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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/94

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en 1891, pesant 18 711 kg., et mesurant 3 m. 03 de diamètre ; la grosse Cl. de la cathédrale Saint-Paul, à Londres, 17 500 kg. ; le bourdon de Notre-Dame de Paris, 13 225 kg. ; la Mute, de la cathédrale de Metz, fondue en 1605, pesant 10 920 kg. ; la Cl. Charlotte, de la cathédrale de Reims, datée de 1570, pesant 10 450 kg. La plus ancienne Cl. d’un poids supérieur à 5 000 kg. qui sonne encore aujourd’hui paraît être celle de Ratisbonne (Bavière), fondue en 1325. L’une des difficultés de la fabrication des grosses Cl. est d’arriver à une parfaite égalité d’épaisseur, sans laquelle se produisent des battements souvent perceptibles à une oreille attentive. Le phénomène de la résonance peut également être étudié dans les vibrations des grosses Cl., et G. Sizes a établi sur des observations ainsi recueillies une partie de sa théorie des sons inférieurs. Les musiciens ont souvent introduit ou imité le son des Cl. dans l’orchestre, mais Gevaert a signalé l’erreur où ils tombent communément en le notant deux octaves trop bas. Meyerbeer, au 4e acte des Huguenots, a noté le tocsin de la Saint-Barthélémy sur les notes fa-ut, en clef de fa (fa sur la 4e ligne et ut au-dessus de la portée), qui nécessiteraient des cloches pesant 9 628 kg. et 2 862 kg. 5. Le nombre des vibrations d’une Cl. est en raison inverse de la racine cubique de son poids. Si l’on veut connaître le poids d’une Cl. sonnant à l’octave inférieure d’une première Cl. donnée, on multiplie par 8 le poids de celle-ci, et l’on obtient, selon les calculs de Mahillon, la série suivante, de ut en ut :


\language "italiano"
melody = \relative do''' {
  \override Staff.TimeSignature.color = #white
  \override Staff.TimeSignature.layer = #-1
  do1_\markup { "44.K.8." } \bar "||" \time 6/4 do,_\markup { "358.K.4." } s4 s4 \bar "||"
  \clef bass do,1_\markup { "2867.K.2." } s2 \bar "||" 
  do,1_\markup { \lower #3 "22937.K.6." } s4 s4 \bar "||" s4 do,1_\markup { "103500.K.8." } s4 \bar "||"
}
\score {
  <<
    \new Voice = "mel" { \autoBeamOff \melody }
  >>
  \layout {
    \context { \Staff 
               \RemoveEmptyStaves 
             }
    indent = 0\cm
    line-width = #120
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}

On s’est donc occupé de construire des appareils propres à imiter le son des Cl. en des proportions d’intensité appropriées à l’orchestre. On a établi des barres, des spirales, des tubes de métal, accordés au ton voulu et frappés à coups de maillet. (Voy. Carillon.) En d’autres cas, les compositeurs ont tenté de produire, par des associations de timbres choisis dans l’orchestre, l’illusion d’un son de Cl. Rimsky-Korsakow, dans l’ouverture de la Grande Pâque russe fait résonner en pianissimo le triangle, les cymbales touchées par une baguette, et le tam-tam, au milieu d’accords très simples et très doux que forment, avec les harpes, les instruments à cordes en pizzicati et les instruments à vent en longues tenues. Dukas représente par un accord dissonant, que prolonge au grave la sonorité creuse d’une quinte nue, le bourdonnement confus et chargé de résonances d’une grosse Cl. sonnant dans le lointain :


\language "italiano"
melody = \relative do' {
  \override Staff.TimeSignature.color = #white
  \override Staff.TimeSignature.layer = #-1
  \clef bass
  \key si \major
  << { <do lad! fad mi>1-> | <do lad! fad mi>->  } \\ { \stemUp r4 <mi,, lad,>2._\p | r4 <mi lad,>2. } >> | 
}
\score {
  <<
    \new Voice = "mel" { \autoBeamOff \melody }
  >>
  \layout {
    \context { \Staff 
               \RemoveEmptyStaves 
             }
    \context { \Score
               \override SpacingSpanner.base-shortest-duration = #(ly:make-moment 1/64)
    }
    indent = 0\cm
    \override Score.BarNumber #'stencil = ##f
  }
  \midi { }
}
\header { tagline = ##f}

Clocheteur, anc. n. m. Veilleur de nuit qui parcourait les rues, une clochette à la main, en annonçant les heures et en invitant les gens sans sommeil à prier pour les trépassés. || Appariteur qui précédait les convois funèbres en agitant une clochette.

Clochette, n. f. Diminutif de cloche. Petite cloche portative, servant aux signaux dans l’usage domestique. C’est par le branle de plusieurs rangées de Cl. que le chapeau chinois produisait le bruit estimé autrefois. Les orgues de Fribourg et quelques anciennes orgues de divers pays étaient décorées d’une roue déchiquetée en forme de soleil à rayons nombreux, auxquels étaient accrochées force Cl. ; par un mécanisme spécial, l’organiste la mettait en rotation et en ajoutait le vacarme à ses accords. On fabrique actuellement, pour le service de la messe catholique, des Cl. triples ou quadruples, dites à la romaine, qui sont accordées de façon à produire des intervalles déterminés. (Voy. Carillon, Grelot).

Cloque, n. f. Anc. nom fr. de la cloche, principalement en Flandre et en Bourgogne.

Cloqueman, n. m. littér. « l’homme de la cloche ». Anc. nom du sonneur ou du carillonneur, dans le Nord de la France et en Belgique.

Coassement, n. m. Cri de la grenouille. Il a été imité par Rameau, dans Platée (1749).

Coda, n. f. ital., = queue. Partie terminale d’un morceau. Brossard (1703) n’applique encore ce nom qu’aux deux ou trois mesures ajoutées à la fin des canons perpétuels, ou circulaires, afin d’en arrêter le cours. Dans la fugue, on appelle C. les notes