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Page:Diderot - Œuvres complètes, éd. Assézat, VII.djvu/512

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sur son lit… et cette vue m’a rempli d’une terreur qui ne me quitte plus.

STUKELY.

Laisse là ta terreur. Attends pour t’effrayer que son ombre t’apparaisse et t’accuse. Il ne nous restait à craindre que Beverley, et il est en notre possession ; le fond d’un cachot nous en répond.

BATES.

Faudra-t-il aussi s’en défaire ?

STUKELY.

Sans doute. Mais j’épargnerai ce forfait à tes mains. Mon projet est de l’assassiner par celles des lois. À quelle heure as-tu tué Leuson ?

BATES.

Minuit sonnait. Le son de la cloche me fit frémir. Il me sembla qu’elle frappait sa dernière heure.

STUKELY.

La nuit a été heureuse… (À Dauson.) Ne m’as-tu pas dit que Beverley avait été arrêté à une heure ?

DAUSON.

Précise.

STUKELY.

Bon. Revenons un peu sur cette affaire. Eh bien, les femmes y étaient ?

DAUSON.

Oui, et le vieux Jarvis avec elles. Je vous aurais tout dit ; mais vous étiez trop occupé cette nuit. Ce serait, une histoire à vous fendre le cœur ; mais, heureusement, vous l’avez plus dur qu’une pierre.

STUKELY.

Dis. Dépêche.

DAUSON.

Je le suivis chez lui, partageant sa douleur, et mêlant ma plainte à la sienne. Il entre ; je tiens la porte ouverte ; et l’exempt avec sa suite le saisissent. En vérité, nous sommes des abominables. C’est la trahison la plus noire ; mais j’avais vos ordres ; j’obéissais.

STUKELY.

Et que dit-il ?