À la pédale des contrebasses s’ajoute, à la 5e mesure, une pédale des bassons divisés également à l’octave sur si ♭. Sur cette double pédale se dessine depuis la 17e mesure le dessin mélodique exposé et repris en imitation par les huit cors.
Debussy, dans son poème pour orchestre De l’aube à midi sur la mer, a posé tout le début sur un roulement ppp de timbales qui forme pédale grave (si naturel) et que doublent les contrebasses divisées, un groupe donnant le même si en longues tenues, l’autre en pizzicati sur le 1er et le 3e temps de chaque mesure 4/4, le tout pp.
|| 3. Partie d’une fugue écrite à 3 voix
au moins, dans laquelle une voix
soutient un seul et même son pendant
que les deux autres s’enchevêtrent
en réponses serrées. La pédale
de la fugue se place avant ou après
le stretto, pour le préparer ou pour
conclure. Elle sert, en affirmant le
ton principal, à permettre que l’on
fasse entendre simultanément différents
tons voisins, ce qui « contribue à
resserrer la trame du discours musical
et à en ranimer l’intérêt ». (Gédalge).
|| Le mot a deux sens en harmonie, celui
de simple tenue d’un son pendant
laquelle se succèdent des dessins ou des
accords divers, et celui, théorique, de
la « considération de pédale » qui entre
en jeu seulement dans le cas où se
produisent des dissonances, relativement
à la pédale. Celle-ci a pour but
d’affirmer puissamment une tonalité,
soit par tenue de la tonique, ou de la
tonique avec la dominante (pédale
double) ou par tenue ou répétition
de l’accord parfait du ton. On a qualifié
récemment de « pédale » un dessin
obstiné de trois notes se répétant sous
le développement des harmonies des
parties supérieures. À ce compte, le
Carillon de L’Arlésienne serait une
pédale.
Pédalier, n. m. Clavier de pédales
de l’orgue, de clavecins et de pianos
spéciaux. On en trouve l’usage dès
le xve s. Mais le pédalier fut lent à se
répandre, et ne parla longtemps que
par tirasses avec un autre clavier. Les
claviers de pédales des anciennes orgues
françaises jusqu’au commencement
du xixe s. se composaient de
tenons ou petites pièces de bois faisant
saillie hors du plancher, sur deux
rangs un peu inclinés. À la même
époque, existaient déjà dans les orgues
allemandes des pédaliers plus commodes,
composés de touches allongées
et rapprochées les unes des autres, en
sorte que l’exécutant pouvait les
actionner soit de la pointe du pied, soit
du talon.
Pédalier.
Le clavier de pédales, dans les
grandes orgues,
embrassait
déjà 28 à 30
notes, du do
de huit
pieds au fa
ou au sol
correspondant à celui du milieu des
claviers manuels, dès le début du
xviie s. Titelouze en parle dans la
préface de ses Hymnes (1623). En
1680, le pédalier du grand orgue de
Rouen comprenait ces trente notes.
Plus tard, c’était la dimension du
pédalier de J.-S. Bach. En Angleterre,
on ne construisit de claviers de pédales
qu’en 1790, et sous forme de simples
tirasses. Pour y suppléer, on ajoutait
quelquefois au grave des claviers manuels,
une série de tuyaux de 16 pieds
sonnant à l’octave grave des basses :
ex., l’orgue de la cathédrale d’Exeter,
1666. La forme qui était dite « à la
française » rendait très difficile le jeu
lié et l’exécution des passages rapides.
Les claviers « à l’allemande » leur furent
substitués vers 1836 ; à cette époque,
on refit ainsi, sur la demande de Boëly,
le pédalier de Saint-Germain-l’Auxerrois
à Paris. Le Congrès catholique
tenu à Malines en 1864 fixa dans sa
section de musique religieuse, les dimensions
d’un pédalier normal proposé
aux facteurs pour l’unification de
la construction et du jeu de l’instrument.
Nombre des touches pour les
orgues ordinaires, 27 ; pour les grandes
orgues, 30 ; — largueur d’un pédalier
de 27 touches, 0 m. 975 mm. ; — longueur
apparente des touches, 0 m. 60 ;
— largeur des touches diatoniques,
0 m. 065 ; — longueur des rehausses
des dièses, 0 m. 13 ; — hauteur
des mêmes, 0 m. 05 ; dépassant
les notes naturelles de 0 m. 025 ;
— inclinaison vers la pointe du pied,
environ 4 p. 100, soit 2 cm. pour 60.
La position du pédalier relativement
aux claviers manuels fut également
déterminée.