis le
Débonnaire. On a essayé de fixer en
des pays déterminés le centre de fabrication
des premières orgues en Occident.
Au ixe s., le pape Jean viii demande
un orgue et un organiste à un
évêque de Bavière. À la fin du xe s.,
l’abbé Géraud, d’Aurillac, demande un
orgue et un organiste à l’illustre Gerbert,
alors abbé de Bobbio, dans le
Milanais. Au milieu du xe s., un orgue
considérable existait à Winchester.
Mais tous ces textes sont isolés et ne
peuvent servir qu’à constater par des