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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 2.djvu/200

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de sorte que la mâchoire supérieure est plus avancée que l’inférieure. La belette a des soies en forme de moustache. Ses dents sont au nombre de trente-deux ; six incisives, deux canines, & huit molaires dans chaque mâchoire ; les canines sont longues & fortes : les yeux sont petits & noirs ; les oreilles courtes & larges, arrondies, couvertes de petit poil fort épais : ce qu’il y a de singulier, c’est que la partie postérieure de la conque est double, c’est-à-dire, composée de deux panneaux qui forment une sorte de poche dont l’entrée est au bord de la conque. La queue est assez semblable à celle d’un rat, quoique beaucoup plus courte : les piés sont larges à proportion de la grosseur de l’animal ; il y a cinq doigts à chaque pié, & un petit ongle à chaque doigt. La belette est un animal fort vif & fort agile ; elle habite dans les greniers, dans les vieux murs, dans les étables, & surtout dans les trous en terre : elle cherche avec avidité les œufs des pigeons, des poules, &c. pour les manger. Elle se nourrit le plus souvent de rats, de serpens, de taupes ; elle les surprend dans leurs trous, parce qu’elle est faite de façon qu’elle y pénetre aisément ; & elle est assez courageuse pour attaquer des animaux plus gros qu’elle, comme sont les gros rats, car on prétend qu’elle leur donne la chasse de quelque espece qu’ils soient. L’agilité de la belette & la finesse de son instinct, lui donnent aussi de l’avantage sur les chauvesouris & sur d’autres oiseaux, dont on prétend qu’elle suce le sang après qu’elle les a tués. Ray. Aldrovande. V. Fouine, Putois, Quadrupede. (I)

La belette est d’usage. Après en avoir ôté les boyaux, l’avoir salée & fait sécher à l’ombre, deux gros de cet animal préparé comme on vient de dire, passent pour un remede efficace contre le venin du serpent, & contre toute sorte de poison. Son ventricule rempli de semence de coriandre, & gardé pendant un tems convenable, est salutaire contre l’épilepsie & la morsure des serpens.

La belette calcinée dans un pot de terre, est utile contre les douleurs de la goutte ; son sang diminue les tumeurs scrophuleuses lorsqu’on l’applique dessus ; ses cendres mêlées avec du vinaigre ont la même vertu. Dioscoride. (N)

* BELEZO, (Géog.) ville & palatinat de la Pologne.

* BELFAST, (Géog.) ville d’Irlande au comté d’Antrim, avec château & port.

* BELFORTE, (Géog. anc. & mod.) village du royaume de naples dans la Calabre ultérieure, près de la riviere de Metramno, au midi de Mileto. On y voit encore les ruines de l’ancienne Subcinum ou Subsicinum des Brutiens.

* BELGARD ou BELGRAD, (Géog.) ville du duché de Poméranie, sur le Persante.

* BELGES ou BELGIQUE, (Géog & Hist. anc.) peuples qui habitoient une des trois parties de la Gaule, qu’on appella Belgique. La Belgique fut soûdivisée dans la suite en Belgique premiere, Belgique seconde, Germanie inférieure, & Germanie supérieure. César la place entre le Rhin, l’Océan, & les rivieres de Seine & de Marne. On donne aujourd’hui le nom de Belgique à la basse Allemagne, qui comprend les 17 provinces des Pays-bas.

* BELGRADE, (Géog. anc. & mod.) ville de la Turquie Européenne, capitale de la Servie, au confluent du Danube & de la Save. Long. 38. 30. lat. 45. Quelques-uns croyent que c’est le Taurinum des anciens.

* Belgrade, (Géog.) petite ville de la Turquie Européenne dans la Romanie, sur le Bosphore de Thrace. Lon. 40. 30. lat. 41. 22.

* BELGRADO, (Géog.) petite ville d’Italie dans le Frioul & l’état de Venise. Lon. 30. 35. lat. 46.

* Belgrado, (Géog.) petite riviere de la Romanie en Turquie.

