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Page:Dictionnaire pratique et historique de la musique.pdf/96

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la corde variera de 1/3 de centimètre ou 0 m. 356. La division du ton en 9 C. est enseignée par certains acousticiens et critiquée par d’autres, qui s’appuient sur la division normale du C. en 5 savarts et trouvent 10 C. au lieu de 9 dans le ton pythagoricien de 51 savarts. (Voy. Gamme.)

Commodo, adv. ital., = commodément, indiquant l’allure aisée d’un morceau.

Compensateur, n. m. Partie du mécanisme de la soufflerie, dans l’orgue, qui régularise la pression du vent à son arrivée dans le sommier.

Complainte, n. f. Chanson à nombreux couplets sur un sujet tragique ou sur une légende pieuse. La plus ancienne C. notée qui ait été conservée a trait à la mort de Charlemagne. Le texte d’un grand nombre de C. populaires anciennes commence, ainsi que celui des Passions, par une annonce ou une invitation à écouter. Une des plus fameuses est celle de Jean Renaud, dont on connaît de nombreuses variantes et dans laquelle on distingue des vestiges de mélodies religieuses du moyen âge. La C. du Juif-errant ne paraît pas remonter plus haut que le xviie s. La C. de Fualdès, qui passe pour un type du genre, se chante sur un timbre du xviiie s., appelé Air du maréchal de Saxe.

Complies, n. f. plur., du lat. completorium. Dernière partie de l’office, dans la liturgie catholique, chantée après vêpres et formant la prière du soir. Les parties chantées, tant en musique qu’en chant grégorien, comprennent les psaumes iv, xc et cxxxiii, l’antienne Miserere, l’hymne Te lucis ante terminum, le répons In manus, le Cantique de Siméon et une Antienne à la Vierge.

Composer, v. tr. Produire une œuvre musicale.

Compositeur, n. m. Auteur d’une œuvre de musique.

Composition, n. f. Art d’inventer et d’écrire les œuvres musicales. Cet art suppose chez celui qui l’exerce dans sa plénitude la possession complète de la technique musicale et le degré d’imagination nécessaire pour en employer le langage à l’expression de pensées et de sentiments personnels. L’opinion commune sur l’inspiration est fausse, en ce qu’elle accorde à l’intuition un rôle exagéré dans l’acte de la création artistique ; le travail et la réflexion y prennent une part que l’on peut dire presque toujours prépondérante, et à plus forte raison dans les œuvres développées. Les biographes de Beethoven nous apprennent qu’il fut un improvisateur merveilleux : ses carnets d’esquisses nous montrent par quelles profondes méditations et quels patients tâtonnements dans le choix et la rédaction des idées musicales il préparait la mise au jour d’une œuvre nouvelle. L’enseignement de la C., tel qu’il est donné dans les écoles et les conservatoires modernes, est préparé par une longue filière de classes de solfège, d’harmonie, de contrepoint et de fugue, qu’accompagne la pratique du chant et d’un ou plusieurs instruments et qui tendent à procurer au candidat compositeur la maîtrise des formes ; pour être fécond, un tel enseignement exige encore de l’élève l’étude comparée des œuvres anciennes et modernes, qui développera en lui le sens critique et l’accoutumera à l’exercer sur lui-même, et l’acquisition d’une « culture générale » assez vaste pour élever son intelligence au-dessus des spécialités trop bornées et des habiletés de métier.

Compter, v. intr. Énumérer mentalement ou à haute voix les temps de la mesure pendant l’exécution.

Con, prép. ital., = avec. Les locutions con anima = avec âme, con brio = avec hardiesse, con fuoco = avec feu, con moto = avec animation, con spirito = avec vivacité, etc., s’ajoutent souvent à l’indication du mouvement.

Concert, n. m. 1. Exécution musicale publique ou privée donnée en dehors de l’église ou du théâtre par un seul ou plusieurs musiciens. Dans le premier cas, on tend à adopter le mot angl. recital, en réservant le mot concert à l’acception de pluralité que comporte son étym., du lat. concentus, concinere. La Chronique du Religieux de Saint-Denis, décrivant l’entrée de Charles vi à Paris après son sacre (1380), dit : « Et ubique musicorum concentus instrumentorum auditus ». C’est, en effet, dans la participation des bandes de ménestrels aux fêtes de cour, aux cortèges, aux processions, aux divertissements populaires, qu’il faut chercher l’origine des C., dans toutes les contrées de l’Europe. À Paris, les premiers C. régulièrement organisés furent ceux de l’Académie fondée en 1570 par Baïf (Voy. Académie.) Ils eurent une courte existence et furent remplacés, pendant le xviie s., par des entreprises individuelles, également éphémères. Les « maîtres pour jouer des