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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/431

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(1742), le mélange devient bien plus sensible. Cependant en dehors du titre des morceaux, convient-il de remarquer l’ampleur de plus en plus grande que prennent les pièces composant les Suites pour clavecin de Rameau (1er livre) ; tel de ses brillants rondeaux, offre déjà la dimension, la variété, le fini, qu’offriront les premières sonates de Clementi et de Mozart. Enfin, à la fin du xviiie s. et au xixe, suite est souvent synonyme de fantaisie, ou s’applique à certaines sonates de formes libres : le dernier livre du Gradus ad Parnassum de Clementi, publié en 1826, mais dont diverses pièces sont beaucoup plus anciennes — la Fugue 57 date de 1780 — contient de très remarquables suites de ce genre, dont quelquefois les morceaux s’enchaînent, tels celle formée des nos 60 à 63. Mais, malgré les titres et les mouvements empruntés au genre sonate, l’unité tonale de l’ensemble, et la construction binaire de beaucoup de ces pièces en font bien des suites. En résumé, à la première époque des suites, nous trouvons Pavane et Gaillarde, ou Passemèze et Saltarelle : celle-ci peut être double ou triple ; ce premier état est susceptible d’un Prélude ou Intrada et peut être clos par une Toccata ou un Ballet. Lorsque la suite est formée, elle peut comprendre un Prélude (Préambule, Fantaisie, Toccata ou Ouverture) puis Allemande, Courante et Gigue, qui forment le noyau de la plus grande partie des suites. À la place du prélude, on trouve aussi une Fugue, ou prélude et fugue, puis, après la courante, la Sarabande, ou l’Air, varié ou non, le ou les Menuets, parfois en variations, et quelquefois Chacone, Passacaille, ou Gavotte, et un Rondeau pour finir. Éventuellement, à la fin de cette époque, se glissent des mouvements empruntés au genre sonate, mais toujours de coupe binaire, ce qui caractérise le genre suite. Au cours du xixe s., quelques musiciens se sont essayés à la suite. Vers 1855, Boëly a écrit pour le piano, plusieurs suites dans le style de Hændel et de Scarlatti. La Suite gothique de Boëlmann pour orgue (1895) est très connue. Citons en fin la Suite en ré dans le style ancien, pour trompette, 2 flûtes, et quatuor, de d’Indy, op. 24, 1886, comprenant prélude, entrée, sarabande, menuet et ronde française. Les anciens organistes ont aussi nommé suites des séries de versets, tels que ceux pour le Magnificat (voy. ces mots), mais sans aucun lien avec la suite ici décrite. Couperin le Grand préférait le titre Ordre. (Voy. Lesson, Ordre, Partita, Sonate, et les divers noms de morceaux cités dans cet article.)

Suivre, ou Suivez,  *s’emploie pour indiquer qu’un accompagnement doit suivre exactement le mouvement du soliste, ou que l’exécution d’une partie ne doit pas s’interrompre, si une raison quelconque a dû faire interrompre la copie à l’endroit où l’on rencontre cette indication. (Voy. Segue.)

Sujet, n. m. Thème principal d’une fugue ou d’une pièce de contrepoint. « Le sujet est un chant qui se fait par la force de l’imagination conformément à quelqu’un des Modes, pour une partie, sur laquelle puis après l’on compose toutes les autres parties. » (Nivers, Traité de la composition, 1667.) (Voyez Fugue.)

Superflu, adj. qual.  *S’est employé autrefois pour qualifier la quinte augmentée, qui est plus grande d’un demi-ton superflu par rapport aux autres quintes.

Superius, n. lat.  *Désigne le soprano, ou la voix la plus élevée d’une composition polyphonique dans les anciennes compositions lorsque les titres sont en latin.

Suppression, n. f. Retranchement d’une des notes constitutives d’un accord. Les règles de l’harmonie scolastique fixent les intervalles à supprimer en divers cas dans l’écriture à 3 parties. Dans le chiffrage des accords, un zéro associé à d’autres chiffres prescrit la suppression de l’intervalle dont il occupe la place. L’accord parfait do-mi-sol étant chiffré par un 5 placé au-dessus de l’ut, si l’on doit omettre la tierce mi, on écrira au-dessus de l’ut50

Supra. Voy. Sopra.

Suraigu, adj. qual.  *Qui dépasse à l’aigu les limites normales d’une échelle déterminée.

Surdi-mutité, n. f.  *Privation ou perte à la fois de l’ouïe et de la parole, la perte de la première amenant souvent l’oubli de la seconde. Cette infirmité n’affecte ordinairement que les sourds-muets en bas âge, et la cause en est due à des influences héréditaires : alcoolisme, mariages consanguins entre conjoints trop faibles, etc. On est arrivé, de nos jours, par une éducation appropriée, à éduquer chez les sourds-muets le sens de la parole, mais non pas à leur rendre l’ouïe cette éducation ne peut leur donner l’usage de la voix chantée, puisqu’ils n’entendent pas.

Surdité, n. f. Privation ou perte de l’ouïe. La surdité peut être partielle