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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/395

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français de déchant du xiiie s. (publié par de Coussemaker), établit la règle du mouvement contraire entre les parties et celle de la résolution de la tierce mineure sur l’unisson, de la tierce majeure sur la quinte, de la sixte mineure sur la quinte et de la sixte majeure sur l’octave, les tierces et les sixtes étant consonances imparfaites. Les théoriciens de cette époque attachent une importance spéciale à l’avant-dernier intervalle (pénultième) et fixent des règles pour son choix et sa résolution ; si la pièce se termine par l’octave, la pénultième sera une quinte si le chant monte d’une tierce ; une dixième, s’il descend d’une seconde ; si la conclusion a lieu sur une quinte, la pénultième sera une octave si le chant descend d’une tierce ; une tierce s’il monte d’une seconde :


\language "italiano"
porteeA = \relative do' {
  \clef bass 
  \time 4/2 
  <la re,>1 <do do,> \bar "||" <re si,> <do do,>  \bar "||" <mi mi,> <do fa,>  \bar "||" <re si> <mi la,> \bar "||"
}
\score {
 { \porteeA }
  \layout {
    \context { \Staff \RemoveEmptyStaves \remove Time_signature_engraver }
    indent = 0\cm
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
    line-width = #120
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}

Le Traité de Guillaume le Moine (fin du xive s.) présage la doctrine de la résolution lorsqu’il dit que dans « l’usage moderne », on regarde que la seconde donne de l’agrément à la tierce, la septième à la sixte, et la quarte à la tierce majeure.

Résonance, n. f. Production d’un certain nombre de sons concomitants d’un son principal émis par une source sonore, et qui en forment les harmoniques, dont l’ensemble donne au timbre sa nature. Le phénomène de la résonance détermine la formation de la gamme diatonique, par les affinités qu’il révèle entre les sons dont elle se compose. Tout corps sonore mis en vibration fait entendre, outre le son fondamental, une série de sons harmoniques ou concomitants d’une acuité croissante et d’une intensité décroissante, dont les deux premiers perceptibles à l’oreille, se placent à l’intervalle de 12e et celui de 17e. En opérant le rapprochement de ces intervalles, on obtient l’accord parfait de tonique, tierce et dominante, soitut -mi-sol. Le sol, quinte juste de l’ut fondamental, étant pris à son tour pour son générateur, on obtient un second accord parfait sol-si-ré. Mais, si l’on suppose ensuite le son ut engendré par un son fondamental dont il serait la quinte, on se trouve en possession d’une troisième triade harmonique, ou accord parfait, fa-la-do :


\language "italiano"
porteeA = \relative do {
     \clef bass 
     \time 6/2 
     << { fa,1\glissando do'\glissando sol' } 
       \\ 
        { \omit Stem \set fontSize = -4 \override NoteColumn.force-hshift = #0.8 la,4 s2. mi'4 s2. si'4 } 
       \\
        { \omit Stem \set fontSize = -4 \override NoteColumn.force-hshift = #0.8 do,4 s2. sol'4 s2. re'4 } 
     >>
}
\score {
 { \porteeA }
  \layout {
    \context { \Staff \RemoveEmptyStaves \remove Time_signature_engraver }
    indent = 0\cm
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
    line-width = #50
  }
}
\header { tagline = ##f}

Il ne restera plus qu’à rapprocher les uns des autres les sons de ces trois accords pour constituer la gamme diatonique majeure :


\language "italiano"
porteeA = \relative do {
  \clef bass 
  \time 16/2 
  do1 re mi fa sol la si do \bar "||"
}
\score {
 { \porteeA }
  \layout {
    \context { \Staff \RemoveEmptyStaves \remove Time_signature_engraver }
    indent = 0\cm
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
    line-width = #120
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}

En procédant de la même manière pour la résonance inférieure, on obtient la gamme mineure. Cette seconde partie de l’étude a donné naissance à la théorie de la division harmonique et arithmétique, exposée en 1558 par Zarlino, et à celle du dualisme, produite au xixe s. par Von Œttingen, et reprise par Hugo Riemann, puis abandonnée par lui et que Sizes appelle une « théorie des plus abracadabrantes ». (Voy. Résultant, Sons.)

Résonateur, n. m. Appareil servant à l’analyse des harmoniques. Chacun a observé qu’un objet sonore peut entrer en vibration par l’influence d’un corps vibrant qui rend le même son dans le voisinage : bobèche d’un flambeau, vitre d’une fenêtre, etc.
Résonateur.
On met à profit ce phénomène pour construire des appareils appelés résonateurs qui servent à l’analyse du timbre des sons, chacun d’eux entrant en vibration pour répondre à un seul des harmoniques. Si l’on produit devant le résonateur un son complexe, il y choisira le son auquel il peut répondre et qu’il répétera en le renforçant : ainsi seront révélés, par une série de résonateurs, la présente de tel ou tel son, échappant à la perception de l’oreille dans les harmoniques d’un son principal. Les résonateurs de Helmholtz sont des sphères en cristal creuses percées de 2 orifices, dont l’un est un petit pavillon que l’on présente au son soumis à l’analyse et l’autre un petit conduit que l’on approche de l’oreille ; pour analyser un son, on le répète successivement devant toute la série des résonateurs en notant ceux qui sont excités et qui rendent chacun un son spécial bien déterminé. Les résonateurs de Kœnig et de Rousselot sont des cylindres à fond mobile dont on fait varier la profondeur. Tandis que les résonateurs sphériques de Helmholtz sont unitoniques, ceux-ci répondent chacun à plusieurs sons, en sorte qu’avec un moindre nombre