Aller au contenu

Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/439

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

baguettes, la membrane inférieure est entraînée à produire un nombre double de vibrations. Il s’ensuit que l’ébranlement de la membrane supérieure s’affaiblit et que le son des deux membranes réunies retentit à l’octave de celui qu’elles produiraient séparément. Pour faciliter la vibration de la peau inférieure, on la choisit plus mince que celle qui est soumise à la percussion.
Tambour.

Pour donner au tambour de marche un timbre plus clair, on tend contre la peau inférieure deux ou plusieurs cordes de boyau, retenues par une vis de rappel contre le côté de la caisse. Les tambours munis de ces cordes sont appelés caisse claire (Voy. Tarole), par opposition à la caisse roulante, tambour ordinaire d’une forme plus allongée, en bois, sans cordes de boyau, dont le son est mat et plus sourd. Thoinot Arbeau, dans l’Orchésographie (1589), dit que le tambour des Français est de bois creux, long d’environ 2 pieds et demi, estoupé aux deux extrémités de peaux de parchemin, bandées avec des cordeaux. La figure qu’il en donne le place sous le bras gauche de l’exécutant. Plus loin il mentionne qu’on met sur le diamètre de l’un des fonds seulement un double cordeau. Le tambour se bat par une paire de baguettes de bois dont le bout est renflé en forme d’olives. Les procédés d’exécution se ramènent à deux genres de coups principaux, le ra et le fla, et au roulement (voy. ces mots). En certains cas, dans une intention particulière, on prescrit des coups frappés sur le bord de la caisse. || Tambour-Maître, Tambour-Major, n. m.  *Chef de la clique des tambours. Son insigne fut pendant une partie du xviiie s. et du xixe s., une grande canne ornée de torsades de passementeries de couleur, qu’il lançait en l’air avec force tours de bras, plutôt pour amuser les badauds que pour donner à ses hommes les signaux nécessaires.

Le tambour n’a fait son apparition en Europe que vers la fin du moyen âge, emprunté aux musiques orientales, d’où on a pris le nom de l’instrument, tabor. Mais on se servait précédemment, et déjà dans l’antiquité, de divers modèles de tambourins, connus sous le nom de tympanum (et en français timbre) de symphonia, de chorus ; ce dernier nom venait de ce que les tambourins marquaient le rythme des danses (en grec choron). L’expression symphonie vient de l’accord éventuel de la peau, comme dans les timbales, ont des cordes de timbre.

Tambour de basque, n. m. Instrument de percussion, composé d’une membrane tendue sur un cadre circulaire dans lequel sont insérés des grelots ou des pièces de cuivre en forme de très petites cymbales. Il est appelé en Allemagne improprement tambourin. Tenant l’instrument par son cadre dans la main gauche, on frappe la membrane du dos de la main droite ou du dos des doigts reliés, et l’on fait retentir du même coup la membrane et les grelots ; si au lieu de la frapper, on la frôle légèrement, on obtient un roulement sourd, mêlé du frémissement des grelots ; enfin, en agitant l’instrument sans le frapper, on obtient une sorte de trille bruyant et joyeux des pièces métalliques.
Tambour de basque.
Le tambour de basque, populaire en Espagne et dans l’Italie méridionale, où il sert à rythmer les danses, a été employé dans l’orchestre pour des effets de couleur locale ou des danses dites « de caractère ». Weber s’en est servi dans l’air bohémien de Preciosa (1820) ; Berlioz, dans l’ouverture du Carnaval romain (1844). La relation du voyage de Charles-Quint en Espagne en 1517, par Laurent Vital, rapporte qu’à San Vicente de la Barquera, une troupe de 20 jeunes filles vint à sa rencontre « toutes chantans et jouans de leurs instrumens, selon la maniere du pays, qui estoient comme tambourins à ung fond bien estoffé de sonnettes ». Les jeunes filles étaient « accoustrées à la morisque » et avaient des sonnettes au bras, aux jambes et à la ceinture (Voyages des souverains des Pays-Bas, III, 116). Charles IX se divertit d’un spectacle analogue à Saint-Jean-de-Luz en 1564, où il vit « danser les filles à la mode de Basque » avec chacune « un tambourin faict en manière de crible, auquel y a force sonnettes ». (Recueil et discours du voyage de Charles IX, etc., 1571.) Thoinot Arbeau parle du tabourin que, les Basques et les Béarnois tiennent suspendu à la main gauche en le touchant avec les doigts de la main droite ; le bois est seulement creux d’un demi-pied et les peaux sont d’un petit pied de diamètre « et est environ-