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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 11.djvu/164

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ment & les cinq autres suivantes ; faites ôter cette perche C ; & à l’endroit où étoit son pié, reportez le niveau que vous établirez pour la seconde opération, comme vous avez fait dans la premiere, & ensuite par plusieurs stations de C en F, d’F en G, de G en H, d’H en I, d’I en K, vous viendrez à l’endroit B, où doit être la fontaine jaillissante. Vous supputerez toutes les mesures chiffrées sur votre papier à chaque station, comme d’A en C 3 piés, de C en F 6 piés, d’F en G 5 piés, de G en H 8 piés, d’H en I 6 piés, d’I en K 4 piés. La diminution de la hauteur de l’instrument réglée à quatre piés ayant été faite à chaque station, ce qui a été marqué en contre bas sur les perches suivant le rayon visuel, on aura en tout, en ajoutant ensemble toutes ces sommes, 32 piés pour la pente générale, depuis le regard A jusqu’à la fontaine B, qui s’élevera presqu’aussi haut, si la sortie de l’ajutage est proportionnée au diametre de la conduite, & qu’il y ait suffisamment de charge dans le regard A pour donner de la force au jet.

Ces trois pratiques renferment toutes les difficultés qui se peuvent rencontrer dans la maniere de niveler les eaux ; il ne s’agit que de se les rendre familieres.

On sera sûr d’avoir bien nivelé un terrein proposé, lorsqu’en recommençant l’opération en sens contraire, on retrouvera les mêmes hauteurs & les mêmes mesures, ce qui fera juger si la source peut parvenir à l’endroit où l’on se propose de l’élever.

Il pourroit quelquefois arriver que quoiqu’un nivellement fût exact, l’eau ne monteroit pas toujours à la hauteur requise, après que la conduite seroit posée ; ce qui ne peut être attribué qu’aux frottemens causés dans les coudes & jarrets des tuyaux, & dans les contre-foulemens inévitables aux longues conduites, dont les jets diminuent de hauteur, à proportion qu’ils s’éloignent des réservoirs. Le meilleur remede à tous ces accidens est d’avoir toujours un peu plus de pente qu’il ne faut, afin qu’elle suffise pour arriver au point proposé. (K)

La figure 9 d’arpentage fait voir que la ligne de vrai niveau BCF est une ligne courbe, différente de la ligne de niveau apparent BCE. Dans cette figure A est le centre de la terre, & BCE une tangente de la terre au point B.

Les figures 10 & 11 représentent des opérations de nivellement relatives à l’arpentage. Ces figures n’ont pas besoin d’explication pour celui qui aura lu l’article précédent ; on y reconnoîtra facilement le niveau, les jalons & les cartons dont les niveleurs se servent. La premiere figure appartient au nivellement simple, la seconde au nivellement composé. (E)

NIVELEUR, s. m. (Arpent.) est l’architecte ou le fontainier qui est chargé du nivellement d’un lieu par rapport à un autre. (K)

NIVERNOIS, (Géogr.) province de France, avec titre de duché. Elle est bornée au nord par le pays de Puisaie ; à l’orient par le duché de Bourgogne ; au midi, par le Bourbonnois ; & au couchant, par le Berri. Une partie de cette province a été démembrée du territoire du peuple Ædui, à qui ce pays appartenoit, avec la ville de Noviodunum, située sur la Loire, comme le dit Jules-César au septieme livre de la guerre des Gaules. Quant à la partie du Nivernois qui est dans le diocese d’Auxerre, elle a été démembrée des peuples Sénonois, de qui Auxerre dépendoit. Le Nivernois a pris le nom qu’il porte aujourd’hui de la ville de Nevers sa capitale, qui, comme on l’a vu à l’article Nevers, a reçu le sien de la petite riviere de Nievre, qui entre dans la Loire sous le pont de cette ville

Cette province est fertile en bois & en mines de fer. On y trouve aussi auprès de Décise des mines

de charbon de terre noire, gras & visqueux. Les rivieres navigables qui arrosent le Nivernois, sont la Loire, l’Allier & l’Yone.

Il y a dans le Nivernois deux évêchés : celui de Nevers & celui de Béthléem, qui n’est qu’un titre ; mais l’évêché de Nevers, qui est suffragant de Sens, vaut plus de quinze mille livres de rente.

Cette province est du ressort du parlement de Paris, & a sa coutume particuliere, rédigée en 1490 ; mais arrêtée & accordée en 1534, & mise par écrit par-devant les commissaires du roi. Les autres détails du gouvernement de cette province, de son commerce & des revenus que le roi en retire, ne méritent point de nous arrêter.

Ce n’est pas un pays fertile en gens de lettres. Je ne sache que le comte de Bussy-Rabutin qui, né à Epire en 1618, ait écrit avec pureté. On connoît ses ouvrages, sur-tout son histoire amoureuse des Gaules. On sait les fautes qu’il fit à la cour & ses disgraces, auxquelles il fut trop sensible. Il mourut à Autun en 1693. (D. J.)

NIVET, s. m. terme de riviere, nom que l’on donne sur les ports & dans les chantiers à une remise que le marchand fait à celui qui vient acheter sa marchandise au-dessous de la taxe qui en est faite par les magistrats.

NIULHAN, (Géog.) royaume de la Tartarie orientale ou chinoise, qui fait partie de celui de Niuche. Les Tartares du pays ont des corselets de peaux de poissons, très-durs & très-forts. Plus loin est la terre ferme de grande étendue, qu’on nomme Jesso. Voyez Jesso. (D. J.)

NIXAPA, (Géog.) ville des Indes occidentales dans la nouvelle Espagne, avec un riche couvent de Dominicains. On y recueille de la cochenille, de l’indigo, du sucre & du cacao. Elle est bâtie sur le bord d’une riviere, que l’on croit être un des bras de celle d’Alvarado, à 12 lieues de celle d’Antéquéra. Long. 280. 10. lat. 15. 20.

NIXII dii, (Mythol.) Les dieux appellés Nixii étoient invoqués à Rome par des femmes du peuple pour les soulager dans les douleurs de l’enfantement. L’origine de ces dieux est dûe, selon les apparences, à trois statues agenouillées, & dans la posture d’accoucheuses, que Festus dit qu’on voyoit au capitole dans la chapelle de Minerve. Ces statues avoient été apportées de Syrie, après la défaite d’Antiochus par les Romains. (D. J.)

NIZAO, (Géog.) cap de l’Amérique sur la côte méridionale de l’île San-Domingo ; derriere ce cap il s’ouvre une baie remarquable par trois havres qu’on y trouve, & qu’on nomme Porto-Formoso, Zezebin & Ocoa. La flotte espagnole a coutume d’y mouiller. (D. J.)

NIZIN, (Géog.) petite ville forte de l’empire russien, aux frontieres du palatinat de Kiovie, sur la rive gauche d’un ruisseau qui sépare ce palatinat du duché de Kzernikow. Long. 50. 20. lat. 51 45. (D. J.)

N O

NOACHIDES, (Critiq. sacrée.) On appelle ainsi les descendans de Noé. Les préceptes que les Juifs disent avoir été donnés à ce sage patriarche & à tous ses enfans, paroissent n’être autre chose que des préceptes de droit naturel, dont la pratique est indispensable pour tous les hommes ; ces préceptes judicieux sont au nombre de sept. Le premier proscrit l’idolatrie ; le second ordonne d’adorer le Créateur ; le troisieme défend l’homicide ; le quatrieme condamne l’adultere & l’inceste ; le cinquieme défend le larcin ; le sixieme commande de rendre la justice, & de s’y soumettre ; le septieme défend de