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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 16.djvu/617

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Triangle, (Marine.) sorte d’échafaud, qui sert à travailler sur les côtés du vaisseau. Il est composé de trois pieces ; d’un traversin ; d’une acore, qui pend de travers sur le traversin, & qui va s’appuyer sur le côté du vaisseau ; & d’un arcboutant, qui est attaché par une extrémité au bout du traversin, & qui, s’élevant par l’autre en-haut du vaisseau, est cloué à son côté.

Triangle, (Marine.) c’est le nom qu’on donne à trois barres de cabestan, qu’on suspend autour des grands mâts, quand on veut le racler.

Triangle, (Instrument d’ouvriers.) les Menuisiers, les Charpentiers, & quelques autres ouvriers, ont des instrumens à qui ils donnent le nom de triangle, & les spécifient néanmoins par quelque terme qui dénote leur usage. Le triangle onglé ou à onglet, n’est qu’une regle de bois de deux lignes d’épais, d’un pié de long, & de trois piés de large, dont l’une des extrémités, qui est coupée en angle de quarante-cinq degrés, est emboîtée dans un autre morceau de bois plus épais, qu’on nomme la joue. Il sert à tracer des angles réguliers, en appuyant la piece de bois contre la joue de l’instrument, & en tirant une ligne le long de la regle. Le triangle quarré est une vraie équerre, dont une des branches qu’on appelle la joue, qui est du triple plus épaisse que l’autre, a dans le milieu & tout le long de son épaisseur, une espece de languette. Il sert à tracer les pieces quarrées, en les appuyant sur la languette le long de la joue, & en tirant les lignes paralleles à l’autre branche. Pour éviter la multiplicité des instrumens, le sieur Hulin en a inventé un qui contient non-seulement ces deux triangles, mais encore une équerre, & ce qu’on appelle la piece quarrée ; mais les Anglois ont imaginé un autre instrument encore plus simple & plus parfait.

TRIANGULAIRE, adj. (Géom.) se dit en général de tout ce qui a rapport au triangle.

Les compas triangulaires ont trois branches ; on en fait un grand usage dans la construction des mappemondes, des globes, &c. lorsqu’il s’agit de prendre un triangle tout d’un coup. Voyez Compas.

Les nombres triangulaires sont une espece de nombres polygones ; ce sont les sommes des progressions arithmétiques, dont la différence des termes est 1. Voyez Nombre, Polygone, & Figuré.

Ainsi, de la progression arithmétique 1. 2. 3. 4. 5. 6. on forme les nombres triangulaires 1. 3. 6. 10. 15. 21. Chambers.

Triangulaire, en Anatomie, est un nom qu’on donne à deux muscles à cause de leur figure. Voyez Muscle.

Triangulaire, de la poitrine ou du sternum, est un muscle qui ressemble quelquefois à trois ou quatre muscles distincts. Il vient de la face interne du sternum, & se termine aux cartilages qui joignent les quatre dernieres vraies côtes au sternum.

Triangulaire de la levre inférieure, est un muscle attaché à la levre externe du bord inférieur de la machoire inférieure, vers la partie moyenne, entre le menton & le masseter ; delà, les fibres se réunissant, viennent s’unir à la commissure des levres, avec celles du canin, de façon qu’ils ne paroissent former ensemble qu’un même muscle digastrique. Voyez Digastrique.

Le triangulaire des lombes. Voyez Quarré.

Triangulaires os, (Anat.) on doit mettre au nombre des variations utiles qui se rencontrent souvent dans la structure générale des parties osseuses, les os triangulaires qu’on trouve quelquefois dans les sutures du crâne, & plus fréquemment dans la suture lambdoïde que dans aucune autre, parce que, faute de les connoître, quelqu’un pourroit se tromper à l’égard de ceux qui ont des pareils os, &

prendre une légere plaie pour une fracture considérable.

TRIANGULO iles, (Géog. mod.) îles de l’Amérique méridionale, dans la mer du Nord, à l’entrée du détroit d’Euxuma. On met ces îles au nombre des Lucayes, & l’on en compte trois, qui par leur situation forment comme un triangle d’où vient leur nom.

TRIANON, s. m. (Archit. mod.) c’est en France un terme générique qui signifie tout pavillon isolé, construit dans un parc, & détaché d’un château. Le césino des Italiens est un bâtiment de cette espece, en usage pour servir de retraite, & se procurer de la fraîcheur à la campagne ; il y en a dans presque toutes les vignes d’Italie. Le nom de trianon, que les François ont donné à ces sortes de pavillons, vient de celui que Louis XIV. a fait construire dans le parc de Versailles. C’est un petit palais du roi, galant, bien bâti, incrusté de marbre de diverses couleurs, & décoré de précieux ameublemens.

La face extérieure de cette maison est d’environ 64 toises. La cour offre un péristyle soutenu par des colonnes & des pilastres de marbre. Les deux aîles de la maison sont terminées par deux pavillons ; & sur tout l’édifice regne une balustrade, le long de laquelle sont des statues, des corbeilles, des urnes & des cassolettes. Les jardins en sont très-agréables ; les bassins y sont ornés de groupes choisis. On y trouve entr’autres le groupe de Laocoon, sculpté par Baptiste Tuby d’après l’antique. La cascade mérite aussi d’être remarquée, outre d’autres embellissemens qui y sont employés avec goût. (D. J.)

TRIAS, (Théol.) terme dont on se sert quelquefois pour exprimer la sainte Trinité. Voyez Trinité.

TRIAVERDENS ou TRIVERDENS, s. m. (Histecclés.) brigands qui dans le xij. siecle exercerent contre les chrétiens toutes sortes de cruautés. Le troisieme concile de Latran décerne les peines ecclésiastiques contre ceux qui leur donneront retraite, qui les recevront, les secourront, auront la moindre communication avec eux. Il veut qu’ils soient anathématisés comme les Albigeois.

TRIBADE, s. f. (Gram.) femme qui a de la passion pour une autre femme ; espece de dépravation particuliere aussi inexplicable que celle qui enflamme un homme pour un autre homme.

TRIBALLES, les, Triballi, (Géog. anc.) peuples de la basse Moesie. Strabon, l. VII. p. 301. les met sur le bord du Danube, & dit qu’ils s’étendoient jusques dans l’île de Peucé. Il ajoute qu’Alexandre le grand ne put s’emparer de cette île, faute d’un nombre suffisant de vaisseaux, & que Syrmus, roi des Triballes, qui s’y étoit retiré, en défendit courageusement l’entrée. Ptolomée, liv. III. ch. x. & Pline, liv. III. ch. xxvj. font aussi mention de ces peuples. Ce dernier dit, liv. VII. ch. ij. qu’on racontoit que parmi eux il y avoit des gens qui ensorceloient par leur regard, & qu’ils tuoient ceux sur qui ils tenoient long-tems les yeux attachés, surtout lorsqu’ils étoient en colere. (D. J.)

TRIBAR, ou TRIBARD, s. m. terme de Jardinier, on nomme ainsi une machine composée de trois bâtons, qu’on met au cou des chiens & des pourceaux, pour les empêcher de passer au-travers des haies, & d’entrer dans les jardins ; de ces trois bâtons est venu le nom de tribar ; ce mot écrit avec un t à la fin tribart, est dans Cotgrave, qui l’explique par bâton court. (D. J.)

TRIBESÉES, (Géog. mod.) ville d’Allemagne dans la Poméranie, sur les confins du Mecklenbourg, proche la riviere de Trébel, entre Rostock & Gripswalde, avec un château. Elle appartient au roi de Suede. Long. 32. 52. latit. 54. 12.