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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/382

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l’a dénommée Consonance mixte, puis consonance appellative : ces mots n’ont pas été adoptés. La quarte juste s’exprime par le rapport 4/3. || Quarte augmentée. (Voy. Triton.) || Voir aussi Intervalle, Consonance, Dissonance, Organum.

Quartette, Quartetto. Voy. Quatuor.

Quartolet, n. m. Groupe de quatre notes semblables employées au lieu de trois ou au lieu de six dans une phrase rythmée, à trois ou à six temps.

Quatre mains. On a écrit longtemps pour deux, trois, quarte clavecins, avant d’écrire pour quatre mains, sur un seul instrument. Il existe cependant deux morceaux « pour jouer à deux sur un virginal », dans un recueil anglais du début du xviie s. ; mais ce cas semble tout à fait exceptionnel. Mozart et sa sœur, qui se faisaient entendre ainsi, furent les premiers à jouer à quatre mains en public dans les voyages de 1764-1765, Mozart ayant huit ans, sa sœur quatorze. Mozart écrivit ses deux premiers petits Duos en 1765. Quelques sonates à quatre mains parurent peu après : de J.-Chr. Bach, notamment, vers 1777. En 1763, le genre était déjà en vogue. Haydn avait écrit en 1778 son duo Il Maestro e lo scolare. Tous les pianistes de l’époque, dont les plus marquants sont Rust, Clementi, Pleyel, ont écrit des « duetti » ou des « symphonies » à quatre mains. Beethoven n’a écrit que de petites choses ; Schubert, beaucoup d’œuvres ; Schumann, ses op. 66, 85, 109, 130. Les pianistes modernes y ont largement contribué. Mais le répertoire à quatre mains se compose surtout d’arrangements d’œuvres d’orchestre, qui rendent de grands services en propageant le goût et l’exercice de la lecture chez les amateurs.

Meyerbeer, se servant de l’orgue dans l’orchestre de son opéra Le Prophète (1849), l’a traité à quatre mains, chose exceptionnelle au concert, et qui ne se produit jamais à l’église.

Quatre pieds. Voy. Orgue.

Quatre temps. Voy. Mesure.

Quatuor, adj. numéral latin signifiant quatre, devenu n. m. Composition pour quatre voix ; les quatre voix du quatuor mixte classique sont dessus, haute-contre, taille et basse, transformées depuis en soprano, alto, ténor et basse. En dehors des chansons polyphoniques, airs de cour, etc., il y a des quatuors célèbres dans quelques opéras : Quatuor des buveurs, en canon sans accompagnement dans Tom Jones, de Philidor (1765) ; quatuor de Rigoletto, de Verdi (1851). || Mais le terme de quatuor s’emploie surtout, depuis le milieu du xviiie s., pour désigner un ensemble de pièces analogues à la sonate, et composées pour les quatre instruments à cordes : 1er et 2e violon, alto, violoncelle. Mozart composa son 1er Quatuor en 1770, connaissant ceux de Sammartini et Boccherini, de Jos, et Michel Haydn, de J. Stamitz, Starzer, Hoffmann, Gossec. Son 1er Quatuor est tout italien, en trois morceaux seulement comme ceux de Sammartini, avec un menuet pour finale. En 1773, Mozart y ajoutera un rondo. Le quatuor à cordes suit les transformations et les développements de la sonate. Les 14 Quatuors de Beethoven restent les plus célèbres de tous, et les grands modèles du genre. La réunion permanente des quatre instrumentistes formant un quatuor a souvent reçu pour dénomination le nom du 1er violon : le « Quatuor Joachim », fondé par cet illustre violoniste belge, par exemple ; le « Quatuor Capet » est l’un des premiers parmi nos contemporains. La « Société des Derniers Quatuors de Beethoven », qui a eu le mérite de propager ces œuvres à une époque où elles étaient encore mal comprises, se composait de Maurin, 1er violon, Sabatier, 2e violon, Mas, alto, et Chevillard père, violoncelle. Le quatuor tchèque, formé par Karel Hoffmann, Josef Suk, Oscar Nedbal et Hans Wihan, répandit vers 1892 les œuvres de Semtana, Dvorak, etc.

Queue, n. f. 1. Trait perpendiculaire ajouté à une figure de note et qui en modifie la valeur. || 2. Ancien nom du cordier, ou tire-cordes.

Quilisma, n. m. Figure de la notation neumatique du moyen âge servant de signe d’ornement pour indiquer un léger tremblement de la voix.

Quintadène. Voy. Quintaton.

Quintadiner. v. intr. Résonner en faisant entendre doucement la quinte. (Ne pas confondre avec Quintoyer.)

Quintaton, n. m. Jeu d’orgue bouché, qui fait entendre à la fois la note fondamentale et une quinte supérieure très douce. Il y a un Q. de 32 pieds à la Madeleine, à Paris. On le construit plus souvent en 8 et 16 pieds.

Quinta vox, ou « cinquième voix », désigna, au xve et au xvie s., la partie vocale que l’on ajoutait au quatuor classique ; la Q. pouvait se placer par exemple entre le ténor et la haute-contre.

Quinte, n. f. Intervalle de cinq degrés. La quinte juste, ut-sol, contient