sons de différente hauteur sont émis et tenus avec force et simultanément :
On distingue les sons
résultants des sons
harmoniques en ce
qu’ils ne résonnent
pas lorsqu’un son
primaire est émis
seul : le phénomène
ne se produit pas
lorsque deux sons
primaires différents sont donnés simultanément.
Helmholtz divise les sons
résultants en deux classes : 1o les sons
différentiels, découverts par Sorge et
Tartini ; 2o les sons additionnels, découverts
par Helmholtz. Les sons résultants
appelés différentiels présentent
des vibrations en nombre égal à la différence
des nombres de vibrations des
deux sons primaires. Les sons résultants
dits additionnels fournissent un
nombre de vibrations égal à la somme
des nombres correspondants des sons
primaires. L’intensité des sons résultants
dépend de celle des sons primaires,
mais la condition indispensable
à leur production est que les deux
sons primaires ébranlent avec force
la même masse d’air. Aussi observe-t-on
surtout l’existence des sons résultants
si l’on expérimente à l’aide d’une
sirène polyphone de laboratoire, ou
d’un harmonium, où les touches
mettent en branle l’air contenu
dans un réservoir commun. L’emploi des
résonateurs sert à démontrer l’existence
des sons résultants, lorsqu’ils
échappent à l’oreille, et à déterminer
leur situation. Ils sont placés au grave
des sons primaires. Si le nombre de
vibrations de deux sons entendus simultanément
diffère de 20, 25 ou 30 par
seconde, l’oreille perçoit un bruit de
roulement désagréable ; à partir d’une
trentaine par seconde, ce roulement
devient un son extrêmement grave, à
la limite de la perception musicale.
On l’appelle son résultant différentiel.
Si la différence du nombre de vibrations
entre les deux sons augmente,
le son résultant devient moins grave
et se perçoit mieux. Deux sons à la
quinte l’un de l’autre donneront pour
résultant l’octave grave de la note
basse. On en a fait une remarquable
application à la facture des orgues.
(V. Orgue.) Les sons résultants renforcent
l’harmonie. (V. Sons harmoniques.)
Retard, n. m. Prolongation d’une note d’un accord sur l’accord suivant, ayant pour effet de suspendre l’entrée d’une des notes intégrantes de ce second accord. Le retard est appelé quelquefois retardement ou suspension. Le retard tend à se résoudre sur la note dont il tient momentanément la place. Il peut être pratiqué à la fois dans plusieurs parties de l’harmonie : il est appelé simple, double, triple, selon qu’il est employé dans 1, 2 ou 3 parties. On ne peut retarder dans un accord que les notes n’ayant pas besoin de préparation. Mais le retard lui-même doit être préparé.
Retraite, n. f. * Sonnerie militaire indiquant le départ d’un corps de troupe, la rentrée au quartier. Pièce de musique destinée à alterner avec cette sonnerie ou en employant les motifs.
Rétrograde, adj. qual. Voy. Canon.
Rf. Abréviation de rinforzando, « en renforçant ».
Rhapsodie, n. f. Dans le sens moderne, pièce instrumentale de forme libre, dans laquelle sont rapprochés plusieurs thèmes de caractères différents et d’origine commune, traités en fantaisie. Le compositeur tchèque Jean Tomaschek (1774-1850) passe pour avoir le premier donné ce titre à des fantaisies sur des airs nationaux, écrites pour le piano ; mais ce furent les Rhapsodies hongroises de Liszt qui fixèrent le genre. Il en écrivit 19, dont les 15 premières de 1839 à 1855, à la suite de ses premiers voyages de virtuose en Hongrie, et les 4 dernières, à la fin de sa vie. Ces œuvres de haute virtuosité, dont plusieurs sont devenues célèbres, reposent toutes sur des airs populaires, des airs de danse ou des airs militaires ou politiques, magyars. Dans leur agencement, Liszt s’est généralement conformé à l’ordre des mouvements de la danse noble appelée Palotas, ou de la danse populaire appelée Czarda. Plusieurs des R. ont été orchestrée. Le titre de R. a été adopté par d’autres : Rhapsodie bretonne, de Guy-Ropartz ; Rhapsodie d’Auvergne, de Saint-Saëns ; Rhapsodie norvégienne, de Lalo ; Rhapsodie cambodgienne, de Bourgault-Ducoudray ; España, de Chabrier, etc.
Rhombe, ou rhomboïde. Figure de note dans les livres de plain-chant, du xviie au xixe s. ; intermédiaire entre la commune et la losange (voy. ce mot), elle a été confondue avec cette dernière dans les rééditions faites au xixe s. Les anciens auteurs marquaient par cette différence de forme les notes dérivées des anciens groupes grégoriens (climacus, subpunctis) qui leur appartient en propre, du losange emprunté à la notation proportionnelle du moyen âge pour exprimer les semi-brèves.