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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/394

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dans le texte de la messe des morts, ou messe de Requiem, celui de la prose Dies irae, on peut remarquer que beaucoup de musiciens modernes l’ont traité. On a estimé au contraire à un dixième seulement du nombre total des messes celui des messes des morts composées au xvie s. par les maîtres du style polyphonique, qui s’occupaient en première ligne du service de l’église et du répertoire liturgique. Une liste des plus remarquables messes de R. comprendrait, pour le xvie s., celles de Pierre de la Rue, Fevin, Moralès, Guerrero, Palestrina (1591), Orlande de Lassus (1589), Vittoria, un R. à 4 voix, un autre à 6 voix (1605). Au xviie s., la même transformation du style de musique religieuse, qui éloignait les œuvres composées sur le texte de la messe de l’esprit et des formes liturgiques, se fit sentir dans les messes de Requiem, qui commencèrent à incliner vers le style de concert et d’opéra. Celle que Fr. Cavalli († 1706) composa pour son propre service funèbre, en réglant son exécution par testament, se relie encore à la liturgie par l’emploi de thèmes grégoriens ; elle est écrite pour 2 chœurs et comprend la prose des morts en son entier. Le Requiem de Jommelli (1756), plusieurs fois réimprimé et qui passe pour son chef-d’œuvre, a dû sa renommée aux airs à voix seule, avec accompagnement d’orchestre. Le Requiem de Mozart, une des plus célèbres œuvres sur ce texte, laissée inachevée par son auteur et terminée par Süssmayer, utilise, pour certains de ses passages les plus fameux, tels que le Tuba mirum, les procédés et la disposition employés précédemment, entre autres par Brunetti de Pise, dans un très beau Requiem à cinq voix. La Messe des morts de Gossec (vers 1780) a été fort renommée, et, sur un type analogue, Cherubini a laissé deux Requiem, en ut mineur (1816) et en mineur (1838). Le Requiem de Berlioz (1838), composé pour les obsèques du général Damrémont, tué au siège de Constantine, est le type du R. dramatique, purement extérieur, et, dans l’ordre de son texte, ne suit même pas les paroles liturgiques qui lui ont servi de base. Le Requiem allemand de Brahms, dont le compositeur a choisi lui-même le texte dans les livres saints, mais en dehors de la liturgie catholique, a été défini « une prédication sur la vie et sur la mort ». Le Requiem de Verdi, composé en 1874 pour le premier anniversaire de la mort de Manzoni, excita au moment de son apparition une grande sensation et fut exécuté en concert sur la plupart des scènes italiennes. Parmi les plus modernes des compositions de ce genre, il faut citer le Requiem de Saint-Saëns, et le Requiem de G. Fauré.

Res facta, = chose faite. On donnait ce nom, entre les xiiie et xvie s., aux compositions écrites, par opposition au chant sur le livre, ou contrepoint improvisé.

Résolution, n. f. Terminaison ou aboutissement d’un passage mélodique ou d’un enchaînement d’accords sur la tonique ou sur un accord de repos. La résolution est une conséquence nécessaire de l’attraction qui existe entre certains intervalles et qui porte le 4e degré à se résoudre sur le 3e, et le 7e degré, dit note sensible, à se résoudre sur la tonique. La résolution d’une note altérée se fait en montant si l’altération est supérieure (dièse), en descendant si elle est inférieure (bémol). La résolution d’un accord dissonant est dite naturelle quand elle s’effectue sur un accord de même tonalité permettant aux notes attractives de suivre leur tendance. Elle est dite exceptionnelle ou évitée, quand elle a lieu sur un accord qui ne permet pas aux notes à mouvement obligé de suivre leur tendance. En ce cas, la note attractive privée de sa résolution naturelle doit rester immobile ou ne pas franchir un espace plus grand qu’une seconde majeure. Les résolutions exceptionnelles produisent des cadences évitées et des moyens puissants de modulation. La pratique des résolutions, qui donnait lieu à de nombreuses explications et « recettes » dans les traités classiques et modernes jusqu’à Durand et Dubois, a été élargie par les maîtres contemporains, qui écrivent des enchaînements d’accords autrefois réputés dissonants, tels que accords de 7e par mouvement conjoint, ex. :


\language "italiano"
porteeA = \relative do''' {
   << { \voiceOne
       reb4 fad mi8 dod | red4 s4 \bar " "
      } 
     \new Voice { \voiceTwo 
       reb16[ lad fad! red] fad'[ reb lad fad] mi'[ si sol mi] | red'[ lad fad red]
     }
   >>
}
porteeB = \relative do {
       <dod! lad fad! red>2 <re! si sol mi>4 | <dod! lad fad! red>2
}
\score {
  \new PianoStaff <<
    \new Staff <<
      \clef treble \time 3/4 \key re \major { \porteeA }
    >>
    \new Staff <<
      \clef bass   \time 3/4 \key re \major { \porteeB }
    >>
  >>
  \layout {
    \context { \Staff \RemoveEmptyStaves }
    indent = 0\cm
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
    line-width = #120
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}
(Chausson, Serres chaudes.)

Les règles pour la résolution apparaissent dès les origines de la composition harmonique. Le petit traité