Aller au contenu

Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/371

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Vers la fin du xiiie siècle, la portée de quatre lignes est la plus répandue. Mais dans le moment où s’établit l’usage de la portée, et même longtemps après son adoption, il n’y a pas de fixité pour le nombre des lignes. Si le nombre de quatre lignes est le plus généralement adopté, c’est qu’il suffit à l’ambitus des mélodies ; mais lorsque celles-ci s’étendent au delà, comme l’on n’emploie pas encore de lignes supplémentaires, ou bien l’on change de clef, ou bien l’on trace une 5e ligne. Dans un même ms., on voit des portées de quatre et de cinq lignes. Il en est de même à l’époque où se répandent les livres de musique imprimé à Mayence comporte des portées de cinq lignes : la démarcation ne s’est donc pas encore imposée entre la portée de quatre lignes, liturgique, et la portée de cinq lignes, profane. Les chansonniers mss ont des portées tantôt de quatre lignes (Paris, fr. 844) tantôt de cinq lignes (Paris, fr. 9211, Guill. de Machaut, et Montpellier, H. 196) et en somme, il semble que le nombre des lignes ait paru longtemps une chose secondaire. Il y a six lignes dans le ms. de Chantilly (xve s.). Les anciennes tablatures instrumentales faisaient usage de portées où le nombre de lignes variait avec la nature de l’instrument. (Voy. Tablature.) Les portées sont de six lignes à chaque main dans le célèbre recueil anglais de musique pour la virginale intitulé Parthenia (1611). Elles sont de six lignes pour la main droite et huit pour la main gauche dans les Toccatas de Frescobaldi (1614). En d’autres œuvres du même, la portée supérieure, pour la main droite, a cinq lignes, sous une clef de sol 2e ligne, la portée inférieure, pour la main gauche, a huit lignes avec deux clefs : la clef de fa 4e et la clef d’ut trois lignes au-dessus, soit à la 6e ligne. La portée a été aussi nommée pattée chez les anciens auteurs français.

Porte-vent, n. m. 1. Sac de la musette. Il est souvent fait de velours ou d’étoffes de soie, et brodé. 2. Dans l’orgue, conduits ou canaux disposés pour porter et distribuer le vent des soufflets aux sommiers.

Porte-voix, n. m. Long tube ou cornet muni d’une embouchure et d’un pavillon évasé, destiné à porter au loin le son de la parole. L’énergie des vibrations est rassemblée tout entière à l’intérieur du cornet, ce qui favorise l’intensité sonore. Les P.-V. sont employés à bord des navires, pour la transmission des ordres. Un bon P.-V. permet d’envoyer le son à cinq kilomètres.

Portunal, n. m. Dans l’orgue allemand, jeu de flûte ouvert, en bois, appelé par quelques facteurs Clarabella.

Posaune, n. f. all., = trombone. Ce nom se trouve parmi ceux des jeux d’orgues allemands du genre bombarde.

Pose de la voix, n. f. On appelle une voix bien posée celle qui, dans toute son étendue, peut émettre les sons pleins, fermes, ronds et vibrants, sans vacillation ou tremblement. On obtient cette qualité par des études patientes d’émission de sons soutenus également avec une intensité moyenne pendant tout le temps que permet la pratique bien réglée de la respiration. Tosi (1723) attribuait à la pose de la voix, ou messa di voce, la plus grande importance ; il voulait que l’élève apprenne d’abord à soutenir un son commencé pianissimo, porté peu à peu au fortissimo et ramené avec la même respiration à l’intensité initiale. (Voy. Filer.)

Positif, n. m. Petit buffet d’orgues autrefois posé en avant et séparément du buffer principal, quelquefois encastré dans le soubassement de celui-ci, ayant dans tous les cas son clavier particulier et se composant d’une série de jeux moins forts que ceux du clavier de « grand orgue ». (Voy. Orgue.)
Positif, xiiie s.

Position, n. f. 1. Situation relative des sons qui composent un accord. Le nom de position a été adopté par quelques théoriciens (par ex. Fétis) comme synonyme de renversement. Ils ont classé sous les titres de 1re, 2e et 3e positions les trois états de l’accord de trois sons : fondamental et 1er et 2e renversements. D’autres se servent du mot position pour caractériser l’espace