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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/478

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attaquée par un archet, de petits cavaliers de papier disposés au préalable en divers points étaient renversés ou demeuraient immobiles selon qu’ils se trouvaient placés sur des nœuds ou des ventres. On démontre aujourd’hui le même fait en employant comme corde vibrante fil métallique porté au rouge sombre par un courant électrique ; le mouvement vibratoire intense qui se produit aux ventres refroidit assez le fil pour que cesse l’incandescence ; celle-ci subsiste aux nœuds qui apparaissent lumineux. Lorsque la corde vibre dans toute son étendue, elle donne le son fondamental avec un ventre unique, et, un nœud à chaque extrémité ; si l’on fait glisser sous la corde un chevalet qui l’immobilise au milieu, au quart, etc., de sa longueur, elle se divise en fuseaux vibratoires dont chacun, placé entre deux nœuds, représente la moitié de la longueur d’onde de son correspondant. (Voy. Résonance, Son, Sympathie.)

Les expériences photographiques de Massol et Sizes, résumées dans une Note à l’Institut le 27 juin 1910, ont prouvé par l’inscription photographique l’existence dans un même son de V. verticales, perpendiculaires et tournantes : l’existence de sons (incommensurables par l’oreille) de 0 V. d. 1/3, à V. 2/3, 1 V. d. à la seconde, 1 V. et 1/3, etc., qui seraient fa-7, fa-6, ut-5, fa-5, etc., au total 12 harmoniques inférieurs et 11 supérieurs du son prédominant produit par un diapason accordé à l’ut0 de 32 V. d. verticales à la seconde. (Voy. Échelle.)

Plaques vibrantes (voy. cet article.)


Autres ex. : voy. Lignes nodales.

Vibrato, n. m. Effet de tremblement ou de rapide répétition d’un son employé dans un but expressif dans le jeu des instruments à cordes. L’origine de cet ornement remonte à la musique de luth et de cembalo, dans laquelle on cherchait à suppléer, par un effleurement répété de la corde, à la trop brève extinction du son de la corde pincée. Le vibrato portait, chez les luthistes français du xviie s., le nom de verre cassé. En le transportant sur les instruments à archet, les virtuoses du même temps cherchaient à profiter de sa vogue, mais en sacrifiant une part de la pureté du son tenu. Le vibrato se pratiquait au xvie s. sur les violes et semble avoir été une particularité du jeu des virtuoses polonais. Agricola (1545) le recommande aux flûtistes comme un agrément plein de goût et leur conseille de souffler en tremblotant le vent, à la façon des violes polonaises. On trouve ce passage dans un solo d’Orfeo au 3e acte de l’Orfeo de Monteverde (1607), c’est à la fin d’une longue vocalise.


\language "italiano"
melody = \relative do {
  \key fa \major
  \clef bass
  fad16[_\markup { \hspace #-10 { \lower #3 { \italic "Orfeo :…" }}} sol fad fad] 
  fad8[ fad] fad[ mi] fad16[ mi8.] | fad16[ mi8.] mi32[ mi mi mi] mi[ re mi16] fad2\bar " "
}
text = \lyricmode {
   son -- \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 \skip 1 io
}
\score {
  <<
    \new Voice = "mel" { \melody }
    \new Lyrics \lyricsto mel \text
  >>
  \layout {
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             }
    \context { \Score
               \override SpacingSpanner.base-shortest-duration = #(ly:make-moment 1/32)
             }
    indent = 0\cm
    line-width = #120
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}


Le joueur de viole anglais Chr. Simpson note le vibrato, qu’il appelle close shake, par un point placé au-dessus de la note à faire trembler (1659). En France, L’Affilard (1635) l’appelait balancement et le notait par le trait plissé souvent employé en diverses acceptions. Avec Bach, on trouve enfin la notation moderne et rationnelle du vibrato, devenu le trémolo ou tremblement, en allemand Bebung, consistant en la répétition, figurée autant qu’il est nécessaire, de la note, surmontée d’une suite de points et d’un signe de liaison :


\language "italiano"
\score {
\relative do'' {
    \override Flag.stroke-style = #"grace"
    \stopStaff
    si16[-.( si-. si-. si-.]) si[(-. si-. si-. si])-.
}
\layout {
    \context { \Staff \RemoveEmptyStaves 
                      \remove Clef_engraver
                      \remove Time_signature_engraver
             }
    indent = 0\cm
    line-width = #120
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}

Emm. Bach (1753) explique la manière d’obtenir le tremblé (Bebung) sur le clavecin en faisant balancer (wiegen) le doigt sur la touche, plutôt que de frapper celle-ci à coups répétés. La phrase allemande mit dem auf der Taste liegen bleibenden Finger indique qu’on ne changeait pas de doigt (comme l’ont enseigné depuis les modernes). Le même Emm. Bach noté le vibrato dans ses Sonates pour les connaisseurs par les séries de points placés sous une liaison, au-dessus de la note à répéter (voy. ex. page suiv.).

On trouve un effet de vibrato dans le jeu du piano dans l’adagio de la So-