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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 2.djvu/165

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* BATUECAS ou LOS BATUECAS (Géog.), peuples d’Espagne, dans le royaume de Léon, au diocese de Coria, dans une vallée qu’on appelle le val de Batuecas, couverte par des montagnes presqu’inaccessibles, entre Salamanque au septentrion, Coria au midi, la riviere de Tormes au levant, & la roche de France au couchant. Il n’y a pas plus de 150 ans qu’ils ont été découverts par le duc d’Albe. On conjecture que ce sont des restes des anciens Goths, qui s’étoient refugiés dans cette vallée entre des montagnes fort hautes, où ils avoient échappé aux Maures. D’autres disent au contraire que ce fut là que se retirerent plusieurs anciens Espagnols ou Iberes dans le tems de l’invasion des Goths, & où eux & leurs descendans vécurent separés du commerce du reste des humains, jusqu’à ce que le hasard les fit découvrir par un fugitif, sous le regne de Philippe II. qui leur envoya des ecclésiastiques pour leur prêcher le Christianisme & leur faire changer de mœurs. Ils sont cependant encore aujourd’hui peu policés, & si grossiers, que les Espagnols disent d’un homme rustre qu’il vient des vallées de Batuecas.

BATTURE, s. f. (Marine.) c’est un endroit où le fond s’éleve & que la mer couvre, mais où il n’y a pas assez d’eau pour qu’on y puisse passer sans danger. Voyez Basse. (Z)

Batture, composition qu’on met sur les ouvrages de Peinture à plat ou de bossage, comme la sculpture, & sur laquelle on applique de l’or ou du cuivre en feuilles.

Cette composition s’employe chaude, & se fait avec la colle de Flandre & du miel jaune, autant de l’un que de l’autre : on y ajoûte du vinaigre dans la quantité qu’on juge nécessaire pour la faire couler. (R)

BATURIN, (Géog.) ville de l’Ukraine, sur la Desne, autrefois résidence du général des Cosaques.

* BATUSABER, (Géog.) ville d’Asie, dans les Indes, dans la partie méridionale de la presqu’île de Malaca.

* BATZEN, (Commerce.) monnoie d’Allemagne, qui est en usage sur les bords du Rhin & en Suabe. 22 batzen valent un florin & demi d’Empire, ce qui revient environ à 3 livres 15 sols argent de France ; ainsi un batzen fait quelque chose de plus que trois sous de notre monnoie.

BAU, BAUX, BARROTS, c’est, en Marine ou construction de vaisseaux, une solive qui est mise avec plusieurs autres semblables par la largeur ou par le travers du vaisseau, d’un flanc à l’autre, pour affermir les bordages & soûtenir les tillacs. Voyez Pl. V. fig. 1. dans la coupe transversale d’un vaisseau, les baux no 69 & 119, & dans la Planc. IV. fig. 1. dans la coupe longitudinale d’un vaisseau sous les no 119 & 69, la situation de ces baux & leur nombre.

Le bout de chaque bau porte sur des pieces de charpente appellées courbâtons ou courbes, qui sont d’une figure triangulaire, & qui entretiennent les baux ou barrots avec les vaigres, voyez dans la Pl. V. fig. 1. les courbâtons no 70, & les vaigres no 32 ; & dans la Planche IV. fig. 1. no 70 les courbes ou courbâtons du premier pont.

De part & d’autre des écoutilles il y a des barotins ou demi-baux, qui se terminent aux hiloires, & qui sont soûtenus par des arcboutans ou pieces de bois mises de travers entre deux baux. Voyez Planche IV. fig. 1. no 73, les arcboutans du premier pont, & n° 77 les hiloires du premier pont.

Il faut remarquer qu’on ne se sert ordinairement du mot bau, que pour le premier pont, & de celui de barrot pour les autres ponts. Voyez Barrot.

