Aller au contenu

Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/36

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

tenir dans les entrées de danse et les divertissements dont on ne cessait pas de tenir l’introduction pour indispensable dans un « grand opéra ». Les airs de B. de Guillaume Tell, de Rossini (1829), de Gustave iii, d’Auber (1833), du Prophète, de Meyerbeer (1849), passèrent pour les modèles du genre. Wagner, hostile à ce mélange, dut se plier aux habitudes parisiennes et composa pour la traduction de Tannhäuser (1861) la scène dansée et mimée du Venusberg. La composition d’une partition de B. demeurait cependant une tâche secondaire, souvent confiée à de jeunes musiciens pour leur coup d’essai et dont ils ne pouvaient guère attendre de succès étendu ni durable, car les partitions même les mieux accueillies étaient rarement reprises et moins encore exportées hors de leur lieu d’origine. La charmante musique de Coppélia, de Léo Delibes (1870), parut ouvrir des voies nouvelles à la musique de B., qui, entre les mains de quelques artistes éminents, s’orienta, par la variété de ses formes et la mise en œuvre de toutes les ressources du coloris orchestral, vers la symphonie descriptive. Entre les productions de ce genre données depuis lors à l’Opéra on doit citer tout au moins La Korrigane, de Widor (1880), et Namouna, d’Ed. Lalo (1882). Dans quelques ouvrages récents, de courtes dimensions, représentés au Théâtre des Arts, La Péri, de Dukas, Daphnis et Chloé, de Ravel, Le Festin de l’Araignée, d’Alb. Roussel, la musique de B. a conquis un niveau tellement élevé qu’elle a pu, séparée de la scène, se fixer au répertoire régulier des grands concerts symphoniques. (Voy. Opéra.)

Ban, n. m. Batterie ou sonnerie militaire précédant et terminant une publication solennelle. Les locutions : ouvrir le ban, fermer le ban, en désignent les deux applications.

Bande, n. f. 1. Troupe de musiciens formant un orchestre spécial. On appelait de ce nom, sous l’ancien régime, le petit orchestre des 24 violons du roi. On l’emploie aujourd’hui, en Angleterre, en Italie, etc., et moins communément en France, pour désigner un corps de musique militaire, ou, au théâtre, un groupe d’instruments jouant sur la scène. || 2. Nom donné par quelques auteurs du xviiie s. à la portée de quatre lignes sur laquelle se note le chant liturgique.

Bandurria, n. f. Variété de guitare, à fond plat, montée de six cordes doubles, populaire en Espagne. En raison de l’analogie de forme, on a décrit sous le nom de bandoura une guitare plate à court manche, répandue dans l’Ukraine où elle est appelée cobsa et qui porte, outre six cordes principales, un nombre variable de cordes tendues sur la table, fixées sur les éclisses et pincées à vide. (Voy. Pandore.)

Banjo, n. m. Sorte de guitare, montée de cinq à neuf cordes, populaire chez les chanteurs nègres de l’Amérique du Nord. Sa caisse de résonance est de forme circulaire et a pour table une peau tendue.

Barbe, n. f. Petite lame de métal placée devant la bouche de certains tuyaux d’orgues, afin d’en rendre le son plus mordant. Les jeux qui en étaient munis étaient appelés autrefois jeux barbus et vox barbata. (Voy. Frein.)

Barcarolle, n. f. Petite pièce vocale ou instrumentale dont le rythme balancé, qui rappelle le mouvement d’une barque glissant sur les eaux, était populaire chez les gondoliers de Venise, autrefois nommés barcarols. Une entrée intitulée « La fête des barquerolles », figurait dans l’opéra-ballet de Campra, Les Festes vénitiennes (1710). Il y a une B. célèbre dans Obéron, de Weber (1826). On a longtemps vanté celles de Zampa, d’Hérold (1831), de La Muette et de Fra Diavolo, d’Auber (1828 et 1830). La mesure ordinaire des B. est à 6/8, avec appui sur le premier temps. Celle que Chopin a écrite pour le piano (op. 60) est à 12/8. M. Florent Schmitt, contrairement à l’usage, a choisi la mesure à 3/4, avec triolet au premier temps (Pièces romantiques, op. 42, no 2). Gabriel Fauré n’a pas publié moins de 12 B. pour le piano.

Barde, n. m. Poète chanteur chez les Celtes. Le rôle des B., en Bretagne et en Armorique, dans le moyen âge, côtoyait la religion et la politique. Des vestiges de leurs traditions se sont répercutés jusqu’au xixe s., en Irlande et dans le pays de Galles. Leur influence musicale s’est bornée à la transmission de quelques airs populaires.

Bardit, n. m. Prétendu chant national des Germains. Une mauvaise lecture d’un passage de Tacite, parlant du bruit produit pendant le combat par les clameurs des Germains, barritus a fait croire à l’existence chez eux d’un chant de guerre, dit barditus. Cette erreur, longtemps accréditée, a été réfutée et abandonnée.