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Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 3.djvu/842

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mencent du jour que la vacance est connue au saint siége.

Le bénéfice doit être obtenu dans les trois mois, & conferé par le saint siége ; mais il faut que la publication soit faite dans les trois mois du jour de la vacance, comme dans le lieu du bénéfice.

L’empereur Maximilien ordonna en 1518, que ce concordat seroit reçû à Liege ; & Charles-Quint par édit de Février 1554 en ordonna l’exécution dans l’église de Cambrai.

L’église de Metz est aussi comprise sous ce concordat, en vertu d’un indult ampliatif.

Il y a eu de semblables indults accordés par differens papes, pour d’autres églises, dont il est fait mention dans le recueil des principales décisions sur les bénéfices, par Drappier, tome II. ch. xxij. p. 234. Les œuvres de Cochin tome I. 5. consultation. (A)

Concordat Triangulaire, est un accord fait entre trois bénéficiers, par lequel le premier résigne son bénéfice au second ; celui-ci résigne un autre bénéfice à un troisiéme bénéficier, lequel en résigne aussi un en faveur du premier des trois résignans : ces cercles de résignations qu’on appelle concordats triangulaires, ne sont point considérés comme des permutations canoniques, parce que chacun des résignans reçoit bien un bénéfice, mais il ne le tient pas de celui auquel il resigne le sien. Il se fait aussi de ces concordats quatriangulaires, c’est-à-dire, entre quatre bénéficiers. Souvent ces concordats ne sont point portés à Rome, mais en conséquence chacun des résignans passe une procuration que l’on se contente de faire admettre en cour de Rome, ce qui ne suffit pas.

En effet, ces sortes de concordats ne sont point licites ; c’est une espece de simonie, quæ ex pacto oritur, à moins que pour des considérations particulieres ils ne soient admis en cour de Rome. Le concile de Malines tenu au commencement de ce siecle les a réprouvés. Les docteurs les appellent des contrats innomés, & tous les docteurs François, Espagnols, Italiens les condamnent. Gonzales dit que de son tems le pape les rejettoit, & n’en admettoit aucun, ainsi qu’il l’assure sur la regle de mensibus & alternativâ, & il y a des arrêts qui les ont prescrits : ils ne peuvent donc avoir leur effet, à moins qu’ils n’ayent été admis en cour de Rome, & non pas seulement les procurations. Voyez Duperray, de l’état & capacité des ecclesiastiq. tom. II. liv. IV. ch. v. pag. 152. (A)

Concordat Venitien, est un accord fait entre le pape & la république de Venise, pour la nomination des principaux bénéfices de cet état ; ce concordat est à peu-près semblable à celui qui fut fait entre Leon X. & François I. Voyez Thuana, p. 354. (A)

* CONCORDE, s. f. déesse : les grecs l’adoroient sous le nom de ὁμούσια. Elle avoit un culte à Olimpie ; les Romains lui éleverent un temple superbe dans la huitieme région, à la persuasion de Camille, lorsqu’il eut rétabli la tranquillité dans la ville. Ce temple fut brûlé, & le sénat & le peuple le firent réédifier. Tibere l’augmenta & l’orna : on y tenoit quelquefois le conseil ou les assemblées du sénat ; il en reste encore des vestiges, entr’autres sept colonnes très-belles avec leurs chapiteaux ; on doute cependant qu’elles ayent appartenu à ce temple. La Concorde avoit encore deux autres temples, l’un dans la troisieme région, & l’autre dans la quatrieme. On célebroit sa fête le 16 Janvier, jour auquel on avoit fait la dédicace de son temple. Elle étoit représentée en femme en longue draperie, entre deux étendarts, quand elle étoit militaire ; mais la Concorde civile étoit une femme assise, portant dans ses mains une branche d’olivier & un caducée, plus ordinairement une coquille & un sceptre, ou

une corne d’abondance dans la main gauche. Son symbole étoit les deux mains unies, ou plus simplement le caducée.

Concorde, (le pays de la) Geog. mod. les Hollandois le nomment, t’land van cendracht ; c’est un pays sur la côte des terres australes, sous le tropique du capricorne, au midi de l’Ile de Java.

CONCORDIA (Geod. mod.) petite ville d’Italie, au duché de la Mirandole, sur la Sechia. Long. 28. 34. lat. 44. 51.

CONCOURANTES, (Puissances) Mechaniq. sont celles dont les directions concourent, c’est-à-dire ne sont point paralleles, soit que les directions de ces puissances concourent effectivement, soit qu’elles tendent seulement à concourir, & ne concourent en effet qu’étant prolongées. On appelle aussi puissances concourantes celles qui concourent à produire un effet, pour les distinguer des puissances opposées, qui tendent à produire des effets contraires. Voyez Puissances conspirantes. (O)

CONCOURIR. On dit en Géométrie que deux lignes, deux plans concourent, lorsqu’ils se rencontrent & se coupent, ou du moins lorsqu’ils sont tellement disposés qu’ils se rencontreroient étant prolongés. Voyez Concours. (O)

CONCOURS, terme de Géométrie. Point de concours de plusieurs lignes, est le point dans lequel elles se rencontrent, ou dans lequel elles se rencontreroient, si elles étoient prolongées. Point de concours de plusieurs rayons, Voyez Foyer. (O)

Concours, s. m. (Metaphysiq.) Le concours est l’action réciproque de differentes personnes, ou choses, agissant ensemble pour un même effet & pour une même fin. Les scholastiques distinguent deux sortes de concours, le médiat, & l’immédiat ; le premier qui consiste à donner le pouvoir, ou la faculté d’agir ; le second qui est l’influence contemporaine de deux causes pour produire un effet ; ainsi l’ayeul concourt médiatement à la production du petit-fils, parce-qu’il a donné au pere la puissance d’engendrer : mais le pere concourt immédiatement avec la mere pour le produire. On convient généralement que Dieu concourt médiatement avec toutes les créatures, pour les rendre capables d’agir : nous ne pensons, nous ne parlons, & nous n’agissons que parce-que Dieu nous en a donné la faculté ; & sans cette providence contre laquelle les impies s’élevent, ils seroient encore dans le néant, & la terre ne seroit pas chargée du poids de ces ingrats. Mais on dispute dans les écoles, si le concours médiat est suffisant, & s’il n’est pas de plus nécessaire qu’elle concoure immédiatement avec les créatures par une nouvelle influence, pour la production de chaque acte, de la même maniere que le pere concourt avec la mere pour la production de l’enfant. Le torrent des scholastiques est pour l’affirmative. Durand de S. Portien évêque de Meaux, assez hardi pour le tems où il écrivoit, & d’autant plus hardi que tous les esprits étoient subjugués, se déclara pour le concours médiat ; voici les raisons sur lesquelles il appuie son sentiment. Si Dieu concouroit immédiatement avec les créatures, ou ce seroit par la même action numérique, ou ce seroit par une action différente ; on ne peut dire ni l’un ni l’autre. 1°. Ce n’est point par la même action numérique que Dieu concourt avec les créatures, parce-que la même action numérique ne peut émaner de deux agens, à moins qu’elles n’ayent la même faculté numérique, telle qu’elle est dans le pere & dans le fils qui produisent le Saint Esprit par la même aspiration numérique. En second lieu, Dieu ne concourt point par une action qui lui seroit personnelle ; car ou l’action de Dieu précéderoit l’action de la créature, ou elle en seroit précédée,