* BELI, voyez Covalam ; c’est un grand arbre fruitier qui ressemble assez au coignassier, qu’on appelle aussi serifole Bengalensium.

BELIAL, s. m. (Myth.) nom d’une idole des Sidoniens. S. Paul donne ce nom à Satan ou au démon. S. Jérôme dit que par les enfans de bélial, on doit entendre les enfans du démon, c’est-à-dire les méchans. C’est en ce sens que les deux fils d’Heli, Ophni & Phinées, sont appellés filii belial. Reg. I. c. ij. v. 12. Parmi les imprécations que Semeï fait à David fuyant devant Absalon, il l’appelle homme de sang, homme de belial, vir belial ; c’est-à-dire, cruel & méchant. II. Reg. c. xvj. vers. 7. Aquila explique ce mot par celui d’apostat : il renferme, selon d’autres, une espece d’injure qui répond à nos mots François de fainéant & de vaurien. Gregorii lexic. sanct. (G)

BELIC, s. m. terme de Blason qu’on employe quelquefois au lieu de gueules, pour signifier couleur rouge. On dit aussi belif. Voyez Gueule. (V)

BELIER, s. m. aries, (Hist nat. Zoolog.) animal quadrupede qui est le mâle de la brebis, qui porte le nom d’agneau dans les premiers tems de sa vie, & qui prend celui de mouton lorsqu’il a été coupé. L’agneau, le bélier, la brebis & le mouton, appartiennent donc à un seul genre que les Naturalistes appellent ovinum genus, ovillum pecus, le genre des brebis. Ce genre porte le nom de la femelle & non pas celui du mâle, sans doute parce qu’on éleve bien plus de femelles & de mâles coupés, que de mâles entiers. Car il y a des troupeaux de moutons & des troupeaux de brebis : mais jamais on n’a vû des troupeaux de béliers ; on n’en garde qu’autant qu’il en faut pour féconder les femelles.

Quoi qu’il en soit de la dénomination du genre, je crois que sa description doit être à l’article du bélier, ne fût-ce que parce que les cornes sont un des caracteres génériques. Les animaux du genre dont il s’agit ici font partie du bétail : ils sont couverts de laine au lieu de poil ; leurs cornes sont creuses, ridées, recourbées, & quelquefois contournées en spirale. La femelle a deux mammelles. Ces animaux n’ont pas le quart de la grosseur du bœuf ; ils sont lâches & timides : cependant les béliers montrent du courage, surtout lorsque leurs cornes commencent à paroître : ils se battent les uns contre les autres à coups de tête & de cornes ; & ils sont quelquefois assez hardis pour attaquer des hommes, sur-tout lorsqu’ils courrent les femelles. Ils en peuvent féconder dès l’âge d’un an : mais les agneaux qui en viennent ne sont pas aussi bien conditionnés que ceux qui ont été produits par un bélier de trois ans. Quoique les brebis n’entrent en chaleur que vers le commencement de Novembre, cependant les béliers s’accouplent avec elles, & les fécondent en tout tems, lorsqu’on leur en donne la liberté. Ils sont très-propres aux femelles depuis l’âge de trois ans jusqu’à huit ; & un seul peut suffire à trente & même à cinquante brebis, & quelquefois jusqu’à soixante, & plus. On ne doit les laisser ensemble qu’autant de tems qu’il en faut pour l’accouplement, afin de ménager les forces du mâle & des femelles.

Les meilleurs béliers sont ceux qui ont la tête grosse, le nez camus, le front large, les yeux noirs & gros, les oreilles grandes, le corps long & élevé, l’encolure & le rable large, le ventre grand, les testicules gros, & la queue longue. Ils doivent avoir beaucoup de laine, même dans les endroits où il y en a ordinairement le moins ; c’est-à-dire, sur le ventre, la queue & les oreilles, & sur la tête jusqu’autour des yeux. Quoique la toison du bélier soit entierement blanche, on prétend qu’il ne produit que des agneaux tachetés, s’il a la moindre tache à la langue ou au palais. Les béliers qui ont des cornes passent pour être plus ardens & plus propres à féconder les