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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/381

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Duval, à l’imitation d’autres figures anglaises, remanié et fixé en 1856, a reçu en Allemagne pendant quelque temps le nom de Q. de la Cour.

Quadruple, n. m., var. quadrouble, quatreble. Partie la plus aiguë d’un déchant à quatre voix, dans la musique médiévale ; l’ensemble de la composition elle-même.

Quantité. Voy. Mètre, Pied, Rythme.

Quadruple croche. Figure de note en forme de croche, dont la queue porte quatre crochets. Elle vaut la moitié d’une triple croche.

Quart de soupir. Signe de silence équivalent à la durée de la double croche. (Voy. Silence.)

Quart de ton. Après son usage dans la musique antique, et avec son maintien traditionnel dans les mélopées orientales, le quart de ton s’est perpétué longtemps, dans certains cas déterminés. L’emploi des quarts de ton (dans le chant liturgique au moyen âge) a été l’objet d’études et de discussions vers 1854 et suiv. Il semblait expliquer la présence dans quelques mss, et notamment dans le ms. de Montpellier, de quelques figures de notes inusitées. (Voy. Épisème.) Les théoriciens Reginon de Prum, Guido, Engelbert d’Admont, Marchetto de Padoue, Simon Tunstede et autres témoignent de l’emploi d’intervalles plus petits que le demi-ton. Cet intervalle est tombé en désuétude à mesure que la musique harmonique progressait.

Quarte, n. f. Intervalle de quatre degrés. La quarte juste, ut-fa, contient deux tons et un demi-ton diatonique ; la quarte diminuée, ut-fa , un ton et deux demi-tons diatoniques : la quarte augmentée ut-fa , trois tons, ce qui lui a fait donner le nom de Triton (voy. ce nom). On nomme quarte sous diminuée les intervalles ut-fa double bémol et ut - fa , qui contiennent trois demi-tons diatoniques, et quarte suraugmentée les intervalles ut-fa et ut - fa , qui contiennent trois tons et un demi-ton chromatique. D’après une autre classification, adoptée par Fétis et Halévy et les auteurs qui les ont suivis, l’intervalle de quarte juste est appelée quarte mineure, la quarte augmentée, ou triton, est appelée quarte majeure, la quarte diminuée conserve son nom et la quarte suraugmentée est appelée quarte augmentée. Les dénominations de majeure et mineure appliquées à la quarte et à la quinte ne se justifient pas, ces deux intervalles restant immuables dans les deux modes, majeur et mineur, de la musique moderne. || Le mouvement mélodique de quarte, comme celui de la quinte, est un des plus naturels et des plus usités à toute époque, surtout en allant d’une dominante harmonique sur sa fondamentale à l’état aigu.

Dans le chant grégorien, cet intervalle est très fréquent, ascendant ou descendant :

(Messe du 1er dimanche de l’Avent.)

Exemple de progression par quartes dans une œuvre du xviiie s. :


\language "italiano"
basMusic = \relative do'' {
  sol1*1/2 do | si mi | la, re | \break
  \override Score.Clef.break-visibility = ##(#f #f #f)
  \override Score.KeySignature.break-visibility = ##(#f #f #f)
  sol,2.*1/2 la8*1/2 si la4*1/2 \once \stemUp si do2*1/2~ | do si do 
}
basWords = \lyricmode {
  Do -- na no -- bis, do -- na no -- \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 bis
}
\score {
  <<  
      \new Staff = "altos"
      <<
        \new Voice = "altos" { \basMusic }
      >>
      \new Lyrics \lyricsto "altos" { \basWords }
  >>
    \layout {
      \context { \Staff \RemoveEmptyStaves }
    indent = 0\cm
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
    line-width = #120
  } % layout
} % score
\header { tagline = ##f}
(Caldara, Missa solemnis, Agnus Dei.)

\language "italiano"
melody = \relative do'' {
  \key sib \major \time 3/8 \autoBeamOff \tempo \markup { \italic "Andantino" }
  r4_\markup { \hspace #-9 { \italic "Florimond :" }} sol8 | re'4 re8^\markup { \bold "   *"} | sol[ fa] mib | re4. | fa4.~ | \break
  \override Score.Clef.break-visibility = ##(#f #f #f)
  \override Score.KeySignature.break-visibility = ##(#f #f #f)
  fa8 sol fa^\markup { \bold "   *"} | do4 mib8 | re4. | \appoggiatura re8 do8[ sib do] | sib4 r8 | r4 re8 | re4^\markup { \bold "   *"} sol8 | \break
  sol4 fa8 | fa[ sol]^\markup { \bold "   *"} re | mib4^\markup { \bold "   *"} sib8 | sib4^\markup { \bold "   *"} mib8 | mib4 re8 | \hideNotes la8^\markup { \italic "etc." }
}
text = \lyricmode {
   Tan -- dis que tout 
   \once \override LyricText.self-alignment-X = #LEFT
   sommei- le…
   Où la beau -- té t’ap -- pel -- \skip 1 le
   Voi -- ci l’ins -- tant du ren -- dez- vous,
   Pro -- fi -- te d’un 
   \once \override LyricText.self-alignment-X = #LEFT
   bonheur.
}
\score {
  <<
    \new Voice = "mel" { \melody }
    \new Lyrics \lyricsto mel \text
  >>
  \layout {
    \context { \Staff 
               \RemoveEmptyStaves }
    indent = 0\cm
    line-width = #120
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}
(Grétry, L’Amant jaloux, sc. 3, Sérénade.)

La quarte a jeté plus d’un théoricien dans l’embarras. Durand la range avec raison parmi les consonances invariables (dans les deux modes). Fétis