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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/411

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gentilshommes ou particuliers » prenaient place dans une péote, ou gondole, avec un clavecin, un ou deux théorbes, plusieurs violons et basses de viole, et parcouraient le grand canal jusqu’à deux heures après minuit, s’arrêtant devant les palais de leur connaissance pour donner des S. ou pour répondre aux concerts de péotes semblables ; à leur imitation, les « garçons de boutique » et les artisans, jouant des hautbois, flageolets, flûtes douces, guitares et chantant « des airs dolents », faisaient une musique nocturne sous les fenêtres de leurs maîtresses. Un des plus anciens ouvrages sous ce titre est celui de Montéclair (1697) : Sérénade ou Concert, divisé en trois suites de pièces pour les violons, flûtes et hautbois, composé d’airs de fanfares, d’airs tendres et d’airs champêtres, propres à danser. Les trois suites portent ces titres particuliers : Airs de fanfares, Airs tendres, Airs à danser. Celle des Airs tendres commence par un Sommeil qui est repris pour conclure. La 1re S. instrumentale de Mozart fut écrite en 1767, pour 2 violons, 2 altos, basse, 2 hautbois ou flûtes, 2 cors, 2 trompettes (Wyzewa, no 55). Ce genre tenait alors à la fois de la cassation et de la symphonie. Destinée à être exécutée en plein air, la S. comportait plusieurs parties d’instruments à vent. Elle se divisait en quatre ou cinq morceaux, et l’usage était fréquent d’y intercaler en outre une sorte de petit concert pour un instrument principal, divisé lui-même en deux ou trois parties. Pour voix seule, dans l’opéra : S. de Don Juan, de Mozart (1787) ; S. de L’Amant jaloux, de Grétry (1778) ; du Barbier de Séville, de Rossini (1816). Instrumentale en remplacement du scherzo : dans le Quatuor d’Albéric Magnard (1904) ; pour quatuor à cordes : Tschaïkowski, op. 48 ; pour orchestre, par Brahms ; vingt S. pour piano ou quatuor, de Gouvy.

Seria. Voy. Opéra.

Sérieux. Voy. Osservato.

Seriner, v. trans. * Apprendre un air, en le répétant indéfiniment, à des serins ou à d’autres oiseaux doués de la faculté de reproduire quelques airs ; répéter un air à satiété pour le faire apprendre à des élèves peu doués.

Serinette, n. f. Instrument mécanique composé d’une série de petites lames métalliques fixées à une barre fixe par une de leurs extrémités et vibrant comme anches libres, lorsqu’elles sont griffées par les pointes disposées à cet effet et dans l’ordre voulu par la musique à exécuter, sur un cylindre rotatif que l’on met en mouvement au moyen d’une manivelle ou par le déclenchement d’un mouvement d’horlogerie. Le principe de la S. s’applique aux boîtes à musique de tous formats, aux orgues de barbarie, aux horloges à musique et aux carillons mécaniques. Engramelle a publié en 1775 un livre sur La Tonotechnie ou l’art de noter les cylindres. Tous les genres de S. furent en grande vogue dans la seconde moitié du xviiie s. Entre autres auteurs, Mozart, puis Beethoven, ont écrit des pièces pour boîtes à musique du genre de la S. : on cite une Fantaisie du premier, un Adagio et un Rondo du second.

Serpent, n. m. Instrument à vent, à embouchure, dont le tube gros et
Serpent.
long est recourbé en forme de S ou de S double. Son invention, qui a été attribuée à Edme Guillaume, chanoine d’Auxerre en 1590, est plus ancienne et paraît italienne. Le S. était en réalité une basse de cornet (voy. ce nom) et doit son nom à sa forme ondulée. Le musée du Conservatoire de Paris possède deux S. italiens du xvie s. Lorsque la famille du cornet perdit de sa vogue, le S. fut retenu pour servir à l’accompagnement à l’unisson des chantres d’église, en France. Il fut remplacé dans cet usage par l’ophicléide. Le S. a été employé comme basse dans les corps de musique militaires, pendant le xviiie s. On l’a construit pour cet usage en cuivre avec trois ou quatre clefs.

Serré. 1. Qualification de deux ou plusieurs parties harmoniques qui se meuvent à faible distance l’une de l’autre. || 2. Harmonie où se succèdent des changements fréquents d’accord. || 3. Serrer le mouvement = presser.

Service, n. m. * Ensemble des principaux morceaux constituant l’Ordinaire du culte anglican, analogue à la messe catholique. Les principaux maîtres anglais de cette confession, depuis trois cents ans, ont écrit des « services » au même titre que les catholiques (ou les luthériens) ont composé sur les textes de l’Ordinaire de la messe.

Sesquialtera, t. lat. Jeu de four-