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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 11.djvu/832

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la même couleur ; & chaque plume a près de son extrémité une tache ronde, d’un bleu obscur, entourée d’un cercle de couleur orangée obscure : la partie inférieure du dos & le croupion sont d’un brun obscur, parsemé de petits points d’un brun plus clair. Les plumes du dessus de la queue ont à-peu-près les mêmes couleurs que celles du mâle. On trouve cet oiseau à la Chine. Ornit. de M. Brisson, tom. I. Voyez Oiseau.

Paon du Japon, pavo japonensis Aldrovandi, oiseau à-peu-près de la grandeur de notre paon ; il a sur le sommet de la tête une hupe en forme d’épi, en partie verte & en partie bleue, & longue d’environ quatre pouces ; le sommet de la tête & la partie supérieure du cou sont d’un verd semé de petites taches bleues, qui ont dans leur milieu de petites lignes blanches transversales ; le dos est en partie verd & en partie bleu ; la poitrine a les mêmes couleurs que le dos, mais elles sont mêlées d’un beau jaune couleur d’or : toutes ces couleurs changent à différens aspects. Le ventre, les côtés du corps & les jambes, sont d’une couleur cendrée mêlée de taches noires ; les taches du ventre ont de petites lignes blanches ; la couleur des grandes plumes de l’aîle est verte & traversée de lignes noires depuis la racine jusqu’au milieu de leur longueur, ensuite elles sont jaunâtres avec les mêmes lignes noires, enfin l’extrémité est entierement noire. Les plumes du dessus de la queue ne sont pas en aussi grand nombre que dans notre paon ; elles excedent de beaucoup les plumes de la queue ; elles ont le tuyau blanc, & les barbes d’un brun tirant sur la couleur de marron : il y a près de l’extrémité de chacune de ces plumes une tache plus grande que celles de notre paon. Chacune de ces taches a le milieu de couleur d’or, entourée de bleu, & les bords verds.

La femelle differe du mâle en ce qu’elle est plus petite, & qu’elle a le ventre entierement noir & les plumes du dessus de la queue beaucoup plus courtes que celles du mâle. Les plumes de la queue sont vertes, elles ont les bords bleus, & le tuyau blanc. On trouve cet oiseau au Japon. Ornit. de M. Brisson, tom. I. Voyez Oiseau.

Paon de mer, avis pugnax, oiseau qui pese à-peu-près cinq onces ; il a environ un pié deux pouces de longueur depuis la pointe du bec jusqu’à l’extrémité des doigts. La tête est d’un brun cendré, & elle a des taches noirâtres ; le cou est cendré ; les longues plumes des épaules & celles du dos sont en partie brunes ou noires, & en partie blanches ; le ventre & la poitrine sont blancs sans mélange d’autres couleurs ; la gorge est d’un blanc mêlé de cendré ; les dix grandes plumes extérieures des aîles sont noires, la pointe des autres est blanchâtre ; les plumes du second rang sont de la même couleur que le dos, à l’exception de la pointe qui est blanche ; les autres petites plumes des aîles sont blanches en entier ; les plumes de la queue ont près de trois pouces de longueur.

Cette description a été faite d’après les couleurs des femelles, qui ne varient pas comme celles des mâles.

On a donné à cet oiseau le nom d’avis pugnax, parce que les mâles se battent continuellement les uns les autres, lorsqu’ils sont en amour ; ils font aussi la guerre aux autres oiseaux dans ce tems-là. Les femelles sont plus petites que les mâles, elles se battent rarement. Les mâles ont au cou de longues plumes qui forment une sorte de collier autour de la gorge ; la couleur de ce collier varie, on en voit de blancs, de jaunes, de noirs, de cendrés, & quelquefois de bleus noirâtres. On trouve rarement au printems deux mâles qui soient exactement semblables pour les couleurs ; on dit au contraire qu’ils se ressemblent tous parfaitement en automne après la mue. Ils n’ont plus

alors de collier. Willughby, Ornit. Voyez Oiseau.

