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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/432

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ou totale, c’est-à-dire qu’elle peut s’étendre à toute l’échelle des sons ou n’en atteindre qu’une partie. Elle peut résulter des causes les plus variées et se manifester sous les degrés de gravité les plus divers. Il y a des personnes douées d’une sensibilité parfaite de l’oreille relativement à la parole et aux bruits, et pour lesquelles la musique est une langue fermée, une impression sensorielle à laquelle elles ne réagissent en aucune façon : ces personnes ne sont pas atteintes de surdité, mais d’amusie. (voy. ce mot).

Sus-dominante, n. f. Nom donné au sixième degré de la gamme diatonique, considéré au point de vue tonal.

Suspendre, v. trans. Pratiquer une suspension.

Suspendu. Voy. Cadence.

Suspension, n. f. 1. Agrément figuré dans l’Art de toucher le clavecin, de Couperin (1717) par un zéro posé au-dessus de la note, dont ce signe a pour effet de suspendre ou retarder l’attaque. Idem chez Rameau (1731).
|| 2. Procédé harmonique. (Voy. Retard.)

Sus-tonique, n. f. Nom donné au second degré de la gamme diatonique, considéré au point de vue tonal.

Syllabe (dans le solfège). Voy. Solmisation.

Syllabique, adj. qual.  *Qui se rapporte à une syllabe : chant syllabique, qui n’offre habituellement qu’une note par syllabe ; contrepoint syllabique, accompagnement vocal note contre note d’un chant syllabique.

Symbole ; [liturgie]. Voy. Credo.
 *Il y a également des chants du symbole en langue vulgaire ; le Credo en vers français, que l’on trouve dès le xiiie s. ou le xive s., a été refait par le Jésuite Michel Coyssard à fin du xvie s. et est chanté sur une mélodie pleine d’alerte grandeur ; celui en vers allemands écrits par Luther, Wir glauben, a inspiré magnifiquement Bach en de superbes chorals d’orgue.

Symétrie, n. f.  *Régularité parfaite des divisions et des mesures. La mesure de la marche et de la plupart des danses réclame cette symétrie. On a cru, au xviiie s., que le même principe devait être étendu à tout genre de musique : ce fut là une erreur d’autant plus néfaste qu’on ne concevait cette symétrie qu’avec la carrure (voy. ce mot), ce qui rendit si pauvres tant d’œuvres du siècle suivant. De nos jours, on est complètement revenu de ce principe, au moins dans la musique d’une certaine tenue ; parfois même, on outrepasse la réaction, et l’asymétrie voulue de nombreuses compositions leur est plus nuisible qu’utile.

Symétrique, adj. qual. Qualité de ce qui a de la symétrie.

Sympathie, n. f. État respectif de deux corps sonores, dont l’un entre en vibration lorsque l’autre est ébranlé. Le phénomène des vibrations par influence ou par sympathie se produit lorsque de deux corps vibrants placés à distance convenable, un seul est mis en action. Le mouvement vibratoire de celui-ci se propage et se communique à l’autre. Si l’on prend deux cordes mises rigoureusement à l’unisson sur deux violons différents et que l’une d’elles soit ébranlée par le frottement de l’archet, l’autre entrera en vibrations et le son quoique très atténué, qu’elle rendra, sera perceptible à une oreille sensible. Il n’est aucun pianiste qui n’ait entendu résonner une bobèche mal posée, ou un carreau de fenêtre mal assujetti, lorsque ses doigts attaquaient la note correspondante. Ce phénomène a servi de base à l’analyse du timbre, que les acousticiens pratiquent au moyen de séries de résonateurs, et il a été, avant même cette application scientifique, mis à profit par les luthiers pour la fabrication de la viole d’amour, et autres instruments munis de cordes sympathiques.  *On peut le constater aisément sur le piano : lorsque, après avoir baissé la pédale, on frappe une note grave, les cordes correspondant (même approximativement à cause du tempérament) aux sons harmoniques de la corde grave, entrent tour à tour en vibration par sympathie.

Sympathique, adj. qual. Qualité de ce qui a de la sympathie pour un autre objet.

Sympathiquement, adv. Avec sympathie.

Symphoniaste, n. m. Synonyme de compositeur, dans la langue du moyen âge ; employé encore au xviiie s. dans le sens de compositeur de chant liturgique.

Symphonie, n. f. 1.  *Les théoriciens du haut moyen âge, fidèles à la tradition de l’antiquité gréco-romaine, définissaient la S. « la concordance des sons aigus et graves produits par la voix ou les instruments » (Isidore de Séville) et ils admettaient comme S. les intervalles consonants, octave,