Aller au contenu

Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, VII.djvu/439

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avez résolu de nourrir sa passion à vos dépens, et de l’autoriser de votre exemple. Celui qui veut sincèrement guérir la fièvre d’un malade altéré, arrache la coupe funeste de ses mains, et vous, vous la portez à sa bouche… Mais on frappe encore… Voilà où nous en sommes réduites… Un autre créancier sans doute !

STUKELY.

Oui, mais d’une espèce difficile à congédier… C’est Leuson !


Scène VI.

CHARLOTTE, STUKELY, LEUSON.
LEUSON.

Madame, j’ai l’honneur de vous saluer. Monsieur, votre serviteur. Je sors de chez vous.

STUKELY.

Si matin ? Quelque affaire sans doute ?

LEUSON.

Oui, une affaire, si vous voulez. Cependant quand vous saurez l’objet de ma visite, peut-être lui donnerez-vous un autre nom. Madame, où est M. Beverley ?

CHARLOTTE.

Nous n’en savons encore rien. Mais nous avons envoyé à la découverte.

LEUSON.

Quoi ! déjà sorti ! si matin ! Ce n’est pas sa coutume.

CHARLOTTE.

Non, ni de s’absenter si tard.

LEUSON.

Au reste, si vous en avez de l’inquiétude, j’en suis fâché. Mais voilà M. Stukely qui pourra vous dire ce qu’il est devenu, et vous rassurer.

STUKELY.

C’est ce que j’ai déjà fait. Mais, monsieur, peut-on vous demander une seconde fois ce qui vous appelait chez moi ?