Aller au contenu

Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/487

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

très artistique, le virelai devint surtout un exercice poétique. Le roi Jean d’Aragon en composa dans le style français.

Virga, n. f. lat. Figure de la notation neumatique du moyen âge, en forme d’accent aigu, maintenue dans la notation du chant grégorien où elle exprime une note plus élevée. Sa forme est celle du point (punctum) muni d’une queue à gauche ou à droite

Dans la notation neumatique la virga n’est pas une note longue. Elle sert à distinguer les sons élevés, les passages où la voix se maintient sur les cordes aiguës, tandis que le punctum représente les sons graves. Lors de l’invention de la notation mesurée, elle devint le signe de la longue.

Virginale, n. f. Ancien n. angl. du clavecin. Ce nom ne provient pas d’une flatterie à la reine Elisabeth, comme on l’a dit, car on le trouve dès le règne de Henry VII, en 1502. Il fut appliqué ensuite, jusqu’au cours du xviie s., à une variété d’épinette de petite dimension, de forme rectangulaire ou carrée.

Virgule, n. f. Signe emprunté à la ponctuation du langage et employé aux xviie et xviiie s. pour exprimer des formules d’ornementation mélodique. Son acception, comme celle de la plupart des signes analogues, varie selon l’époque et selon l’école. D’après Mersenne (1636), chez les luthistes français vers 1636, la virgule seule, la virgule précédée d’un point, la virgule suivie d’un point, avaient respectivement pour effets :


\language "italiano"
\score {
\relative do'' {
  \time 2/4
  \partial 4 re16[(->^\markup \fontsize #3 { \bold "’"} mi re8]) \bar "||" 
  \partial 4. sol,4^>^\markup \fontsize #3 { \bold ".,"} la8 \bar "||"
  sol32[\(-.^\markup \fontsize #3 { \bold ",.____________"} sol-. sol-. sol]-. sol[-. sol-. sol-. sol]\)-. s 
}
\layout {
    \context { \Staff 
               \RemoveEmptyStaves 
               \remove Time_signature_engraver
             }
    indent = 0\cm
        \context { \Score
               \override SpacingSpanner.base-shortest-duration = #(ly:make-moment 1/32)
    }
    line-width = #120
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}


Le joueur de viole anglais Chr. Simpson se sert en 1659 de la virgule, de deux virgules superposées et du point et virgule pour noter les effets :


\language "italiano"
\score {
\relative do'' {
  \time 4/4
  do2 do8(^\markup \fontsize #3 { \bold "’"} sib4.) \bar "||" 
  do4 re16[( do sib8])^\markup \fontsize #3 { \center-column { \bold "," \bold "’"} } la2 \bar "||" do4 do16[^\markup \fontsize #3 { \bold "’"} sib do sib do sib do sib] \bar "||"
}
\layout {
    \context { \Staff 
               \RemoveEmptyStaves 
               \remove Time_signature_engraver
             }
    indent = 0\cm
        \context { \Score
               \override SpacingSpanner.base-shortest-duration = #(ly:make-moment 1/32)
    }
    line-width = #120
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}

Chez le compositeur français d’Ambruis (1685), la virgule exprime un bref mordent. Chez le claveciniste d’Anglebert (1689), elle exprime le pincé :


\language "italiano"
\score {
\relative do'' {
  \time 2/8
  do16[^\markup \fontsize #3 { \bold "’"} si do8] \bar "||"
}
\layout {
    \context { \Staff 
               \RemoveEmptyStaves 
               \remove Time_signature_engraver
             }
    indent = 0\cm
        \context { \Score
               \override SpacingSpanner.base-shortest-duration = #(ly:make-moment 1/32)
    }
    line-width = #120
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}

Il en est de même, chez Rameau (1731).

Chez Couperin (1717) qui est un instrumentiste, la virgule, retournée ou non, est une sorte de point de respiration, un signe pour le phrasé, tandis qu’elle signifie l’accent, ou appogiature, chez L’Affilard (1635), Walther (1732), Rameau (1731). On remarque souvent chez les anciens maîtres la virgule retournée, la tête en bas. C’est un signe d’agrément qui exprime une sorte de port de voix ou d’appoggiature (accent) inférieure.

Virtuose, n. m. * Exécutant d’une habileté considérable, et capable d’exécuter des traits rapides. Au-moyen âge et jusque vers le xviie s., la virtuosité a surtout porté sur l’art vocal. Le peu de perfection des instruments ne mentionne de jeu exceptionnel que sur la harpe ou le luth, puis, au xvie s., sur le clavecin et l’orgue ; au xviie s., apparaissent des virtuoses sur la trompette, la viole ; les virtuoses du violon ne se font remarquer que vers 1700.

Virtuosité, n. f. Habileté considérable dans l’exécution musicale.

Vitesse de l’exécution. Voy. Agilité, Mesure, Mouvement et Vélocité.

Vitesse du son. Voy. Propagation et Vibration.

Vivace, adv. ital., = vivement.

Vivacissimo, sup. du précédent, = très vivement.

Vivement, adv. D’une manière vive.

Vivo, adj. ital., = vif.

Vocable, n. f. Terme de physiologie proposé par Helmholtz, dans son hypothèse de l’explication des voyelles (Voy. Voyelles), pour désigner le son correspondant à chaque forme différente de la cavité buccale. Les expériences du Dr Marage ont montré que la bouche n’est pas nécessaire pour produire les voyelles et que par conséquent la vocable n’existe pas.

Vocal, adj. Qui se rapporte à la voix ou à l’art de la voix. On a dit autrefois la vocale pour « l’art de travailler la voix » ou pour désigner la partie vocale d’une œuvre de théâtre ou de concert par opposition à la symphonie.

Vocalement, adv. D’une manière vocale ; en employant la voix.

Vocalise, n. f. Chant ou partie de chant sur une voyelle. L’origine des vocalises est orientale et remonte aux siècles de l’antiquité, où les Grecs s’étonnaient d’entendre les prêtres