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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 16.djvu/787

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TYRONE ou TYR-OWEN, (Géog. mod.) comté d’Irlande, dans la province d’Ulster. Ce comté a Lough-Neagh & Armagh à l’est ; Londonderry au nord & nord-ouest ; Monagham & Fremanagh au sud & sud-ouest : on donne à ce comté quarante-sept milles de longitude, sur trente-trois de large ; c’est un pays montagneux ; il n’a point de ville qui ait droit de tenir un marché public, mais il en a quatre qui envoient leurs députés au parlement de Dublin ; ce sont Straban, Omagh, Dungannon, & Agher. (D. J.)

TYROSIS, en Médecine, est une coagulation de lait caillé dans l’estomac, en forme de fromage. Voyez Coagulation, Caillé ; ce mot est formé du grec τυρὸς, caseus, fromage. Voyez Fromage.

TYROTARICHUS, (Littérat.) c’étoit chez les Romains un mets fort grossier dont se nourrissoient les gens de la campagne, & qui étoit composé de fromage & de drogues salées, l’étymologie l’indique. Cicéron, dans ses lettres à Atticus, emploie plusieurs fois ce mot pour désigner une table frugale. Ainsi, liv. XIV. épit. xvj. il dit à son ami : « Je vais aujourd’hui souper frugalement chez Poetus ». Ipse autem eo die in Poeti nostri tyrotarichum imminebam. Voyez aussi Epist. xvj. xvij. & xx. l. IX. fam. (D. J.)

TYRRHÈNES, (Géog. anc.) Tyrrheni ; le nom de Tyrrhènes ou de Tyrrhéniens, paroit dans l’origine avoir été celui des habitans d’une partie de la Macédoine, qui s’étendoit jusqu’au Strymon, & qu’Hérodote appelle Crestonie, à cause de sa capitale Crestona. Insensiblement il reçut cette acception plus générale, il devint synonyme du nom Pélasge ; Thucydide les confondoit ensemble, & quelques vers de Sophocle cités par Denis d’Halicarnasse, nous donnent lieu de penser que cette confusion étoit ordinaire chez les Athéniens. Des Pélasges de la Grece il passa bien-tôt à ceux d’Italie, c’est-à-dire aux peuples d’origine grecque, plus anciens que les colonies helléniques ; on les nommoit tantôt Italiotes, tantôt Tyrrhènes, & c’est ce qu’on peut remarquer dans Denis d’Halicarnasse, qui voulant prouver aux Grecs que les Romains n’étoient point Barbares, attribue sans réserve aux Pélasges d’Italie tout ce que les anciens ont débité sur ceux de la Grece. Par une suite de ce système, qui le jette quelquefois dans de fausses interprétations, il a changé le nom de Crestona en celui de Cortona, & confond les Tyrrhènes de la Crestonie avec ceux de la Toscane, malgré la précaution qu’Hérodote avoit eue de désigner ces derniers par leur voisinage avec l’Ombrie.

Cette erreur de Denis d’Halicarnasse a fait illusion à tous les critiques, & produit des faux systèmes sur l’origine des Toscans. Comme par une suite de la premiere méprise on avoit donné le nom de Tyrrhéniens à tous les Pélasges répandus en Italie, & qu’il se trouvoit sur les côtes de Toscane plusieurs de ces cités péiasgiques, entre autres celle des Agylliens, très-connue des Grecs ; les Grecs peu-à-peu s’accoutumerent à désigner tous les Toscans sous le même nom. Ils les regarderent comme des Tyrrhéniens, & par conséquent comme des Pélasges ; parce que ne les connoissant pas eux-mêmes, il étoit naturel qu’ils les confondissent avec des peuples enclavés dans leur territoire, & qui ne cessoient d’entretenir quelque relation avec la Grece. Mais ni les Toscans, ni même les Romains n’ont jamais connu ces dénominations : si quelques poëtes latins s’en servent, ce n’est que pour imiter les Grecs, & par la même licence qui rend les termes d’Ausonie & d’Hespérie communs dans nos poëtes françois.

