Aller au contenu

Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/56

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

La longueur indiscrète des C. a été une cause efficiente de la lassitude témoignée depuis quelques années par une partie du public à l’égard de la forme concerto. || 5. Appui sur les sons qui coïncident avec le temps fort. Chanter, jouer, marcher en C., signifie se conformer exactement à un rythme symétrique.

Cadencer, v. tr. Marquer fortement la symétrie des temps forts.

Caecilienverein. Voy. Société.

Caisse, n. f. Coffre en bois creux formant le corps d’un instrument à cordes et servant à amplifier les vibrations des cordes qui sont tendues sur l’une de ses faces. || Cylindre en bois léger ou en métal mince fermé à ses deux extrémités par une membrane et formant le corps du tambour. || Par extension, le tambour lui-même, ou ses dérivés, caisse claire, grosse caisse, etc. (Voy. Tambour.) || Parties de l’appareil auditif qui forme le fond de l’oreille externe et que ferme la membrane du tympan.

Calando, part. prés. du v. tr. ital. calare = céder. Loc. employée pour prescrire un léger ralentissement avec diminution de l’intensité du son.

Calata, n. f. ital., plur. calate. Ancienne forme de musique de danse, en mesure binaire rapide, dont on trouve des exemples dans le livre de luth de Dalza (1508), avec les surnoms a la spagnala et a la italiana.

Calibre, n. m. Diamètre d’une corde ou d’un tuyau. || Instrument servant à mesurer ce diamètre. Le C. Palmer est une sorte d’étau à vis graduée, qui donne en vingtièmes de millimètres la mesure cherchée.

Calotte, n. f. Pièce mobile servant à fermer les tuyaux dans les jeux bouchés de l’orgue. || Partie supérieure de la cloche.

Campanaire, adj. Qui a rapport aux cloches.

Campane, n. f., du lat. campana. Ancien synonyme de cloche. Se dit encore, en quelques provinces, des grelots et clochettes suspendus au collier des animaux.

Campanella, n. f. ital., plur. en e, = clochette. S’emploie au pluriel pour désigner le jeu de carillon, dit en all. Glockenspiel.

Campanologie, n. f. Étude de tout ce qui se rapporte à la fabrication, à l’usage et à l’histoire des cloches.

Canard, n. m. Se dit, par allusion à la voix discordante de l’oiseau de ce nom, d’une note fausse tirée d’un instrument à anche, hautbois, clarinette ou tuyau d’orgue, mal accordé.

Canaries, n. f. Ancienne danse française mise à la mode sous Charles ix et tirant son nom d’une mascarade où les danseurs étaient costumés en « sauvages des îles Canaries » et exécutaient des pas « bizarres et ressentant fort le sauvage ». L’air en était bref, coupé en deux reprises et mesuré sous le signe binaire. Mersenne (1636) tenait naïvement cette danse pour « venue des îles Canaries » et la déclarait « grandement difficile » et réservée à « ceux qui sont très bien instruits dans cet exercice ». Son rythme s’était transformé en celui d’une sorte de gigue lente notée à 6/8, avec la première croche de chaque triolet pointée :


\language "italiano"
melody=\relative do'''
{
  \time 6/8
  \partial 8*3 sol8.[ la16 sol8] | mi8.[ fa16 mi8] do8.[ re16 mi8] | 
  \grace {re16[ mi]} re8.[ do16 si8] do8.[ re16 mi8] | 
  fa8.[ sol16 mi8] \grace {re16[ mi]} re4. |
}
\score {
    \new Staff  <<
      \new Voice  { \melody }
    >>
   \layout {
    \context { \Staff 
               \RemoveEmptyStaves 
               \remove "Time_signature_engraver"
             }
    indent = 0\cm
    line-width = #120    
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
}
\header { tagline = ##f}

C’est sous cette forme que Lulli notait les C. et qu’elles furent introduites par Purcell dans son Diocletian (1690), par Muffat et Cousser, tous deux élèves de Lulli, dans leurs suites instrumentales. Mais les Pièces de clavecin de Couperin (1713) contiennent un morceau sous le même titre, noté à 3/4. En 1739, Mattheson faisait des C. une des quatre variétés de la gigue, avec laquelle elles se confondirent bientôt complètement.

Canon, n. m. 1 étym. grecque, = règle. Composition en imitation rigoureuse, à deux ou plusieurs voix, dans laquelle chacune des parties répète, à une distance et après un espace de temps fixés, le même dessin mélodique. Les deux règles fondamentales du genre sont l’exactitude de l’imitation et sa continuité, le thème devant se reproduire sans modification ni interruption, et chaque voix ne devant se reposer qu’après l’entrée de la suivante. Jusqu’au xvie s., cette forme de composition fut appelée chasse ou fuga, et le mot canon servit à désigner la devise placée en tête du morceau pour en régler l’exécution. Le plus ancien C. connu est le célèbre chant anglais sur le texte « Sumer is icumen » (l’été est arrivé), du ms. Harleian 978, British Museum, noté au xiiie siècle et dont la musique, ou peut-être le texte seulement, passe pour l’œuvre d’un moine de l’abbaye de Reading, John of Fornsete. Cette pièce d’un grand