Paon, petit, ou Paon de jour, papillon diurne de moyenne grandeur, qui a sur les aîles des taches rondes comme le grand paon, dont il ne differe qu’en ce qu’il est beaucoup plus petit.

Paon, grand, ou Paon de nuit. On a donné ces noms à une phalene, parce qu’elle a sur les aîles des taches rondes, semblables à celles que l’on voit sur les plumes du dessus de la queue du paon ; elle est la plus grande de toutes les phalenes de ce pays-ci. La chenille qui donne cette phalene, se trouve sur le poirier ; elle est verte, & elle a sur le corps plusieurs rangées de tubercules qui sont d’un très-beau bleu.

Paon du Tibet, pavo tibetanus, oiseau qui est à-peu-près de la grosseur de la pintade ; il a environ deux piés un pouce & demi de longueur depuis la pointe du bec jusqu’à l’extrémité de la queue, & deux piés un pouce jusqu’au bout des doigts ; la longueur du bec est d’un pouce sept lignes depuis la pointe jusqu’aux coins de la bouche ; les aîles étant pliées ne s’étendent pas au-delà de l’origine de la queue. Le mâle a deux ergots à la partie postérieure de chaque pié ; le supérieur est le plus petit. Les plumes de la tête, de la gorge, du cou, de la poitrine, du ventre, des côtés du corps, celles des jambes & du dessous de la queue sont grises, & ont de petites lignes noirâtres ; la partie postérieure du dos & le croupion sont de la même couleur grise, & ils ont de très-petites taches blanchâtres ; les plumes de la partie antérieure du dos, celles des épaules & les petites des aîles, sont de couleur grise mêlée de lignes noirâtres & de petites taches blanchâtres ; elles ont toutes aussi de grandes taches rondes d’un bleu éclatant, qui paroît à certains aspects violet ou d’une belle couleur d’or ; les plumes de l’aîle & celles qui recouvrent le dessus de la queue sont du même gris que la partie inférieure du dos ; celles des aîles ont deux taches de même bleu changeant dont il a déja été fait mention, ces taches sont placées l’une au-dessus de l’autre près de l’extrémité de chaque plume ; les plumes du dessus de la queue ont quatre taches de la même couleur bleue, deux de chaque côté du tuyau ; les plumes du milieu de celles du dessus de la queue sont les plus longues ; les autres de chaque côté diminuent successivement de longueur jusqu’à l’extérieure qui est la plus courte ; l’iris des yeux est jaune. On trouve cet oiseau dans le royaume du Tibet. Ornit. de M. Brisson, tom. I. Voyez Oiseau.

Paon, (Hist. nat. Ichthiolog.) poisson de mer. On a donné ce nom à une espece de tourd, parce qu’il est d’une belle couleur verte, mêlée de bleu, semblable à celle du cou de l’oiseau qui porte le même nom. Ce poisson ressemble aux autres especes de tourds par le nombre & la position des nageoires. Sa chair est molle, tendre, & un peu visqueuse. Voyez Tourd. Rondelet, Hist. nat. des poissons, premiere partie, liv. VI. chap. vj. Voyez Poisson.

Paon, en Astronomie, c’est une constellation de l’hémisphere méridional, inconnue aux anciens, & qui n’est point visible dans nos contrées septentrionales. Voyez Constellation. Chambers.

Paon, (Littérat.) c’est l’oiseau consacré à Junon ; & les Poëtes ont feint qu’elle avoit transporté les yeux d’Argus sur sa queue. Le portrait de cet oiseau a été tracé par Lucien, par Phèdre, & par la Fontaine. Le paon, dit le premier, étale d’un air magnifique l’or & l’azur de son plumage, & dispute avec le printems, à qui produira de plus belles choses. Il fait la roue, il se mire dans sa beauté, dont l’éclat est multiplié par celui de la lumiere. Les cercles d’or qui couronnent l’émail de sa queue, imitent parfaitement l’arc-en-ciel, qui change ses couleurs, selon qu’on le regarde sous divers aspects.