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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 16.djvu/579

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ce bâton communique par un rouleau de mouvement à un bâton quarré qui sort comme ceux des registres auprès du clavier. Voyez Mouvemens.

Pour empêcher le vent contenu dans le porte-vent de sortir, on met sur le trou par où la bascule ecba entre, une boursette d qui est nouée autour de la bascule & collée sur le porte-vent. L’ouverture ou lunette ln par où on regarde au tremblant est fermée comme la laie, avec une planche entaillée en drageoir & doublée de peau de mouton, collée par le côté glabre ; cette planche est tenue appliquée sur l’ouverture de la boîte par des vis qui la traversent & dont les pas pénetrent dans les planches latérales, ou par un étrier qui entoure le porte-vent, & sous le sommet duquel on passe un coin qui appuie d’un côté sur la planche ln, & de l’autre contre l’étrier qui lui sert de point fixe.

On se sert d’un morceau de bois bien dressé que l’on fait chauffer pour réchauffer la colle avec laquelle on colle la peau de mouton, dont les devants de laie & la piece ln sont doublées ; au lieu d’un linge trempé dans l’eau chaude & ensuite exprimé, dont on ne doit se servir, que lorsque la peau est collée par le côté du duvet, ensorte que le côté glabre est en-dehors.

Il suit de cette construction, que si on pousse le bâton quarré fe, que l’extrémité a de la bascule abcde s’approchera du dessous de la soupape AB, la poussera & la tiendra élevée, ce qui laissera un libre passage par l’ouverture du chassis nm ou HI au vent qui vient des soufflets par G, en cet état le tremblant restera immobile & ne fera aucune fonction ; mais si on retire l’extrémité a de la bascule en retirant le bâton fe, ensorte qu’elle ne touche plus la soupape, la soupape s’appliquera sur le chassis nm, comme elle est dans la figure en cet état ; si le vent vient des soufflets, il se condensera dans l’espace aG jusqu’à ce que son ressort soit augmenté au point de vaincre la résistance que la soupape AB & son pas dc lui opposent, & de s’ouvrir le passage en soulevant la soupape ; mais le vent n’aura pas sitôt forcé la résistance de la soupape, & passé en se dilatant dans l’espace CM, que son ressort s’affoiblira d’autant plus qu’il se sera dilaté davantage ; ensorte que la soupape qui ne pourra plus être soutenue par un effort égal à son poids, retombera & fermera de nouveau le passage au vent par l’ouverture du chassis nm ; ce qui donnera lieu à une nouvelle condensation de l’air qui vient des soufflets par G vers a : cette condensation sera suivie de même que la premiere de l’ouverture de la soupape, & de l’explosion ou dilatation subite de l’air comprimé, contenu dans la partie Ga du porte-vent, dans la partie CM, ce qui fera retomber la soupape & recommencer ainsi alternativement le même effet.

Il est essentiel de remarquer, que lorsque la soupape AB commence à se lever, le poids C reste immobile, ce qui se fait par la contraction du ressort AC qui ne transmet point l’action de la soupape au lingot de plomb C, dès le premier instant qu’elle commence à se mouvoir, comme feroit une lame infléxible ; ainsi le lingot de plomb C par son inertie, sert de point fixe au ressort CA qui se contracte par la pression de la soupape autant que la résistance du lingot le permet, ce ressort ainsi contracté fait effort pour se rétablir ; cet effort se partage entre le lingot & la soupape, qui en est renvoyée avec plus de vîtesse & plus de force, ce qui donne le moyen à l’air qui occupe la partie aG de se condenser davantage, & d’acquerir plus de ressort que la seule résistance du poids de la soupape & du lingot de plomb, n’est capable de lui en faire prendre.

Les dilatations & condensations alternatives & réitérées de l’air dans l’espace M qui communique à la

laie du sommier, & par les soupapes ouvertes aux gravures & aux tuyaux, se sont sentir à ces derniers auxquels le vent vient par ce moyen alternativement plus fort & plus foible, ce qui produit un tremblement fort agréable.

Un tremblant est bien fait lorsqu’il bat quatre fois par seconde d’heure, on le fait battre plus vîte en augmentant le poids de la soupape & du lingot de plomb.

Tremblant fort, ou a vent perdu, (Luth.) représenté fig. 55, Pl. d’Orgue, est composé de deux soupapes ab & AB ; la soupape ab qui ne porte qu’un quart de pouce d’épaisseur, est attachée par la partie de la peau dont elle est doublée au haut de la fenêtre ec, qui est une ouverture quarrée faite dans une des faces du porte-vent vertical NO, & en-dedans du porte-vent ; à l’ouverture ec, que la soupape ab doit fermer exactement, est ajustée une boëte ecd, dont les deux côtés ecd sont des triangles rectangles en c, & le côté cd un parallélogramme ; ensorte que les arrêtes ed forment un talus qui décline du plan vertical d’environ 30d. Sur ce talus on ajuste la soupape extérieure AB aussi longue que les côtés ed, & l’épaisseur des planches, & aussi large que le porte-vent mesuré extérieurement. Cette soupape qui est faite avec un morceau de bois de chêne de quatre pouces d’épaisseur, est amincie dans les trois quarts CA de sa longeur BA, ensorte que du côté A, elle n’a pas plus de trois quarts de pouce d’épaisseur. Cette soupape, comme l’autre, est doublée de peau collée par le côté glabre, ensorte que le duvet qui est en-dehors puisse servir à fermer exactement l’ouverture ed ; lorsque la soupape est appliquée contre la boëte, on attache un morceau de peau sur le rebord de la partie de la soupape qui est plus épaisse ; cette peau qui fait la poche reçoit les morceaux de plomb dont on charge la soupape pour la faire battre à propos.

La soupape intérieure ab est tenue appliquée contre l’ouverture ec par le moyen du ressort fg, FGB de laiton élastique ; l’extrémité b de ce ressort qui est ployée en U, entre dans un trou qui est à la soupape, & est rivée par l’autre côté ; la même branche du ressort traverse l’anneau d’une piece de fil de fer Ii qui sert de guide au ressort FGB ; les deux extrémités de cette piece de fil de fer qui sont appointées, entrent dans la soupape, & sont rivées derriere ; l’autre extrémité F du ressort entre dans un trou fait à la partie intérieure du porte-vent, directement opposée au point de la soupape où l’autre extrémité entre : au-dessous de l’extrémité b du ressort TGB, est un anneau de fil de fer qui reçoit l’extrémité du ressort en boudin nb ; ce ressort est un fil de fer ou de laiton qu’on a roulé sur une cheville du même métal, & dont on a ensuite écarté les circonvolutions en le tirant par les deux bouts. L’autre extrémité de ce ressort est attachée à un morceau de laiton recuit qui traverse la planche du porte vent opposée à la soupape : on fait une boursette ou poche en cet endroit, pour empêcher le vent de sortir. Ce morceau de laiton est ammanché dans le bâton quarré PH qui communique, par le moyen d’un rouleau, des mouvemens au bâton quarré du clavier, par le moyen duquel on gouverne le tremblant.

Selon cette construction, si le ressort fgi, & le ressort hélicoïde ou en boudin nb poussent tous deux la soupape ab contre la fenêtre ec, ils y tiendront appliqués, & le vent qui vient, selon la suite des lettres GMNO, passera sans souffrir aucune altération ; mais si le ressort en boudin nb cesse de comprimer la soupape, ce qui arrive quand on retire le bâton quarré HP qui lui sert de point d’appui, & que l’autre ressort soit tellement ployé, qu’il ne comprime pas alors la soupape contre la fenêtre ec, mais laisse