Les Agylliens sont souvent appellés Tyrrhènes par les écrivains grecs. Hérodote leur donne indifféremment ces deux noms. Pindare en parlant des pirates qui troubloient le commerce de l’Italie & de la Si-

cile, désigne aussi sous ce nom de Tyrrhènes les Argylliens qu’il associe aux Carthaginois. L’auteur des hymnes

attribués à Homere dit la même chose, & Thucydide parle du secours qu’ils envoyerent aux Athéniens dans la guerre de Sicile, la dix-neuvieme année de celle du Péloponnèse, un peu avant la ruine de Veies par les Romains. (D. J.)

TYRRHENICA STAGNA, (Géogr. anc.) on trouve ce nom sur une ancienne inscription, & on croit qu’il est question de la partie de la mer Méditerranée, vers l’embouchure de l’Ebre. Ausone, ad Paulin. epist. xxiij. appuie ce sentiment, car il donne à la ville de Tarragone le surnom de Tyrrhenica :

. . . . . . . . . . Tyrrhenica propter
Tarraco & ostrifero super addita Barcino ponto.


(D. J.)

TYRUS, (Géog. anc.) île que Strabon, liv. VI. pag. 776. met dans le golfe Persique. Eustathe & Etienne le géographe connoissent cette île, & le dernier dit qu’Artémidore la nomme Tylos. Plutarque fait mention dans plusieurs endroits d’une île nommée Tylus, & qu’il place dans la mer Rouge, qui s’étendoit jusque dans le golfe Persique ; de cette façon Tyrus, Tylus, ou Tylos sont la même île.

Tyrus est encore le nom d’une île sur la côte de la Syrie, tout près du continent, selon Ptolomée, l. V. c. xv.

Etienne le géographe met une ville nommée Tyrus dans la Laconie, une autre dans la Lydie, & une troisieme dans la Pisidie. (D. J.)

TYSHAS, s. m. (Calend. éthyop.) c’est chez les Ethyopiens le quatrieme mois de l’année ; il commence le 27 Novembre de l’année Julienne. (D. J.)

TYSON, glande de, (Anatom.) Tyson, membre de la société royale d’Angleterre, médecin de l’hôpital de Bethléem, & professeur d’Anatomie, a publié & nous a laissé différens petits traités ; il y a des glandes auxquelles on a donné son nom. Voyez Glande.

TYSTED, (Géog. mod.) petite ville de Danemarck, dans le Nord-Jutland, au diocèse d’Alborg, dans le Hundborg, à trois lieues de la mer, sur le bord du Lymfiord. (D. J.)

TZ

TZANATL, s. m. (Hist. nat. Ornith.) nom d’un oiseau d’Amérique décrit par le pere Nieremberg. Il dit que cet oiseau est couvert de grandes & belles plumes d’un verd admirable, & aussi lustré que dans le paon ; le dessus de ses aîles est noir, le dessous est d’un verd opaque ; sa tête est ornée d’une très-belle crête ; son gosier & sa gorge sont d’un rouge écarlate ; les grosses plumes des aîles sont fort longues, & brillantes par l’agréable variété de leurs couleurs. Les Indiens emploient ces grosses plumes à décorer les statues de leurs dieux. Ray, Ornithol. pag. 303.

TZANGÆ, (Littérat.) nom donné par les anciens à des souliers faits en forme d’aigle, enrichis de pierres précieuses, & destinés à l’usage des seuls empereurs. (D. J.)

TZANIENS, (Géog. anc.) Tzani, peuples voisins de l’Arménie. Procop. ædif. l. III. c. vj. dit que ces peuples étoient autrefois indépendans, qu’ils menoient une vie farouche, & adoroient des animaux. Ils habitoient dans des montagnes, voloient au-lieu de travailler, & n’étoient point accoutumés à l’agriculture. Il ne faut pas s’en étonner, leur terroir étoit stérile, toujours couvert de neige, & comme condamné à un hiver éternel. (D. J.)

TZANPAU, s. m. (Hist. nat. Ornithol.) nom d’un oiseau d’Amérique, que les Espagnols tiennent en cage à cause de la beauté de son chant ; il est de la