Pour donner l’épaisseur & la largeur aux baux du premier pont, la plûpart des constructeurs mettent un pouce & la huitieme partie d’un pouce pour cha-

que dix piés de la longueur du vaisseau, prise de l’étrave

à l’étambord, chaque dix piés de long leur donne un pouce de tonture. Il y a aussi plusieurs constructeurs qui ont pour regle de donner aux baux l’épaisseur de l’étrave prise en-dedans.

Il y a d’autres charpentiers qui proportionnent les baux par la largeur du vaisseau. Ils donnent à ceux du premier pont, par chaque cinq piés de largeur, deux pouces d’épaisseur de haut en-bas : mais ils leur donnent un peu plus de largeur si le bois le permet ; & comme ceux qui sont à l’avant & à l’arriere n’ont pas tant de largeur que les autres, on peut les tenir un peu moins épais si l’on veut. Ces mêmes charpentiers veulent qu’on leur donne six à sept pouces de rondeur, & qu’on fasse le faux pont sur ce même modele ; ils veulent que les baux ou barrots du haut pont soient un tiers moins larges & moins épais que ces premiers, mais ils leur donnent un peu plus de rondeur ; ils posent les baux à trois ou quatre piés l’un de l’autre, hormis ceux qui sont aux côtés des écoutilles des vaisseaux marchands, qui chargent toutes sortes de marchandises & de gros balots ; ceux-là se posent à sept piés de distance l’un de l’autre.

Les bouts des baux surmontent de cinq pouces ou cinq pouces & demi les serre-banquieres, & sont assemblés à queue d’aronde. Voyez la Planche V. fig. 1. au no 68 & 69, le bau & le serre-banquiere du premier pont.

Au devant & au derriere des baux de dale & de lof, on pose des courbes à l’équerre, & il y en a une autre au-dessus du bau de dale, qui est posée le long de la serre-gouttiere & le long de la barre d’arcasse. La serre-gouttiere fente dans le jarlot qu’on fait dans cette courbe.

Maitre bau, (Marine.) c’est celui qui étant le plus long des baux, donne par sa longueur la plus grande largeur au vaisseau ; il est posé à l’embelle ou au gros du vaisseau, sur le premier gabarit.

Faux bau, (Marine.) ce sont des pieces de bois pareilles aux baux, qui sont mises de six piés en six piés, sous le premier tillac des grands vaisseaux, pour fortifier le fond du bâtiment & former le faux pont. Voyez la Pl. V. fig. prem. les faux-baux cotés 38, & dans la Pl. IV. fig. prem. sous la même cote 38.

On pose le plus souvent les faux-baux à trois piés & demi au-dessous des baux du premier pont, c’est-à-dire dans un vaisseau de 134 piés, pris de l’étrave à l’étambord ; & par conséquent de 13 piés ou 13 piés de creux depuis le premier pont, & l’on suit à peu près cette proportion dans de plus grands vaisseaux. C’est sur ces faux-baux qu’on fait souvent un faux pont, dans lequel on pratique un retranchement derriere le grand mât, où le faux pont a le plus de hauteur ; les soldats y couchent.

Bau de dale, (Marine.) c’est celui qui est le dernier vers l’arriere.

Bau de Lof, c’est celui qui est le dernier vers l’avant sur l’extrémité. (Z)

BAVAROIS, (les) s. m. plur. (Géog.) peuples d’Espagne, connus anciennement sous le nom de Boiens ou Boiares. Ce sont les premiers des anciens Germains qui ayent passé les Alpes, pénetré dans la Grece, & qui ayent paru en armes sur les rives du Tibre & du Thermodon. En 493, ils occupoient la partie du Norique, qui étoit le long du Danube, ou ce que nous appellons la haute & moyenne Autriche, avec la seconde Rhetie, contrée située entre l’Œin & le Lech. Ces peuples ont eu & conservé de tout tems une haute réputation de bravoure. Leurs ancêtres vainquirent les peuples du midi, & leurs descendans arrêterent les courses des peuples du Nord.

* BAUBIS, chiens (Chasse.) c’est ainsi qu’on appelle des chiens dressés au lievre, au renard, & au sanglier. On leur coupe presque toute la queue. Ils sont