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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/390

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dites grave, moyenne et haute, ou aiguë, qui embrassent une étendue de quatre octaves, représentant le parcours entier de la voix humaine dans toutes ses variétés. On y ajoute, pour la désignation de l’étendue des instruments, deux espaces dits région sous-grave et région suraiguë :

Région sous-grave, de ut 32 pieds, deux octaves ; grave, de ut huit pieds au suivant, une octave ; moyenne, de ut quatre pieds ; aiguë ; suraiguë.

Registration, n. f. Choix des registres que l’on doit manœuvrer au cours de l’exécution d’une pièce d’orgue. La registration correspond pour l’organiste à l’art de l’instrumentation dans l’orchestre. Les facteurs modernes ont multiplié les pédales de combinaison, qui mettent à la disposition de l’organiste des assemblages variés de registre. Dom Bedos (1775) a consacré le 4e chapitre de sa 3e partie, art. 1292, (en 26 nos) à examiner « les principaux mélanges ordinaires des jeux de l’orgue » en faisant lire, corriger et approuver ce chapitre par « Calvière, Fouquet, Couperin, Balbâtre et autres ». On y trouve donc les principes de registration des organistes français du xviiie s., principes qu’ils n’indiquaient pas d’ordinaire dans la notation de leur pièce. Les articles sont intitulés : « pour le plein jeu, pour le grand jeu, pour le duo (entre le grand orgue et le positif), pour la fugue grave, pour la fugue de mouvement, pour la tierce en taille, pour le cromorne en taille, pour toucher la trompette en taille, pour le trio à trois claviers, pour le quatuor à quatre claviers, pour le quatuor à trois claviers, pour toucher un fond d’orgue, pour toucher une basse de trompette, pour toucher une basse de cromorne, pour toucher de simples récits de dessus, pour toucher la voix humaine, pour un dialogue de cornet, de cromorne et d’écho, pour toucher le plain-chant, pour imiter la flûte allemande, pour imiter les petites flûtes, ou flûtes à bec, pour jouer une musette, pour imiter le fifre, pour imiter le flageolet, pour imiter les petits oiseaux, pour accompagner les voix ; usage des bombardes ». Soit vingt-six subdivisions à l’article 1292. (Voy. Registre, 2.)

Registre, n. m. 1. Étendue d’une voix ou d’un instrument. Dans un sens plus précis, série de sons produits par un même mécanisme vocal ou instrumental ; partie de l’étendue totale d’une voix. Les locutions : R. de poitrine, R. de tête, employées pour le chant, sont impropres, car la voix se produit dans tous les cas au niveau de la glotte. Les professeurs qui en combattent l’usage proposent de distinguer dans chaque voix les R. épais et mince, ou les R. épais supérieur et inférieur, pour les voix graves, épais et mince, supérieur et inférieur, pour les voix élevées. Le professeur Garnault se sert du laryngoscope pour délimiter les R. des voix selon les mouvements du larynx pendant la phonation. Mackenzie adopte deux R. : le R. thoracique dans lequel le ton est élevé par l’élongation des cordes vocales et l’augmentation de leur tension pendant le chant ; le R. de tête dans lequel on arrive au même résultat en les raccourcissant graduellement et en les tendant moins. « Les mots R. épais et mince ont l’inconvénient de supposer que l’on connaît bien la relation entre l’épaisseur des cordes vocales et la note fondamentale laryngienne, ce qui n’est pas exact, pour le moment du moins » (Marage). La théorie des deux R. a été souvent combattue : Marage la justifie par l’expérience, en se servant d’un instrument enregistreur, le cardiographe de Marey, qui inscrit le mouvement de contraction accompli par le muscle crico-thyroïdien au moment du passage de la voix de poitrine à la voix de tête. || 2. Règles de bois qui font partie d’un sommier et qui, manœuvrées par des tirants, ou des pédales, ou des boutons à pression, ouvrent et ferment le vent aux jeux de l’orgue. Les R. de combinaison donnent à l’organiste la faculté de mêler les jeux comme il l’entend, et de les appeler au moment voulu. À Saint-Sulpice, un seul R. de combinaison gouverne vingt-six jeux.

Règle d’or. La règle d’or des anciens théoriciens du chant liturgique interdit de respirer au moment où on aborder une nouvelle syllabe à l’intérieur d’un mot, ou entre deux mots unis par le sens. Cette règle s’expliquait lorsqu’aucun signe n’indiquait dans la notation les divisions de la phrase, marquées depuis par les diverses barres de la notation du plain-chant.

Règle de l’octave. Formule pour l’accompagnement sur la basse continue, publiée par Campion, théorbiste, membre de l’orchestre de l’Opéra, en 1716. L’auteur désigne sous le nom d’octave la gamme de chaque ton, majeur ou mineur, dans le système tempéré et fixe l’accord à employer sur chaque degré de la basse, en montant ou en descendant.