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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/424

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des S. de forge, qui s’élevaient diagonalement et seulement de trois côtés. Ils ont été remplacés, dans la facture moderne, par les S. à lanternes, dont la table s’élève horizontalement et qui débitent d’une façon plus régulière une quantité double de vent. Ils sont chargés d’un poids soigneusement étudié pour maintenir leur équilibre et la fixité de la pression.

2. Signe de notation formé de la réunion rapprochée des signes du crescendo et du decrescendo < >, prescrivant une augmentation et diminution rapide du volume du son. (Voy. crescendo. Baini explique un signe appelé pinnosa, sorte d’ornement du chant, consistant en l’exécution de deux notes ascendantes avec augmentation puis subite diminution du volume du son, figuré par le signe moderne dit soufflet <. Nisard assure que le signe était figuré verticalement .

Souffleur, n. m. Ouvrier chargé dans l’orgue, de la manœuvre des soufflets. L’emploi de l’électricité, dans les grands instruments modernes, y supprime le travail des bras.

Soupape, n. f. Pièce mobile, en bois, armée de ressorts, servant dans l’orgue, à obturer, lorsqu’elle est fermée ou à rendre libre, lorsqu’elle est soulevée, le passage de la colonne d’air :


Soupape d’orgue

Soupir, n. m. Signe de silence, équivalant à la durée d’une noire. (Voy. Silences.)

Sourd, adj. qual. Celui qui est atteint de surdité.

Sourdeline, n. f. Sorte de musette à sac et à soufflet (xvie-xviie s.). Mersenne en a donné une description.

Sourdine, n. f. 1. Petite pièce de bois, d’ivoire ou de métal, que l’on place à volonté sur le chevalet des instruments à archet, pour en modifier la sonorité en interceptant les vibrations de la caisse. Les cordes seules pouvant entrer en vibration, l’intensité du son se trouve infiniment réduite en même temps que son timbre prend un caractère étrange et mystérieux. Depuis Lulli, qui en a fait un emploi « vraiment génial » dans la scène du sommeil de Renaud, de l’opéra Armide (1686), les compositeurs dramatiques ont fréquemment employé les sourdines dans une intention descriptive, pittoresque ou dramatique. Ex. : Beethoven, Fidelio (1804), scène de la prison ; Obéron de Weber (1826), ouverture, chœur des génies, chœur des sirènes ; Berlioz, valse des Sylphes de La Damnation de Faust (1848). Les compositeurs, en transportant du théâtre au concert et à la chambre les procédés descriptifs, ont employé les sourdines dans la musique instrumentale à titre d’effet de sonorité ou d’effet descriptif ; Berlioz, dans la Valse des Sylphes, détache de l’orchestre 6 premiers violons avec sourdines et leur confie le thème accompagné de dessins vaporeux de 2 harpes et de pizzicati. L’emploi des sourdines se prescrit par les mots avec sourdines, ou en ital. con sordini, suivis des mots sans sourdines ou senza sordini. Dans Richard Cœur de Lion (1785), Grétry prescrit pour l’entr’acte qui précède l’air de Richard dans sa prison, et pour l’accomplissement de cet air (Si l’univers entier m’oublie), l’emploi de timbales avec 2 morceaux de drap aux baguettes, cors et trompettes en mi avec sourdines, cordes avec sourdines. || 2. Petit cône de carton ou de bois percé d’un trou à sa base, que l’on place dans le pavillon du cor ou de la trompette pour en voiler la sonorité. Mersenne (1636) en donne la figure au chapitre sur la trompette. Rarement usité et longtemps abandonné, ce procédé a été employé par Wagner dans Rheingold, pour dépeindre l’enchantement du Tarnhelm, casque rendant invisible celui qui le coiffe. Aussi a-t-on cherché à renouveler l’ancienne sourdine, et a-t-on offert, notamment aux cornistes, de petits appareils analogues. || 3. Nom parfois donné à la pochette ou petit violon des maîtres à danser, à cause de sa faible sonorité. (Voy. Pochette.) || 4. Jeu de l’harmonium, formé par le no 1 (8 pieds), mais assourdi par un jeu de ressorts et de soupapes modifiant la distribution du vent.

Sous-basse, ou Soubasse, n. f. Jeu d’orgue en tuyaux bouchés de seize pieds (bourdon), placé à la pédale, et parfois emprunté au bourdon de seize du premier clavier manuel.

Sous-chantre, n. m. lat. succentor. Fonctionnaire du chœur, placé immédiatement au-dessous du préchantre, dans la hiérarchie des anciennes