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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/330

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les contrepoints et les harmonies pleines qu’un clavier de pédales permet de compléter. — 2e période. Le clavier de pédales fit son apparition en Angleterre à la fin du xviiie s. On les appelait « pédales allemandes ». L’abbaye de Westminster, l’église luthérienne allemande dans Savoy et les églises de Saint-Matthieu et de Saint-James, à Londres, passent pour avoir possédé les premières un clavier de pédales. La date exacte reste incertaine. Cette innovation encouragea un progrès dans la technique d’exécution contrepointique. — 3e période. Il y eut des orgues de salles de concert en Angleterre avant l’Allemagne ; (noter qu’à Paris le Concert Spirituel avait un orgue en 1748). L’orgue du Town Hall de Birmingham fut construit par W. Hill, en 1834. Le mécanisme électrique français fut introduit en Angleterre en 1868, en Allemagne en 1884. L’écriture sur 3 portées vint d’Allemagne et fut fort discutée. Le « Royal College » des organistes anglais, fondé en 1864, examine, ratifie, contrôle et guide les candidats aux postes d’organiste.

Hændel ne jouait donc pas sur un grand orgue à pédalier. Voici le type d’un instrument anglais de son temps ; nous choisissons celui de la cathédrale Saint-Paul de Londres, construit en 1696 :
Grand orgue : 1-2. open diapason (montres de 8) ; 3. stopped diapason (bourdon) ; — 4. Principal, 4 ; — 5. Holfleut (8) ; — 6. Grosse Douzième (quinte) ; — 7. Quinzième (doublette) ; — 8. Petite Douzième ; — 9. Sesquialtra ; — 10. Mixture ; — 11. Cornet ; — 12. Trompette.
Choirorgan : 1. Stopped Diapason ; — 2. Quintadena-Diapason ; — 3. Principal ; — 4. Holfleut ; — 5. Grosse Douzième ; — 6. Quinzième ; — 7. Cymbale ; — 8. Voice humane (sic) ; — 9. Crumhorne.
Écho : 1. Diapason ; — 2. Principal ; — 3. Nason ; — 4. Quinte ; — 5. Cornet ; — 6. Trompette (en demi-jeux seulement, à partir de la moitié du clavier).
En tout, 27 jeux.

|| La notation de la musique d’orgue a été, au xive s. et au xve, d’abord écrite en tablature (voy. ce mot), mais dès le xvie s., elle est notée comme le reste de la musique : sur deux portées. Elle s’écrit, depuis l’école de Bach, sur 3 portées, dont les deux portées supérieures destinées aux claviers de mains (manuels) sont réunies par une accolade ; la 3e, placée au-dessous contient la partie du pédalier. Lorsque le compositeur ne traite pas la partie de pédales d’une façon indépendante, et ne lui demande qu’un renforcement des basses des claviers manuels, il écrit sur 2 portées seulement, en indiquant par le mot pédale ou l’abréviation ped. les notes à doubler. On en agit de même quand cela ne gêne pas la lecture de la partition. Depuis l’origine de la musique d’orgue, l’adaptation des mélodies liturgiques a formé la base des compositions destinées au service du culte. Les plus anciens livres d’orgue connus contiennent des pièces travaillées sur les thèmes liturgiques, et plus tard des motets vocaux, des pièces sur des thèmes de chansons, tel que celles usitées comme « Noëls ». C’est vers le milieu du xvie s. qu’apparaissent les organistes virtuoses et vraiment grands maîtres. En Italie : Merulo, les Gabrieli, à Venise, puis Frescobaldi, organiste de Saint-Pierre de Rome, sont les grands noms de la belle période de l’orgue en ce pays. En Angleterre, on cite à la fin du xvie s., John Bull, W. Byrd et Peter Philipps qui doivent s’exiler en Belgique ; au xviiie s., Hændel à lui seul soutient la renommée de toute une époque. En Espagne, Antoine de Cabezon, mort en 1566, fut peut-être le premier des grands organistes, et semble avoir donné le modèle de diverses formes ; citons encore Aguilera de Heredia, au siècle suivant. Aux Pays-Bas, Sweclinck († 1621) fut à Amsterdam, le chef de toute une école célèbre. Peter Cornet, à la même époque, illustrait Bruxelles. En France, une pléiade de maîtres a brillé dans la musique d’orgue. A. Guilmant a publié les œuvres de la plupart d’entre eux : Titelouze († 1633) ; Roberday (c. 1660) ; Gigault († 1707) ; Le Bègue (1702) ; Boyvin († 1706) ; F. Couperin, dit de Crouilly († 1701 ?) ; Dandrieu († 1740) ; d’Aquin († 1772) pour ne nommer que les principaux. Citons encore Nivers (éd., 1665), Gilles Julien († 1695), et, à la fin du xviiie s., Balbastre, Charpentier, Séjan. En Allemagne et en Autriche, Froberger, Pachelbel, marquent le xviie s. ; les Bach, Eberlin, Krebs, continuent la lignée ; Buxtehude, le maître de J. S. Bach, était danois ; Georges Muffat, élève de Lulli, alsacien. Toutes les formes de la musique d’orgue ou applicable à l’orgue et toutes les manières de traiter les thèmes liturgiques ont été portées à leur perfection par J.-S. Bach, qui reste le plus grand des organistes de tous les temps et de tous les pays. La fin du xviiie s., et une grande partie du xixe constituèrent une période de décadence de la musique d’orgue. Il faut citer, parmi ceux qui maintinrent le drapeau classique et tentèrent de remonter le courant : le Français Boély